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Témoignage d’Annabelle, jeune volontaire en Italie

Je suis Annabelle, j’ai 19 ans et je suis partie 11 mois à Bologne dans le nord de l’Italie. La maison de l’Europe a été mon organisme d’envoi et j’ai été accueillie par YouNet à Bologne.


Avant de partir, j’ai fait une première année de droit à Montpellier, mais le droit ne m’a pas plu et ayant raté le concours d’entrée pour Science Po, j’étais un peu perdue concernant mes futures études, j’ai décidé de m’accorder une année pour réfléchir et de partir à l’étranger.

J’ai découvert ce projet en faisant des recherches sur le service civique français que je connaissais déjà mais je voulais partir à l’étranger. Avec l’aide du CRIJ (Centre régional d’information Jeunesse) de Montpellier, j’ai découvert le Corps européen de Solidarité et les missions que proposaient les différentes associations. J’ai postulé à plusieurs missions différentes et Bologne m’a accepté.



Mes missions ont été un peu bousculées à cause de la crise sanitaire. Mon projet de base était dans un centre social, « il Centro sociale Montanari » et j’avais pour mission d’organiser des activités artistiques et culturelles intergénérationnelles. J’ai pu durant les deux premiers mois organiser des cours de français, mettre en place des activités pour des personnes âgées isolées et j’ai participé à un festival de finger food (qui se mange avec les doigts) organisé par le centre social. Par la suite, le centre a été fermé durant plusieurs mois et ce projet-là a été mis en pause.

Mon organisme d’accueil YouNet m’a alors proposé de faire des activités avec eux. J’ai donc organisé des tandems linguistiques en français et en anglais. Avec l’aide d’autres volontaires, j’ai organisé le site internet et les réseaux sociaux de l’association. Enfin, une branche de l’association organise des formations pour des professeurs et j’ai pu aider à la mise en place des formations.


Ma seule appréhension était mon l’âge : Je savais que j’allais être la plus jeune au sein des volontaires, ils avaient tous entre 23 et 29 ans et moi seulement 18 ans, j’avais donc peur de ne pas réussir à m’intégrer à ce groupe d’adultes plus âgés qui avait déjà plus d’expérience et plus de maturité que moi. En fin de compte, quand je suis arrivée là-bas, mes doutes se sont dissipés, j’ai été très bien accueillie, tout le monde a été très bienveillant.

J’ai énormément pratiqué l’italien mais aussi anglais. Mes colocataires et la plupart des volontaires ne parlaient pas forcément italien, c’était donc plus simple pour nous de communiquer en anglais.

Aussi fun fact : j’ai appris à trinquer en 10 langues différentes.


J’habitais dans un appartement avec 3 autres filles. De septembre à janvier je vivais avec Aleksandra qui est polonaise, Xiana mexicaine et Charlotte française.

Charlotte est restée la même durée que moi, mais le projet de mes deux autres colocataires s’est terminé en janvier, du coup Maria (bulgare) et (Irene) espagnole sont venues les remplacer.

En dehors de mes colocataires, j’ai eu la chance de pouvoir rencontrer plein de personnes merveilleuses au sein du groupe de volontaires, les Italiens sont très accueillants et Bologne est très cosmopolite.


Enfin, ce qui m’a le plus plu dans cette expérience c’est le mélange culturel avec mes colocataires et les autres volontaires et les liens que nous avons pu créer. Nous venons tous de pays différents avec des langues et des habitudes différentes et pourtant nous nous sommes tous habitués les uns aux autres et nous avons su prendre soin des autres. La bienveillance qui se dégageait de notre groupe est quelque chose que j’ai adoré.

Par contre le COVID-19 m’a empêché de mener mes projets de base comme je le souhaitais.

La culture française et la culture italienne sont très proches, mis à part que les pizzas et les spritz sont meilleurs là-bas, il n’y a pas de grosse différence.


Finalement pour moi partir m’a permis de grandir, de m’ouvrir l’esprit et d’évoluer. Lorsque j’ai décidé de partir, j’étais dans le flou concernant mes études mais je voulais devenir autonome, avoir des responsabilités et voir des choses différentes de ce que je connaissais.

Tout ce que j’espérais pour moi cette année j’ai pu l’avoir, grâce à toutes les personnes incroyables que j’ai pu rencontrer et qui m’ont aidé, j’ai grandi, mon esprit s’est éclairci et j’ai fait des choix pour mes études.

En dehors de ça, vivre seule loin de chez moi m’a rendu plus autonome et le fait de travailler au sein d’organisations m’a permis d’avoir les responsabilités dont j’avais besoin.


Pour moi, partir à Bologne et vivre ce projet de volontariat a été une des meilleures expériences que j’ai faites et je la recommande grandement. Je pense que lorsqu’on est jeune, on est un peu perdu et pas toujours sûr de soi. Partir à l’étranger pour se confronter à quelque chose de différent ne peut être qu’une bonne décision. Mon seul conseil du coup serait de dépasser ses à priori et de partir si on en a envie.

Cette expérience est incroyable et il faut la vivre pour la comprendre.


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