Lettre Europe Octobre 2021
L’attrait du pouvoir passe-t-il avant l’intégrité de conviction ?
Lors des journées parlementaires du parti Les Républicains à Nîmes le 9 septembre, Michel Barnier déclarait à propos de l’idée d’un référendum pour permettre à la France de retrouver sa «liberté de manœuvre» en matière d’immigration : « Nous ne pouvons pas faire tout cela sans avoir retrouvé notre souveraineté juridique, en étant menacés en permanence d’un arrêt ou d’une condamnation de la Cour de justice de l’Union européenne ou de la Convention européenne des droits de l’homme, ou d’une interprétation de notre propre institution judiciaire», appelant au passage à une «mise à plat de toutes les dérives», y compris en matière de regroupement familial.
L'intervention de l'ex-commissaire européen inquiète d'autant plus qu'elle intervient dans un contexte délétère de contestation des valeurs et de l'autorité européennes, notamment à l'est de l'Europe, en Hongrie et en Pologne, gouvernées par des partis illibéraux, ouvertement nationalistes et souverainistes.
Comment Michel Barnier, deux fois commissaire européen et négociateur en chef du Brexit, fin connaisseur de la législation européenne, et qui défendait bec et ongles la primauté de la Cour de Justice de l’UE et de la CEDH durant la négociation du Brexit, en est-il arrivé là ?
L’attrait mystérieux et irrésistible du pouvoir….
La préparation de l’élection présidentielle d’avril 2022 est déjà bien lancée. Et pour se distinguer et être désigné comme candidat par son parti, la surenchère est de mise, quitte à piétiner ses propres convictions humanistes et européennes. Est-ce une bonne politique que de s’appuyer sur la peur de l’Autre et un nationalisme exacerbé ? Que ne ferait-on pas pour s’approcher de l’Élysée, ce lieu délicieux de la mythologie grecque et du pouvoir parisien ?
Carton rouge, donc, à Michel Barnier, que nous connaissions jusque-là comme un européen convaincu et qui perd par cette déclaration, remarquée avec stupéfaction dans toute l’Europe, beaucoup de l’aura positive dont il jouissait tant en France que dans l’U.E.
Charles-Antoine Roussy, président de la Maison de l’Europe de Nîmes
Agenda Lettre Europe octobre 2021
Mardi 5 octobre, 18h30 – 19h30
Le couple franco-allemand : quel avenir après les élections outre-Rhin du 26 septembre ?
Les Maisons de l'Europe de Nîmes et de Leipzig vous invitent à cet évènement en ligne portant sur les conséquences des élections allemandes.
Traduction simultanée en allemand et en français.
Participation gratuite sur inscription : https://vu.fr/wkJA
Mercredi 6 – Vendredi 8 octobre
Formation Europe Direct
48 centres Europe Direct ont été sélectionnés par la Commission européenne en France pour la période 2021 – 2025. Il s’agit de la première rencontre du réseau et de la formation sur les enjeux européens à venir
Représentation de la Commission européenne en France, Paris
Vendredi 8 octobre, 9h00 – 16h00
Journée d’intégration des volontaires européens
La Maison de l’Europe et ses partenaires locaux (association et établissements scolaires) accueillent une dizaine de volontaires européens dans le cadre du programme Corps européen de solidarité pour l’année scolaire 2021 – 2022. La journée d’intégration servira à faire connaissance, à déterminer les missions et réfléchir à des collaborations possibles.
Rencontre et point presse, 11h30, Maison de l’Europe de Nîmes, 46 Rue de la République, Nîmes
Lundi 11 et vendredi 15 octobre
Démocratie participative
Intervention au Lycée Saint Vincent de Paul dans le cadre de la conférence sur l’Avenir de l’Europe
Lycée Saint Vincent de Paul, boulevard de Bruxelles, Nîmes
Lundi 11 octobre, 18h00
Vernissage de l’exposition photo « Fédéralisme et Länder » réalisée par Daniela et Agnès Caraby
Dans le cadre de la quinzaine franco-allemande, l’ambassade d’Allemagne prête à la Maison de la Région Occitanie à Nîmes cette exposition photo, réalisée avant et pendant le confinement. Pierre Thoniel, directeur de la Maison de la Région et Michael Stange, directeur de la Maison de l’Europe feront une introduction sur l’actualité franco-allemande.
Maison de la Région, 3 Place des Arènes, Nîmes
Jeudi 14 octobre, 9h00 – 16h30
4e Forum de la mobilité internationale
Entièrement consacré à la promotion de la mobilité internationale, ce forum a pour but d’informer les jeunes sur les opportunités de mobilité existantes et les inciter à y prendre part, en leur apportant des solutions pratiques, en leur démontrant l’importance de ces activités pour leur avenir professionnel et en leur faisant rencontrer celles et ceux qui, avant eux, sont partis à l’étranger.
CCI du Gard, 12 Rue de la République, Nîmes
Samedi 16 octobre
Départ en stage Erasmus à Berlin
3 personnes inscrites à Pôle Emploi Occitanie partiront à Berlin pour travailler dans le cadre d’un stage Erasmus.
Maison de l’Europe de Nîmes, 46 Rue de la République, Nîmes
Mercredi 20 octobre, 13h – 16h00
Stand mobilité internationale
A l’occasion des Erasmus Days, la Mission locale Jeunes de Carpentras nous invite à tenir un stand d’information sur les dispositifs européens pour les jeunes. Cet évènement s’organise dans le cadre de notre consortium Euroformation Erasmus+ qui permet à des jeunes de la MLJ de partir à l’étranger.
Bibliothèque l’Inguimbertine, place Aristide Briant, 84200 Carpentras
Jeudi 21 octobre 10h00 – 17h
Forum de la mobilité européenne en Aveyron
La Délégation régionale académique à la jeunesse, à l’engagement et aux sports (DRAJES), son réseau des collectifs départementaux de la mobilité, les Europe Direct et Eurodesk organisent une journée sur la mobilité européenne à Rodez
Rodez
Vendredi 22 octobre
Deux voisins – un avenir
L’engagement et les relations franco-allemandes – des élèves de Stuttgart, Toulouse et Nîmes en discuteront avec le réseau Europe Direct
Participation libre sur inscription : info@maison-europe-nimes.eu
Vendredi 22 octobre, 15h00
Vernissage : L’exposition itinérante « Échangé – Ausgetauscht »
Cette exposition de l’Office franco-allemand pour la Jeunesse met en valeur les possibilités de s’engager dans des actions franco-allemandes, présente les certificats pour les travailleurs de jeunesse et donne la parole aux animatrices et animateurs. L’exposition sera à Bagnols-sur-Cèze jusqu’au samedi 30 octobre
Centre d’information et d’orientation, 294 Av. du Commando Vigan Braquet, 30200 Bagnols-sur-Cèze
Jeudi 28 octobre, 16h
Conseil d’administration de la Maison de l’Europe de Nîmes
Maison de l’Europe de Nîmes, 46 Rue de la République, Nîmes
Discours sur l'état de l'Union : « Renforcer l’âme européenne ! »
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a prononcé le 15 septembre devant les députés européens le deuxième discours de son mandat sur l’état de l’Union européenne. Elle a tracé les contours de la reprise après Covid et a appellé une plus grande autonomie européenne.
Par ce discours, chaque année depuis 2010, en septembre, le président de la Commission européenne s’adresse au Parlement européen mais aussi aux 470 millions de citoyens européens pour dresser un bilan de l’année écoulée et présenter les enjeux et les projets pour l’année à venir.
La Maison de l’Europe a organisé une transmission en direct dans son local, pour laquelle des jeunes ayant fait récemment un stage en Europe ou devant en faire un prochainement se sont joints à l’équipe de l’association. Ils ont ensuite échangé leurs points de vue sur les sujets abordés dans ce discours.
Pendant un peu plus d’une heure, Ursula von der Leyen a abordé un grand nombre de sujets, s’exprimant en anglais, en français ou en allemand suivant les thèmes abordés (ce qui a parfois dérouté de façon cocasse le sous-titrage automatique…) :
- La santé
- La jeunesse
- L’économie
- Le socle social européen
- Le développement durable et le Pacte vert européen
- Les relations internationales et la défense
- Les migrations
- Les libertés et l’état de droit
Certains diront qu’elle n’a pas traité tous les sujets (par exemple l’agriculture) mais on ne peut pas parler de tout dans un temps limité. La présidente de la Commission a conclu son discours en insistant sur l’âme de l’Union européenne, « pas toujours facile à percevoir par les citoyens » et a fait applaudir longuement par les députés européens une invitée d’honneur : la championne d’escrime italienne Beatrice Vio, médaillée d’or aux Jeux paralympiques, qu’une maladie a privée des avant-bras et des jambes. Cette championne très active est un symbole de dépassement de soi, de ténacité, de volonté et d’énergie : ces qualités seront nécessaires à l’Europe pour se redresser et se développer après la crise de la Covid.
Revenons sur quelques points forts des sujets traités dans le discours.
La santé. Plus de 70 % de la population adulte de l'UE est aujourd’hui pleinement vaccinée contre la Covid, et l’UE a exporté 700 millions de doses dans 130 pays, soit la moitié de sa production de vaccins. Pour les pays en développement, l’UE livrera 200 millions de doses supplémentaires d'ici mi-2022, en plus des 250 millions déjà promises. D’ici 2027, 50 milliards d’€ seront consacrés à l’Europe de la santé, notamment pour éviter les pandémies ou contrer leur extension.
La jeunesse. Ursula von der Leyen veut faire de 2022 l’année européenne de la jeunesse, à laquelle il a été beaucoup demandé pendant la crise de la Covid. Elle souhaite créer un nouveau programme, ALMA, pour permettre à des jeunes « passés au travers des mailles du filet de la formation » de vivre une expérience professionnelle dans un pays européen autre que le leur, comme Erasmus + le fait pour les formations. Elle a fortement invité les jeunes à s’exprimer à la Conférence sur l’avenir de l’Europe qui est en cours actuellement sur les réseaux numériques.
L’économie. Les 750 milliards d’€ du programme « Next generation EU » doivent permettre « la reprise économique à court terme et la prospérité à moyen et long terme, ce qui demandera des réformes structurelles », « ces financements prépareront l’avenir des jeunes ». A noter : les fonds de ce programme ont commencé à arriver dans les États membres dont les plans d’utilisation des fonds ont été approuvés par la Commission, c’est le cas notamment de la France et de l’Italie. La présidente veut trouver avant 2023 un accord au niveau européen sur la gouvernance économique dans l’UE. L’Europe doit consacrer une part importante de ses investissements (20 à 30%) au numérique : en particulier l’intelligence artificielle et l’industrie des semi-conducteurs, présents dans presque tous les objets de la vie courante et pour lesquels l’Europe doit retrouver une place dans la chaîne de valeur, de la conception à la fabrication. L’Europe du spatial existe et un exemple de réussite est Galileo, le « GPS européen », qui dessert aujourd’hui 2 milliards de smartphones.
Le socle social européen. Le Socle européen des droits sociaux existe depuis 2017, il s’appuie sur 20 principes. Il doit être consolidé et étendu si nécessaire. Il est sain et normal que les entreprises fassent du profit, mais elles doivent aussi payer leur juste part des charges de la collectivité : la Commission européenne continuera à lutter contre les fraudes fiscales et défendra l’application d’un seuil minimum pour l’impôt sur les bénéfices des sociétés.
Le développement durable et le Pacte vert européen. Le changement du climat vient de l’homme, l’homme doit le corriger. La diminution de 55 % des émissions de CO2 en 2030 (par rapport au niveau de 1990) est devenue un engagement européen. L’UE va doubler sa contribution à la préservation de la biodiversité. Les pays développés ont une responsabilité envers les pays en développement pour la préservation du climat. L’UE apportera 4 milliards d’€ à ce titre lors de la prochaine conférence sur le climat, à Glasgow.
Les relations internationales et la défense. L’Union européenne doit prendre part aux affaires du monde et « surmonter les absences de décisions faute de volonté politique dans ce domaine ». L’Europe est aux côtés du peuple afghan, que ce soit en Afghanistan ou dans les pays voisins ; elle apportera une aide de 100 millions d’€. L’UE proposera aux pays tiers, par exemple les pays africains, un type nouveau d’accord sur des investissements européens, le « Global gateway », qui ne créera pas de nouvelles dépendances et assurera le respect des droits humains : par exemple pas de commerce de produits impliquant du travail forcé. La présidente de la Commission a plaidé vigoureusement pour une Europe du renseignement (avec création d’un Centre européen du renseignement) et une Europe de la défense active et autonome dans ses décisions. Un accord nouveau entre l’UE et l’OTAN est prévu pour les prochains mois. L’UE restera attentive et présente auprès des États baltes pour protéger leurs frontières orientales (avec la Russie et le Belarus). Nota Le retrait américain d’Afghanistan précipité (et peu concerté) et la rupture du contrat de construction de sous-marins français par l’Australie montrent que l’Europe n’est plus un partenaire important pour les USA. Dans cette rupture de contrat, l’Australie joue le mauvais rôle mais elle n’a très certainement fait que céder à des pressions politiques et commerciales des USA, très intéressés par la taille immense et la situation de l’Australie dans le Pacifique, où la Chine a une attitude agressive et conquérante. Quoi de plus sûr pour les USA que d’avoir face aux ambitions de la Chine un allié qui ait les mêmes sous-marins que la marine américaine ? En matière de relations internationales, « America first » et le regard vers le Pacifique et la Chine sont aujourd’hui les lignes directrices des USA, et les alliés européens dans l’OTAN doivent en conclure qu’ils ne peuvent plus compter sur le « parapluie américain ». C’est d’ailleurs vers les USA que la France oriente surtout ses reproches pour cette rupture brutale de contrat de sous-marins, avec le soutien appuyé de la présidente de la Commission européenne.
Les migrations. Sans aller dans les détails, la présidente indique que « l’UE a en mains tous les éléments pour définir une politique migratoire européenne ». Jusqu’à présent les désaccords sont profonds entre les pays qui acceptent d’accueillir des migrants et ceux qui refusent, et ce sont toujours surtout l’Espagne, la Grèce et l’Italie qui voient débarquer des migrants sur leurs côtes...
Les libertés et l’état de droit. Mme von der Leyen a rappelé que dans l’Union européenne même il y a eu récemment des journalistes assassinés, à Malte en 2017, en Slovaquie en 2018 et aux Pays-Bas en 2021. Or « la liberté de la presse ouvre la voie à toutes les autres libertés », il faut donc que l’Europe défende la liberté de la presse et plus généralement des médias (regards appuyés – mais pas visibles ! - du côté de la Hongrie et de la Slovénie qui lui emboîte le pas…).
Il faudra beaucoup de persuasion et de détermination à Ursula von der Leyen pour mener à bien ces actions avec l’accord de tous les États de l’Union européenne ! Probablement le conditionnement des aides européennes au respect des valeurs fondamentales européennes sera-t-il un précieux outil d’aide à la persuasion ? ….
ARCTIQUE : un enjeu climatique ou stratégique ?
L’écologie et la stratégie s’opposent désormais en Arctique.
Les enjeux autour de l’Arctique sont énormes. Le climat et l’environnement de la zone Arctique évoluent brutalement sous la pression du changement climatique. Mais les tensions géostratégiques s’intensifient aussi autour des revendications territoriales de la Russie basées sur la dorsale de Lomonossov qui est aussi réclamée par le Canada et le Groenland. Cela a conduit à identifier les hautes latitudes de l’hémisphère Nord comme une zone sujette à une crise environnementale et/ou stratégique majeure à court ou moyen terme.
Le Rapport du GIEC (Groupe d’Experts Internationaux sur l’Evolution du Climat) sur les océans et la cryosphère paru en 2019 indique qu’au cours des 20 dernières années, l’augmentation de la température de l’air à la surface de l’Arctique a été 2 fois plus importante que la moyenne constatée sur le reste du globe. Et l’océan Arctique est une composante essentielle dans la régulation du climat de notre planète. Selon une formule consacrée, « ce qui se passe dans l’Arctique, ne reste pas dans l’Arctique ». Cet élément est majeur notamment par son influence sur les courants océaniques de l’hémisphère nord.
Pendant les hivers 2016 et 2018, la température de surface en Arctique central a été supérieure de 6ºC par rapport à la moyenne de la période 1981–2010, ce qui a contribué à un recul de la glace sans précédent dans la région.
Mais si le réchauffement climatique allonge la période au cours de laquelle il est possible de naviguer par les routes du Nord-Est (le long des côtes de Russie) et du Nord-Ouest (le long des côtes du Canada et de l’Alaska) : 1 800 passages en 1996, 18 000 en 2018 ; si l’exploitation d’hydrocarbures ou d’autres minerais y devient plus rentable ; alors, en se retirant, la banquise laisse face à face, autour d’un nouvel espace de confrontation, l’Europe, la Russie et l’Amérique du Nord.
Les enjeux économiques et géostratégiques
La Route maritime du Nord
Le gouvernement russe a fait du développement de la Route maritime du Nord (RMN) une de ses priorités. Il modernise et investit dans ses infrastructures pour permettre l’exploitation des richesses des régions du grand Nord russe et leur exportation vers les marchés asiatique et européen. Aucune des grandes compagnies de transport maritime n’a à ce jour développé de ligne transcontinentale régulière par la RMN et l’augmentation du trafic maritime transcontinental permise par le recul des glaces estivales devrait rester limitée jusqu’en 2030 au moins.
Le Passage du Nord-Ouest
Le Passage du Nord-Ouest voit également ses eaux se libérer progressivement des glaces sous l’effet du réchauffement climatique. Cependant le Canada n’a pas pour objectif d’y développer le transit maritime : le « Cadre de politique pour l’Arctique et le Nord » publié par le gouvernement canadien en septembre 2019 rappelle que les conditions variables des glaces continuent de rendre la navigation difficile et dangereuse et souligne le risque que ferait courir à l’environnement l’augmentation du nombre de navires dans la région.
La réglementation de la pêche en Arctique
La signature en octobre 2018 d’un accord visant à prévenir la pêche non réglementée en haute mer dans l’océan Arctique central par les 5 États côtiers de cet océan (Russie, Canada, Danemark -agissant au nom du Groenland et des Îles Féroé-, Norvège et États-Unis) ainsi que par la Chine, l’Union européenne, l’Islande, le Japon et la Corée du Sud, est une avancée essentielle pour protéger l’océan Arctique et son écosystème fragile.
L’exploitation des ressources minérales
Selon une étude publiée en 2008 par l’Institut d’études géologiques des États-Unis, l’Arctique pourrait recéler jusqu’à 13 % des réserves mondiales non encore découvertes de pétrole et 30 % de celles de gaz. Ces richesses font de l’Arctique une région stratégique sur le plan énergétique, mais l’enjeu mérite d’être nuancé. Il convient de relativiser l’idée d’une « course » à l’exploitation de ces richesses puisqu’une grande partie de ces ressources est localisée soit dans le sous-sol des États de la région soit dans des zones maritimes sous leur juridiction (Zone Économique Exclusive).
De plus, les estimations de l’Institut d’études géologiques des États-Unis portent sur des ressources non découvertes et extrapolées à partir de la géologie de bassins sédimentaires mal connus notamment dans le domaine off-shore. Les surcoûts d’exploitation liés aux conditions climatiques et glaciales, au manque d’infrastructures, à l’isolement et aux dangers inhérents aux zones polaires diminuent considérablement l’attractivité économique de ces gisements.
Les énergies renouvelables et nouvelles technologies
Dans une région où changement climatique rime avec perspectives de développement économique et commercial, il y a un enjeu tout particulier à se projeter en termes de croissance verte en misant sur les énergies renouvelables, les technologies vertes, l’investissement et l’innovation. L’Arctique est un laboratoire de nouvelles technologies dans les domaines des technologies de l’information et de la communication (TIC), robotique, automatisme, systèmes embarqués, capteurs.
Les instances de l’Arctique
Le Conseil de l’Arctique a été créé par la déclaration d’Ottawa de 1996 signée par les 8 États de la région (Canada, Danemark, États-Unis, Finlande, Islande, Norvège, Russie, Suède) avec la présence de 13 États observateurs, dont la France depuis 2000 et de l’UE comme invité permanent depuis 2016. Il constitue l’enceinte politique de coopération régionale référente sur les questions arctiques. Il ne peut traiter des questions militaires et de souveraineté (qui sont exclues de son champ de compétence), afin de concentrer les discussions sur des sujets pouvant plus facilement faire l’objet d’un consensus tels que :
· L’accord sur la recherche et le sauvetage en matière aérienne et maritime en Arctique (2011),
· L’accord sur la lutte contre les pollutions marines par les hydrocarbures (2013)
· L’accord sur la coopération scientifique internationale dans la région (2017).
Ces textes ne sont pas des actes du Conseil arctique, mais des accords intergouvernementaux négociés et adoptés dans le cadre du conseil.
Il existe d’autres instances actives, dont le conseil euro-arctique de la mer de Barents dont l’Union européenne est membre et auprès duquel la France dispose d’un statut d’observateur ou l’Organisation maritime internationale ou encore la Commission hydrographique régionale de l’Arctique de l’Organisation Hydrographique Internationale.
Pour l’Europe l’enjeu est de taille :
50% des habitants de la région arctique sont des européens
24% des hydrocarbures consommées par l’UE proviennent de l’Arctique
200 millions d’€ ont été dépensées par l’UE pour la recherche scientifique sur l’Arctique
Deux pays de l’UE sont directement liés à cette région, la Suède et la Finlande ainsi que trois pays associés, le Danemark (le Groenland) l’Islande et la Norvège. Ils sont aussi membres de l’OTAN.
Quel rôle l’Europe et l’Otan peuvent-elles jouer en Arctique ?
« L’Otan n’a pas les moyens d’agir dans l’Arctique, c’est la Russie qui y détient toutes les clés », affirme Vladimir Karyakin, spécialiste des affaires militaires et chargé de cours à l’université du ministère russe de la Défense. La réalité est sans doute plus nuancée et une confrontation dans les eaux arctiques serait risquée pour la Russie. Après avoir suivi des stratégies consensuelles axées sur la préservation de l’environnement, les pays européens riverains de l’Arctique ont révisé leur approche. En 2018, la Marine française a fait naviguer le BSAM Rhône dans le passage du Nord-Est sans l’aide de brise-glaces russes. Le Royaume-Uni a lui aussi décidé de renforcer sa posture et ses partenariats. À la fin de l’année, l’Union européenne devrait elle aussi établir sa feuille de route.
Au-delà de l’analyse, les pays européens membres de l’Otan ont aussi décidé de renforcer leurs capacités dans la zone. En 2017, la Suède a rétabli le service militaire. En février dernier, le Danemark a annoncé un investissement de 200 millions d’euros pour accroître ses moyens militaires, notamment en s’équipant de drones de surveillance au-dessus du Groenland et d’une station radar dans les îles Féroé. En avril, les États-Unis et la Norvège ont révisé leur accord de défense. Washington va financer la construction de nouvelles infrastructures dans quatre sites norvégiens, Rygge, Sola, Evenes et Ramsund, dont deux situés dans le nord du pays. Il s’agit d’une première. Elles pourront servir de base en cas de conflit. Le défi est stratégique pour la Russie : la flotte du Nord doit emprunter la mer de Barents pour se déployer.
Pourquoi le Groenland est-il stratégique ?
La proposition de rachat du Groenland par Donald Trump en 2019 n’était pas une boutade. L’île occupe une position stratégique pour les Américains, qui y avaient construit plusieurs bases durant la Seconde Guerre mondiale et avaient offert 100 millions de dollars en 1946 pour la racheter au Danemark, son colonisateur. Les États-Unis y ont établi une base radar à Thulé en 1951, qui est devenue un maillon essentiel de leur bouclier antimissile. En 1959, Washington a aussi construit à 200 km de Thulé Camp Century, une base secrète sous la calotte glaciaire, au cœur du projet militaire « Iceworm » (Ver de glace), destiné à stocker jusqu’à 600 missiles balistiques à portée de tir de l’URSS. En 2020, les États-Unis ont annoncé le renforcement de leur présence militaire dans l’île dans les années à venir. Washington est toujours préoccupée par les menaces russes en Arctique.
Parallèlement, la Chine affiche elle aussi des visées sur le « pays vert ». Pékin est intéressé par les richesses minérales, notamment l’uranium et les terres rares, le pétrole et le gaz, et son accès à l’océan Arctique facilité par la fonte des glaces. Le président Xi Jinping aspire à en faire une tête de pont pour développer sa « nouvelle route de la soie polaire » dans le cadre de son ambitieuse initiative « Belt and Road ». La Chine espère développer des infrastructures minières et de transport en Arctique.
L’Union européenne s’est engagée en Arctique depuis 2008, pour diverses raisons environnementales, scientifiques et stratégiques, notamment pour la protection de l’environnement arctique, la lutte contre le changement climatique, la promotion de l’utilisation durable des ressources naturelles et du développement économique régional.
La politique arctique actuelle de l’Union est largement définie dans la communication conjointe de 2016 intitulée « Une politique intégrée de l’Union européenne pour l’Arctique ». Dans le contexte d’une attention géopolitique accrue pour la région, une mise à jour de la politique arctique de l’UE a été annoncée à l’automne 2019 et devrait maintenant être publiée à la fin de 2021. Alors que les questions militaires sont de plus en plus présentes dans le débat public, le Conseil de l’Arctique, principal forum de gouvernance de la région, n’a pas mandat pour traiter les questions militaires. De plus, le changement climatique continue d’avoir un impact sur le développement économique et social, et son importance en termes de sécurité humaine doit également être prise en compte. L’UE doit réévaluer son approche face à l’évolution du paysage (géostratégique) arctique.
En conclusion, l’Arctique est l’objet de toutes les attentions. L’évolution du climat y est beaucoup plus évidente que dans les autres régions du monde, et la disparition du Gulf Stream ou le décalage du « jetstream nord » pourrait avoir des conséquences météorologiques majeures pour l’hémisphère nord à court terme. La fonte des glaces attise aussi les appétits économiques et stratégiques autour du contrôle de la navigation, de l’exploitation des ressources en hydrocarbures et en terres rares notamment. Paul-Emile Victor doit se retourner dans sa tombe (dont le corps a été immergé au large de Bora Bora) lui qui voulait des régions polaires propres et démilitarisées !
Sources et pour en savoir plus :
1) La militarisation de l’Arctique est-elle inéluctable ? Alain BARLUET Slim Allagui Nicolas BAROTTE Le Figaro 24 mai 2021
2) La France et les nouveaux enjeux stratégiques en Arctique. Ministère des armées Edition 2019 https://www.defense.gouv.fr/salle-de-presse/communiques/communique_la-france-et-les-nouveaux-enjeux-en-arctique
3) Quelle est la politique de l’Union européenne en Arctique ? une conversation avec l’ambassadeur Michael Mann Le Grand Continent 18/01/2021
4) La politique arctique de la Russie de Marlene Laruelle Notes de l’IFRI N° 117 Mars 2020
5) L’Arctique (II) : l’exemple de la stratégie intégrale russe. La note du CERPA 12/2017
6) Une politique arctique intégrée de l'Union européenne Bruxelles, le 27.4.2016 JOIN(2016) 21 final
7) Camille Escudé-Joffres, «Les régions de l'Arctique entre États et sociétés», Géoconfluences, septembre 2019.
9) Océan et cryosphère : que faut-il retenir du rapport du GIEC ? http://www.meteofrance.fr/actualites/75877772-ocean-et-cryosphere-que-faut-il-retenir-du-rapport-du-giec
Droit européen, droit national : quels liens entretiennent-ils ?
Traités, règlements, directives ou décisions de la Cour de justice de l’Union européenne : les Etats membres de l’Union européenne sont tenus d’appliquer le droit communautaire. C’est ce que l’on appelle la primauté du droit européen. En pratique, qu’implique ce principe ?
Si le principe a mis du temps à s’immiscer dans la jurisprudence et les traités européens, la primauté du droit de l’Union européenne sur le droit national est aujourd’hui reconnue de toutes les juridictions. Selon ce principe, le droit européen, primaire (traités et protocoles associés tels que la Charte européenne des droits fondamentaux) comme dérivé (règlements, directives et décisions), bénéficie d’une supériorité sur le droit des Etats membres. A titre d’exemple, si une loi nationale va à l’encontre d’un règlement européen, c’est ce dernier que l’Etat membre devra appliquer et que les citoyens européens pourront faire valoir en cas de litige.
Une reconnaissance progressive de la primauté du droit de l’UE
Sa reconnaissance formelle intervient le 15 juillet 1964 à l’occasion d’un arrêt fondateur de la Cour de justice des communautés européennes, l’arrêt Costa c./ENEL. Celui-ci, premier exemple d’une longue série allant dans ce sens, précise qu’en cas de conflit entre les normes nationales et européennes, ce sont ces dernières qui s’appliquent. Selon la définition apportée par Dalloz, le principe de primauté “bénéficie à toutes les normes de droit européen disposant d’une force obligatoire et s’exerce à l’égard de toutes les normes nationales”. Malgré plusieurs tentatives, le principe ne sera toutefois jamais officiellement consacré dans les traités. Seule une déclaration annexée au traité de Lisbonne de 2007, portant le numéro 17, le mentionne explicitement.
Dans les Etats membres également, le principe est peu à peu reconnu. En France, l’article 55 de la Constitution prévoit dès 1958 les dispositions permettant d’établir la primauté du droit de l’Union européenne. Le texte dispose ainsi que “les traités ou accords régulièrement ratifiés ou approuvés ont, dès leur publication, une autorité supérieure à celle des lois, sous réserve, pour chaque accord ou traité, de son application par l’autre partie”. Le Conseil d’Etat le consacrera en 1989, à l’occasion de l’arrêt Nicolo, qui précise qu’il revient aux juridictions administratives de vérifier que les dispositions des lois sont conformes aux traités internationaux.
La Cour constitutionnelle fédérale allemande a également reconnu le principe outre-Rhin. Se fondant sur l’article 24 (1) de la Loi fondamentale, l’équivalent de la Constitution française, l’instance basée à Karlsruhe “affirme depuis longtemps la suprématie du droit communautaire”, explique une publication du Conseil constitutionnel français.
Un principe plusieurs fois remis en cause dans l’UE
Si l’Allemagne reconnait depuis de nombreuses années le principe de primauté du droit de l’UE, une décision rendue par sa Cour constitutionnelle a fait grand bruit le 5 mai 2020. A l’époque, l’instance fédérale considérait que le programme de rachat de dette publique de la Banque centrale européenne violait, en partie, la Constitution allemande. Une décision qui allait à l’encontre de celle de la Cour de justice de l’UE (CJUE) qui avait validé ce programme en 2018. Gardienne des traités, la Commission européenne a ouvert en juin 2021 une procédure d’infraction à l’encontre de l’Allemagne pour non-respect du principe de primauté du droit européen.
A l’été 2021, cette question s’est de nouveau retrouvée sous le radar de la CJUE. L’enjeu, la réforme judiciaire mise sur pied en Pologne quelques mois auparavant. Dans un arrêt du 14 juillet, la Cour européenne a ainsi affirmé que celle-ci n’était “pas conforme” au droit européen, en raison notamment d’atteintes à l’état de droit. Dès le lendemain, le porte-parole du gouvernement polonais a réagi en affirmant que “l’organisation du système de la justice [relevait] des compétences des pays membres”. Selon ce dernier, Bruxelles outrepasserait ainsi ses compétences. Le Tribunal constitutionnel polonais (TK) a rendu le jour même une décision en ce sens, précisant que l’arrêt de la CJUE n’était “pas conforme” à la Constitution polonaise. Un jugement auquel l’exécutif européen s’est empressé de répondre : “la Commission [européenne] réaffirme une fois encore que le droit de l’Union prime sur le droit national [et que] toutes les décisions de la CJUE, y compris les ordonnances de référé, sont contraignantes pour toutes les autorités et juridictions nationales des Etats membres”.
Le principe d’effet direct des traités
Certains actes législatifs et non législatifs de l’Union s’appliquent directement aux pays de l’Union européenne ainsi qu’aux particuliers. Le principe d’effet direct permet ainsi à ces derniers, indépendamment de l’existence d’une traduction dans le droit national, “d’invoquer directement une norme européenne devant une juridiction nationale ou européenne”. Ce principe a été consacré par la CJUE en 1963 à l’occasion de l’arrêt Van Gend en Loos.
On distingue l’effet direct vertical, permettant aux particuliers de se prévaloir d’une norme européenne vis-à-vis d’un pays, de l’effet direct horizontal, qui autorise un particulier à se prévaloir de cette norme à l’encontre d’un autre particulier.
Si l’ensemble du droit primaire est en règle générale concerné par l’effet direct, celui-ci concerne moins systématiquement les actes du droit dérivé. Une directive, acte pour lequel un délai de transposition par les Etats membres de l’UE est prévu, a un effet direct seulement si “elle est claire, précise, inconditionnelle” et que le délai pour la transposer n’a pas été respecté, explique le portail web du droit européen, EUR-Lex.
Les limites du droit européen
Si le droit européen prime le droit national, le champ d’application du premier est bien plus restreint que celui du second, ce qui écarte l’idée d’une toute-puissance de la législation de l’UE. Ainsi, en vertu du principe d’attribution, l’Union n’agit que dans les limites des compétences que les États membres lui ont attribuées dans les traités.
Conformément au principe de subsidiarité, l’Union n’intervient que si, et dans la mesure où, les objectifs de l’action envisagée ne peuvent pas être suffisamment atteints par les États membres, tant au niveau national qu’aux échelons régional et local.
Enfin, l’Union doit respecter le principe de proportionnalité. En d’autres termes, elle doit veiller à ce que le contenu et la forme de son action n’excèdent pas ce qui est nécessaire pour atteindre les objectifs des traités.
Source : Toute l’Europe, Valentin Ledroit
Nord Stream 2 : le nouveau gazoduc Russie-Allemagne est terminé
Gazprom a annoncé cet été la fin des travaux sous la Baltique. Ce gazoduc dont la construction a coûté 10 milliards d'€ doublera les capacités de Nord Stream 1, en service depuis 2012, pour acheminer davantage de gaz russe vers l'Allemagne puis le reste de l'Europe. Il doit entrer en service avant fin 2021.
Le chantier de ce nouveau gazoduc de 1 230 kilomètres sous la mer Baltique pour approvisionner l'Allemagne et de là le reste de l'Europe en gaz russe avait subi des retards depuis le lancement des travaux en avril 2018. Il a un temps été bloqué par des sanctions américaines contre les entreprises associées à ce projet ; ainsi, à l'hiver 2019, un bateau de la compagnie suisso-néerlandaise Allseas qui posait les tuyaux avait dû se retirer du chantier par crainte des sanctions américaines.
Les Etats-Unis s'étaient opposés à Nord Stream 2 car ils estimaient qu’avec ce projet l'Europe dépendrait trop de Moscou. La Russie assure déjà plus du tiers de la consommation du Vieux continent, une proportion qui augmente avec le déclin de la production des Pays-Bas.
Le gazoduc passe au fond de la mer Baltique, contournant donc l'Ukraine, alliée des États-Unis, et menace de priver ce pays d'une partie de ses revenus (au moins 1,5 milliard de dollars par an qu'elle touche actuellement pour le transit du gaz russe par son territoire vers l'Union européenne). Washington pourrait s'être opposé à Nord Stream 2 en partie aussi pour défendre ses intérêts commerciaux : les Américains exportent eux aussi du gaz en Europe, mais sous forme liquéfiée (GNL), donc plus cher que celui de Gazprom…
Le nouveau président américain a fini par renoncer à bloquer le projet, estimant qu'il valait mieux se concerter avec l'Allemagne, qui a besoin de beaucoup de gaz pour faire face à la fermeture de ses centrales nucléaires fin 2022 puis progressivement de ses centrales au charbon d’ici 2038.
Washington et Berlin plaident pour que le gaz continue de transiter par l'Ukraine après 2024, échéance actuellement prévue dans un accord avec la Russie.
A Bruxelles même, la Commission européenne voyait d’un mauvais œil la concentration excessive sous la Baltique des approvisionnements en gaz de l’Europe. Plusieurs pays, dont la Pologne et les pays baltes, n’appréciaient pas un passage direct sous la Baltique sans possibilité de raccordement pour eux. Le Danemark avait de son côté tardé à autoriser la pose dans ses eaux territoriales.
Orchestré par le géant russe Gazprom, le chantier a été financé pour moitié par cinq groupes gaziers européens (dont le français Engie) à hauteur de 950 millions d'€ chacun. Ces partenaires de Gazprom ne sont pas actionnaires du gazoduc, propriété du seul groupe russe.
Comme son aîné Nord Stream 1, de même tracé, Nord Stream 2 pourra transporter 55 milliards de m3 de gaz par an. Gazprom pourra donc fournir 110 milliards de m3 de gaz par an via la mer Baltique, en plus des conduites qui traversent l'Europe orientale et centrale. En 2019, Gazprom avait fourni au total 199 milliards de m3 de gaz naturel à l'Europe via différents gazoducs. A titre de comparaison, la France consomme 40 milliards de m3 par an, son premier fournisseur est la Norvège, la Russie venant en second.
Les 18 et 19 septembre nous célébrons les journées européennes du patrimoine !
Instaurées en 1991 par le Conseil de l'Europe (avec le soutien de l'Union européenne) ces journées sont l’occasion de découvrir l’unité et la diversité du patrimoine culturel commun à l’Europe.
Avec des partenaires de toute l'Europe, le Centre des monuments nationaux a invité le graphiste Philippe Apeloig pour une installation qui illuminera le Panthéon à Paris, accessible gratuitement.
Du 16 au 18 septembre de 20 h à minuit, des photographies de mille plaques commémoratives de la Seconde Guerre mondiale à Paris ont été projetées sur les murs extérieurs du Panthéon accompagnées d'une illumination en couleurs européennes et tricolores.
40 ans de l'abolition de la peine de mort
Il y a 40 ans, Robert Badinter tenait un vibrant plaidoyer au palais Bourbon en faveur de l'abolition de la peine de mort, actée le 9 octobre 1981. "Demain, grâce à vous, la justice française ne sera plus une justice qui tue. Demain, grâce à vous, il n'y aura plus, pour notre honte commune, d'exécutions furtives, à l'aube, sous le dais noir, dans les prisons françaises. Demain, les pages sanglantes de notre justice seront tournées", déclara-t-il.
L’interdiction pour une juridiction des membres de l’UE de condamner un accusé à la peine de mort est désormais un principe consacré à la fois par le Conseil de l’Europe et par l’Union européenne.
C’est également une condition sine qua non d’adhésion à l’Union européenne.
Photo : Discours de Robert Badinter, garde des Sceaux, le 17 septembre 1981 devant l’Assemblée nationale
La vanille de la Réunion obtient le label européen IGP
Le 27 août 2021, le Commission européenne a accordé son label IGP (Indication géographique protégée) à la vanille en gousses de la Réunion.
La Commission européenne a indiqué que cette vanille « se distingue par sa finesse et sa douceur » et a rappelé le rôle de l’île de l’océan Indien dans la mise au point du procédé de fécondation manuelle des fleurs (trouvé par le jeune Edmond Albius, avant l’abolition de l’esclavage) et du long processus de transformation des gousses vertes en gousses sèches marron foncé très parfumées.
L’aire géographique couverte par ce label est la parte Est de l’île, le long du littoral et sur les pentes très arrosées et au sol volcanique. La vanille est une plante grimpante de la famille des orchidées, originaire d’Amérique centrale. Elle se cultive sur un support, la plupart du temps un arbre qui lui procure aussi de l’ombre. A l’époque de la floraison il faut passer chaque matin dans la plantation pour féconder les fleurs à la main, les fleurs ne durant guère plus d’une journée. Les gousses se récoltent vertes et la transformation en vanille commercialisable dure de longs mois.
La Réunion ne produit que 1 % environ de la vanille naturelle commercialisée dans le monde, le plus gros producteur est Madagascar… mais bien sûr la vanille de la Réunion est certainement la meilleure !! Tahiti produit aussi de la vanille. A noter : la vanille vendue comme « vanille Bourbon » (premier nom de l’île de la Réunion, avant la Révolution) peut venir des Comores (lettre C), de Madagascar (lettre M) ou de la Réunion (lettre R évidemment, vous avez deviné !), les prix ne sont pas les mêmes... L’IGP évitera des confusions et des fraudes.
Photo Rémi Jouan
L’anglais bientôt langue officielle supplémentaire à Helsinki ?
La Finlande, 5,5 millions d’habitants, a deux langues officielles : le finnois et le suédois. Le maire d’Helsinki propose d’y ajouter l’anglais pour la capitale du pays, 650 000 habitants, qui serait déclarée anglophone. Une proposition diversement appréciée, avec la crainte qu’elle fasse tache d’huile…
Raison avancée par le maire : la Finlande a une population vieillissante ; elle manque de main-d’œuvre jeune très qualifiée et peine à attirer des experts étrangers, rebutés par la perspective de devoir apprendre une des deux langues officielles, réputées très difficiles, surtout le finnois. Faire de l’anglais, que parlent déjà correctement la plupart des habitants, une langue officielle dans la capitale pourrait lever cet obstacle.
Le maire, économiste de formation, défend sa proposition par le pragmatisme. Les opposants s’appuient, eux, sur des principes et ne sont pas décidés à transiger.
Pour ouvrir les emplois municipaux à des anglophones, la ville serait prête à ne plus exiger de ses employés n’étant pas au contact direct de la population qu’ils parlent les deux langues officielles actuelles. Les suédophones brandissent « leur droit constitutionnel à recevoir les services de la ville et à communiquer avec elle dans leur langue maternelle ».
Affaire à suivre, sachant qu’il faudrait probablement une validation au niveau national.
En Occitanie, les fonds européens aident à valoriser le patrimoine local
Dotée d’un riche patrimoine naturel et historique, l’Occitanie est également une région très touristique. Focus sur le château de Foix.
Le château de Foix, dans l’Ariège, domine le reste de la ville
Dominant la ville, perché sur un rocher impressionnant, le Château de Foix occupe une position stratégique. Construit vers l’an mil, sur les grottes du Roc, il avait au moyen-âge la réputation d’être imprenable.
Il est le berceau de la famille des Comtes de Foix, célèbres dans l’Histoire, notamment en la personne d‘Henri IV, futur Roi de France ou de Gaston III de Foix-Béarn dit Gaston Phébus.
Le château de Foix fait revivre le Moyen-âge
Mais il a nécessité plusieurs années de travaux, de 2016 à 2019, avec de nouvelles ambitions. “C’est fini le temps du contemplatif, il faut qu’on soit acteur, il faut qu’on joue avec l’histoire, il faut qu’on s’amuse avec l’histoire. On va présenter les comtes de Foix à travers des panneaux, des textes, mais aussi beaucoup d’interactions numériques ", explique Pascal Alard, directeur du développement territorial, de l’économie et du tourisme de l’Ariège.
Désormais le château est entièrement restauré, la façade rénovée et un ascenseur permet un accès facilité aux personnes à mobilité réduite.
Au pied du site se trouvait, originellement, le Palais des Gouverneurs, édifié sous Louis XIV.
Il a accueilli, jusqu’en 2015, le tribunal de Grande Instance. Restitué par le ministère de la Justice au Conseil départemental, ce bâtiment a été une véritable opportunité de modernisation du site. Les travaux d’envergure ont permis de retrouver le lien qui l’unissait à la forteresse.
La revalorisation globale et ambitieuse du site tant au plan architectural que muséographique, a permis de combiner le château de Foix et le Palais des Gouverneurs en une seule entité : « le nouveau château de Foix »
Le Palais des Gouverneurs devient un lieu d’accueil et d’interprétation et le Château un lieu d’immersion et de découverte pour le visiteur, avec un fil conducteur de visite "Les Comtes de Foix vous invitent chez eux".
Au sein du château médiéval, les visiteurs sont transportés à l’époque du moyen-âge, de nouvelles technologies immersives ont ainsi été introduites. Appuyez par exemple sur un livre exposé et les décors de l’ouvrage sont aussitôt projetés sur les murs ! Un arbre généalogique interactif ainsi qu’un hologramme de la forteresse à des époques différentes sont autant d’équipements qui ont été ajoutés pour enrichir le parcours des visiteurs venus découvrir l’histoire des comtes de Foix.
Des animations sont également proposées, telles que la présentation d’une forge, des armes médiévales et des machines de guerre du passé. Ces engins, construits avec des outils d’époque et présents sur le site, sont le fruit du travail de plusieurs associations.
Plus de 80 000 visiteurs profitent chaque année du site historique. L’Union européenne a financé les travaux à hauteur de 2,94 millions d’euros au titre du Fonds européen de développement régional (FEDER) pour un coût total de 6,7 millions.
« Grâce à l’apport de l’aide de l’Europe dans le cadre du Programme opérationnel interrégional (POI) Pyrénées, le département de l’Ariège a pu concrétiser le projet de restructuration du Château de Foix et du Palais des Gouverneurs d’une telle envergure, pour en proposer un site culturel et touristique plus attractif. Il a permis de créer 15 emplois nouveaux et d’en pérenniser quinze autres » conclue Pascal Alard.
Source : Toute l’Europe
La Quinzaine franco-allemande – entre le 03 et 22 octobre en Occitanie !
L’amitié franco-allemande est un pilier du projet européen. En Occitanie, l’amitié est vécue. De nombreux jumelages, échanges scolaires ainsi que des projets culturels et sportifs promeuvent la compréhension mutuelle et témoignent de l’intérêt pour l’autre. L’Allemagne est aussi un important partenaire économique de la Région.
En 2018, l’association « Allemagne-Occitanie : L’Europe au cœur » a été lancée à l’initiative de l’Ambassade d’Allemagne, de la Région Occitanie et du groupe La Dépêche du Midi, elle a pour but de renforcer encore plus ce lien. Elle se déroulera du 3 au 22 octobre 2021 sur l’ensemble du territoire régional...
La Maison de l’Europe – Europe Direct Nîmes Bas-Rhône Cévennes, centre de ressources sur l’Union Européenne et Point Info OFAJ (Office franco-allemand pour la jeunesse), organise 3 évènements franco-allemands dans le cadre de la Quinzaine.
1. Quid de la relation franco-allemande après les élections outre-Rhin ? mardi 5 octobre
Les élections en Allemagne comme en France approchent. Pour cette raison, la Maison de l'Europe de Nîmes - Europe Direct Nîmes Bas-Rhône Cévennes et Europa-Haus Leipzig - Europe Direct Leipzig organisent un webinaire pour esquisser, à l'aide d'experts, la future relation franco-allemande après les élections fédérales allemandes (26 septembre 2021) et avant l'élection présidentielle en France (avril 2022).
●●● Quelles perspectives pour la relation franco-allemande ? Quel rôle pour le couple franco-allemand ?
Pour vous inscrire, cliquez ici
2. Vernissage de l'exposition photo "Fédéralisme et Länder" réalisée par Daniela et Agnès Caraby - 11 octobre
Dans le cadre de la quinzaine franco-allemande, l’ambassade d’Allemagne prête à la Maison de la Région Occitanie à Nîmes cette exposition photo, réalisée avant et pendant le confinement. Pierre Thoniel, directeur de la Maison de la Région et Michael Stange, directeur de la Maison de l’Europe feront une introduction sur l’actualité franco-allemande.
Plus d'informations ici
Maison de la Région, 3 Place des Arènes, Nîmes
3. L’engagement et le franco-allemand – des élèves de Stuttgart, Toulouse et Nîmes en discuteront avec le réseau Europe Direct – vendredi 22 octobre
Un échange entre une classe française et une classe allemande qui dure une heure et demie ? Eh oui, grâce aux nouvelles technologies, c’est possible ! Le 22 octobre, une classe allemande et des classes occitanes, venant de Toulouse et de Nîmes, discuteront en visioconférence sur les possibilités de s’engager dans la société. Qu’est-ce qu’ils pensent des services nationaux ? Comment est-ce qu’on peut rendre la démocratie plus participative ? Qu’est-ce que le volontariat franco-allemand de l’OFAJ ? La visioconférence sera réalisée grâce à la coopération avec nos partenaires : la Maison de l’Europe Toulouse, L’Europa Zentrum Baden-Württemberg et l’OFAJ.
4. L’exposition « Échangé » à Bagnols-sur-Cèze et à Nîmes !
Saviez-vous que l’OFAJ offre trois certificats pour devenir animatrice ou animateur des rencontres franco-allemandes ? En effet, l’OFAJ et ses partenaires ont développé une certification pour 3 formations différentes d’animateurs. L’exposition itinérante « Échangé – Ausgetauscht » met en valeur ces certificats et laisse parler les animatrices et animateurs eux-mêmes. Vous êtes intéressé par une telle formation ? Vous voulez en savoir plus sur l’engagement franco-allemand de l’OFAJ ? L’exposition accueillera les jeunes adultes intéressés par l'animation interculturelle, les professionnels du travail de jeunesse, mais également le grand public à Bagnols-sur-Cèze entre le 22 octobre et le 12 novembre ainsi qu’au Centre social Émile Jourdan entre le 12 novembre le 3 décembres (dates à confirmer).
Un retour sur le forum des associations 2021
Le samedi 11 septembre, la Maison de l’Europe de Nîmes a participé au Forum des associations. Vous êtes venus nombreux rencontrer les membres de l’équipe et certains de nos formateurs de langue.
A cette occasion, vous avez pu découvrir l’ensemble de nos activités : les groupes de conversation linguistique, les possibilités de mobilité comme les stages professionnels Erasmus+ ou encore le volontariat européen, mais aussi les interventions que nous proposons dans les établissements scolaires.
Nous avons accueilli des personnes souhaitant rejoindre notre équipe de bénévoles, et nous avons discuté avec d’anciens partenaires et avec des jeunes ayant participé à nos activités passées. De belles retrouvailles !
Ce fut une belle journée ensoleillée avec beaucoup de rencontres et de moments d’échange. Une façon parfaite pour commencer cette nouvelle année scolaire avec vous !
L’Année européenne du Rail en Occitanie à travers le jeu !
Le 18 novembre, venez jouer dans la gare de Nîmes.
Le 15 décembre dernier, le Parlement européen a approuvé une proposition de la Commission et désigné 2021 comme « Année européenne du Rail » et promouvoir ainsi un moyen de transport vert et sûr.
Cette décision va de pair avec les efforts de l’Union européenne pour promouvoir des modes de transport respectueux de l’environnement et parvenir à la neutralité climatique d’ici 2050, un objectif que s'est fixé l'Union européenne dans le pacte vert européen.
Les 5 relais officiels d’information des Institutions européennes en Occitanie, les centres Europe Direct de Toulouse, d’Auch, des Pyrénées orientales, de Montpellier et de Nîmes organisent une journée conjointement pour promouvoir le rail dans toute l'Union européenne et encourager les citoyens et les entreprises à utiliser ce moyen de transport.
Jeudi 18 novembre, plusieurs activités seront proposées dans plusieurs gares d’Occitanie et à bord de certains trains. A cette occasion, Europe Direct Nîmes a réalisé une activité ludique qui permet de sensibiliser les citoyens aux moyens de transport doux tout en jouant….
Pendant cette activité, le joueur traverse l’Europe en train sur une carte. A chaque case, il faut relever un défi. Si on y arrive, on peut jeter le dé. Sinon, on avance au moins d’une case. Les sujets des défis portent sur les avantages écologiques du train, les programmes européens et occitans pour le transport ferroviaire, différents lieux en Europe… Avec deux itinéraires différents, le jeu s’adresse aux enfants comme aux adultes.
Vous êtes toujours pressé à la gare ? Pas de problème, on peut toujours arrêter le jeu et obtenir même un petit souvenir. Mais celui qui fait le parcours en entier reçoit un prix.
Une raison en plus de venir dans les gares d’Auch, Toulouse, Prades, Montpellier et Nîmes le 18 novembre !
La Maison de l’Europe a participé au Speed Dating Service Civique !
Le 15 septembre 2021 a eu lieu une journée de recrutement des futurs volontaires en service civique organisée par le Conseil départemental du Gard et les services de l’Etat à l’Hôtel Mouret.
Rencontre entre les volontaires en service civique et la présidente de l’Agence du Service civique, photo Norman Jardin
La Maison de l’Europe de Nîmes a participé à cette journée : nous avons présenté nos activités et discuté avec les jeunes. Malgré la forte pluie, une cinquantaine de personnes ont assisté à l’événement et échangé avec les différents organismes accueillant des volontaires en service civique.
Nous avons également pu discuter avec les autres partenaires sur nos projets à venir, à savoir des ateliers réunissant les volontaires en service civique et les volontaires européens accueillis par la Maison de l’Europe dans le cadre du Corps européen de solidarité.
Des anciens volontaires en service civique avec la présidente de l’Agence du Service civique
En fin de matinée, nous avons été rejoints par Mme Béatrice Angrand, présidente de l’Agence du Service Civique. L’Agence du Service civique est opérateur et développeur des programmes européens Erasmus+ et Corps européen de solidarité.
Moment d’échange entre Francesca et Mme Angrand sur le service civique et les projets à venir
Mme Angrand a participé à une table ronde avec des jeunes qui sont actuellement en service civique ou qui l’ont déjà terminé. Notre ancienne volontaire en service civique Francesca a également été invitée à rejoindre ce moment d’échange, pendant lequel les jeunes ont pu montrer l’impact du service civique sur leur vie personnelle et professionnelle : des personnes sont rentrées sur le marché du travail dans le même domaine que celui de leur service civique, d’autres continuent leur engagement de façon bénévole au sein des associations, d’autres encore deviennent des “ambassadeurs” du service civique, faisant découvrir cette expérience aux proches et dans les établissements scolaires. C’était un moment d’échange fort intéressant, qui a montré les différentes opportunités et facettes du service civique : l’Europe, l’animation dans des résidences autonomie, la lutte contre le gaspillage alimentaire ou encore la préservation de la biodiversité marine et l’aide aux mineurs non accompagnés.
Merci beaucoup à nos partenaires pour l’organisation de cet événement et aux participants !
Retrouvez le retour dans la presse :
Quel avenir pour les relations franco-allemandes après les élections outre-Rhin du 26 septembre ?
Evènement en ligne en français et en allemand mardi 5 octobre 18h30 – 19h30
Avec la participation de :
Tobias BÜTOW, Secrétaire général allemand de l'OFAJ (Office franco-allemand pour la jeunesse)
Evelyne GEBHARDT, Députée européenne, groupe de l'Alliance progressiste des Socialistes et des Démocrates au Parlement européen
Etienne Dubslaff, Maitre de conférences au centre de recherches et d’études germaniques à l’Université Paul Valery Montpellier 3
Dimanche 26 septembre, nos voisins allemands ont voté. La nouvelle assemblée parlementaire est formée et les tractations sont en cours pour former un nouveau gouvernement avec Olaf Scholz (SPD, centre gauche) ou avec Armin Laschet (CDU-CSU, centre droit) comme chancelier. Une nouvelle ère s’ouvre pour la première économie du continent après 16 ans sous la gouvernance d’Angela Merkel. Il est donc légitime que l’Europe et en particulier la France, premier partenaire économique de l'Allemagne, regardent attentivement de l’autre côté du Rhin.
Les Maisons de l'Europe de Nîmes et de Leipzig vous invitent mardi 5 octobre (18h30-19h30) à un débat en ligne portant sur les conséquences des élections allemandes.
Nous en discuterons avec Tobias BÜTOW, Secrétaire général allemand de l’Office franco-allemand pour la Jeunesse, Evelyne GEBHARDT, Députée européenne, groupe de l'Alliance progressiste des Socialistes et des Démocrates au Parlement européen et Etienne Dubslaff, Professeur en études germaniques à l’Université Paul Valery Montpellier 3 et expert des relations franco-allemandes au Centre de recherches et d’études germaniques à l’Université Sorbonne.
Ce webinaire est soutenu par l’OFAJ et s'inscrit dans le cadre de la Quinzaine franco-allemande de la Région Occitanie, du 3 au 22 octobre.
Après le succès de la 1ère édition en 2018 avec plus de 200 événements en Occitanie, et la 2ème édition organisée en Allemagne en 2019, cette Quinzaine revient cette année dans notre région, poursuivant ses objectifs : promouvoir les liens entre Français et Allemands et faire vivre l’amitié franco-allemande au plus près des citoyens et des territoires.
Grâce à l’aide de l’Association « Allemagne-Occitanie L’Europe au Cœur », le webinaire sera traduit simultanément en français et en allemand, permettant ainsi la participation des citoyens de part et d’autre du Rhin. Nous vous attendons nombreux.
Participation gratuite sur inscription : https://vu.fr/wkJA
Stage Erasmus+ : premières impressions sur la Suède
Nos 6 stagiaires gardois Erasmus+ sont à Lund, dans le sud de la Suède, depuis un mois déjà !
Leurs projets de stage ont débuté le 27 aout et le groupe restera en Suède jusqu’à Noël. La Maison de l’Europe est en contact avec les jeunes en visioconférence, par mail et par téléphone et notre partenaire, l’association Mobilizing Expertise, les accompagne sur place. Nous n’avons que de bons retours sur les stages et sur la vie suédoise de nos jeunes.
Ci-dessous un petit article d’Imran qui effectue son stage en comptabilité dans l’association IFALL à Lund.
Imran, tout à droite avec les autres stagiaires
« Je m’appelle Imran et j’ai 22 ans. J’ai grandi à Beauvoisin, un petit village proche de Nîmes. J’ai toujours été passionné par les voyages, les langues, les différentes cultures. J’ai déjà vécu une expérience à l’étranger car l’année dernière j’étais à Londres pour faire mes études. Après ça, je suis rentré en France pour chercher du travail. Quand j’ai entendu que la Maison de l’Europe de Nîmes donnait l’opportunité d’aller à Lund pour faire un stage professionnel de 4 mois, j’ai immédiatement sauté sur l’occasion. Je me suis dit qu’aller en Suède était l’occasion parfaite pour avoir plus d’expérience professionnelle et pour vivre une expérience enrichissante dans un pays européen. Et donc le 26 août 2021, les 5 autres stagiaires et moi, nous nous sommes envolés pour la Suède.
Je me suis très bien adapté à la Suède, c’est un pays que je trouve charmant et apaisant. Lund est une ville magnifique. Elle est propre, avec des parcs bien entretenus, avec de monuments impressionnants, avec beaucoup de vélos (ce qui embellit la ville) et avec une vie étudiante mouvementé car l’université de Lund à une renommée internationale.
Pour l'instant, au niveau du suédois, je connais quelques mots, quelques phrases basiques. C'est une belle langue mais très différente du français mais la quasi-totalité de Suédois parlent anglais donc j’ai aucun problème pour m’exprimer.
En groupe avec l’équipe de Mobilizing Expertise
Concernant mon stage, tout se passe très bien. L’équipe d’IFALL (Integration For All) était déjà habituée à travailler avec des stagiaires étrangers donc l’intégration s’est faite très rapidement. Je m’occupe de la comptabilité de l’association mais j’ai aussi l’occasion de travailler sur la recherche de projets et même de partir en voyage d’affaires en Hongrie pour suivre des trainings avec les différents partenaires.
L'hébergement est très bien, je suis dans une résidence d’étudiants internationaux, du coup je rencontre plein de nouvelles personnes toute plus amicales les unes que les autres. La résidence est située au bord de Lund donc c’est très calme et on peut profiter de l’air frais de la campagne tout en restant à proche de la ville et du travail.
Pour résumer, il n'y a que du positif dans mon expérience, je me sens vraiment bien en Suède. Les personnes sont sympas et l’ambiance du pays est incroyable. Je ne sais pas si je reviendrai en France haha 😉 »
L’association Stand’hop en Belgique : danses et échanges culturels au programme
Du 18 au 29 août s’est déroulé l’échange de jeunes intitulé « Together we change, together we learn » dans les Ardennes, en Belgique. L’échange de jeunes est un dispositif financé par le programme Erasmus +. Il s’agit plus concrètement d’une rencontre transnationale de jeunes âgés de 13 à 30 ans autour de thématiques actuelles européennes. Pour cet échange, nous avons agi en tant que partenaire français de l’association ASBL Kaios, et nous avons accompagné et formé au départ des jeunes de l’association Stand’Hop située dans le quartier Pissevin à Nîmes.
Huit jeunes de 17 à 25 ans passionnés de danse hip-hop, breakdance, vidéo et autres aptitudes artistiques sont allés à la rencontre de jeunes belges, bulgares et hollandais pendant une dizaine de jours. Ils ont pu découvrir le monde de l’éducation non-formelle à l’aide d’animations et d’ateliers en équipes internationales. Ils ont aussi été acteurs et actrices de cet échange en animant des sessions de danse.
Au moment du bilan de cette rencontre, certains ont retenu les progrès fait en anglais, les découvertes de pratiques sportives, artistiques et les traditions culturelles dans chacun des pays, d’autres les amitiés liées avec le chef cuistot du lieu d’hébergement ou avec d’autres participants, la découverte de Bruxelles et du patrimoine aux alentours… Grâce à l’échange, la discussion et le partage d’idées, les participants français ont également pris du recul sur leur situation personnelle et en ont appris sur eux-mêmes.
Enfin, à la suite à cette expérience enrichissante, l’association Stand’hop souhaite à présent créer son propre « code organisme » afin d’être un partenaire direct dans des projets européens et pourquoi pas, à l’avenir, écrire ses propres projets et les soumettre à la Commission européenne. Cet aboutissement est un objectif clé de l’accompagnement de la Maison de l’Europe de Nîmes aux professionnels, afin de pouvoir les rendre autonomes et de s’emparer des nombreuses opportunités européennes qui s’offrent à eux.
Démonstration de hip-hop par les jeunes de l'association Stand'hop lors de l'Inauguration du Label Europe Direct (7 juillet 2021)
José Miguel partage son expérience de volontaire
Salut, je m’appelle José Miguel Peña Sevilla, j’ai vingt-huit ans et je viens d’un petit village du sud de l’Espagne, Cazorla, en Andalousie. C’est un village entouré de montagnes et d’oliviers. J’ai fini mes études d’enseignant pour l’école primaire en 2019. Depuis octobre 2020, j’habite à Nîmes où je fais un volontariat européen jusqu’à fin juillet 2021.
L’année dernière, j’étais assistant de langue à Beaucaire et Uzès. En plus, je travaillais dans deux écoles primaires à Jonquière-St-Vincent et Beaucaire comme professeur d’espagnol. J’étais motivé pour rester en France une année de plus. Et j’ai rencontré des volontaires qui m’ont parlé de de la Maison de l’Europe de Nîmes et du travail qu’elle faisait.
J’ai pensé que faire un volontariat européen pouvait m’apporter beaucoup de connaissances, des compétences afin améliorer mon niveau de langue, me permettre de partager mon expérience avec des autres volontaires et connaître plus la culture du pays et enrichir ma formation pour l’avenir.
Les missions de mon volontariat sont très variées, je travaille comme assistant d’espagnol au CFA (Centre de Formation des Apprentis) de Marguerittes. Avec un autre volontaire, l’assistant d’anglais, nous avons préparé des actions sur l’Europe pour tout le centre. Avant des vacances de Noël, avec tous les volontaires nous avons participé à différents ateliers pour les élèves de diverses écoles primaires de Nîmes et des alentours. Une fois par mois, nous avons fait des « cafés culturels » afin d’encourager à tous les publics à parler une langue différente à sa langue maternelle ou à connaître les cultures des autres pays. En mai, nous avons fêté le Joli Mois de l’Europe avec des activités sur l’Europe, son histoire, la mobilité pour les jeunes, le Pacte Vert, etc.
Nous avons travaillé aussi avec l’OFAJ (Office Franco-Allemand pour la Jeunesse) lors d’un échange en ligne entre le BTS Restauration du CFA et un lycée professionnel en Allemagne pendant trois jours. Nous avons discuté et échangé avec les allemands sur les techniques culinaires, les différentes façons de cuisiner et les outils utilisés.
Tenue de travail au CFA !
Dans ma colocation, j’habite avec trois volontaires qui viennent de différents pays d’Europe (Roumanie, Slovaquie, Espagne). Avant de mon arrivée, ils parlaient en anglais mais maintenant on parle le plus souvent en français, j’ai donc amélioré mon niveau en français. Nous sommes onze volontaires au total à Nîmes. Les autres viennent de Grèce, d’Allemagne, de Lettonie, d’Italie et de Pologne. C’est une grande expérience pour moi, parce que j’aime bien connaître les différents cultures et coutumes des autres pays, ainsi que les accents quand j’écoute chacun parler dans sa langue maternelle.
José-Miguel à droite avec Teofana, Michal, et Adrian
Désormais, j’ai différents amis à Nîmes comme la prof avec qui j’ai travaillé comme assistant en langue, sa fille, un groupe de jeunes qui viennent d’Argentine, une colombienne, deux espagnoles et les autres assistants de langue.
Grâce à ma pratique quotidienne du français et à mon travail personnel, j’ai réussi l’épreuve de niveau B2 du DELF (Diplôme d'Etudes en Langue Française pour les adultes).
Cela que m’a plu le plus en France, c’est la culture du pays et la politesse des élèves envers leur professeur. Les horaires de repas permettent de profiter davantage des heures du soleil. Vraiment, cela qui m’a le plus manqué, ce sont les repas de ma mère parce qu’elle est une cuisinière merveilleuse.
La différence la plus grande que j’ai remarqué entre ma culture et la culture française : en France, les gens mangent beaucoup de fromage pour finir le repas, alors qu’en Espagne on mange plutôt un fruit.
Pour la prochaine année académique, j’aimerais trouver un travail dans le sud de la France comme professeur d’espagnol ou surveillant, parce que mon objectif professionnel est de perfectionner mon niveau de français pour travailler en tant qu’enseignant en Espagne ou France.
En conclusion, je conseille à tous les gens qui en ont la possibilité de voyager ou de découvrir une autre culture ou un autre pays, parce que c’est une grande expérience dans la vie. Et pour finir, je souhaite pour l’année 2022 que la pandémie du COVID finisse le plus tôt possible parce que ça me manque beaucoup d’embrasser les personnes qui me sont les plus proches.
Esther, volontaire néerlandaise, a rejoint l'équipe de la Maison de l'Europe !
Bienvenue Esther, nouvelle volontaire européenne accueillie par la Maison de l'Europe ! Elle se présente dans cet article.
Bonjour,
Je m’appelle Esther, j’ai 27 ans et je viens d’Amsterdam aux Pays-Bas. L’an dernier, j’ai obtenu mon diplôme en sociologie. Avant de commencer mon projet de volontariat à la Maison de l’Europe, je travaillais dans une université à Amsterdam avec des étudiants internationaux.
La pandémie de Covid m’a fait réaliser que je voulais sortir de ma zone de confort. Je l’ai déjà fait lorsque j’ai étudié à l’étranger aux États-Unis de 18 à 21 ans. Je suis très heureuse d’être volontaire du Corps européen de Solidarité à la Maison de l’Europe de Nîmes avec des collègues de toute de l’Europe parce que j’aime travailler dans un environnement international.
J’ai découvert la France pendant des vacances il y a quelques années mais ce sera la première fois dans le Sud. Je suis très enthousiaste à l’idée de vivre plus longtemps dans ce pays, améliorer mon français et informer la communauté locale sur les opportunités de mobilité européenne.
Partir en Lettonie
Kheira, Myriam et Elisa nous partagent les souvenirs de leur volontariat d'un mois en Lettonie, à Jelgava, dans le cadre du Corps européen de Solidarité.
Pendant l'été 2021, les 3 jeunes gardoises ont effectué leur volontariat dans le domaine de la rénovation (ponçage, réparation, peinture...) pour embellir un lieu d'accueil pour des jeunes (club de musique et association). Elles ont rencontré des volontaires de toute l'Europe, découvert des langues et des cultures différentes. Elles ont été accompagnées avant le départ par la Maison de l'Europe de Nîmes et accueillies par l'association lettone BJMK.
Voilà le lien : https://www.youtube.com/watch?v=vdLpNn1dsu4
La quinzaine franco-allemande à Sommières
Dans le cadre de la quinzaine franco-allemande à Sommières, l’association franco-allemande du Pays de Sommières et le Mouvement européen de l’Hérault ont conçu un programme riche et diversifié du 9 au 22 octobre : exposition, concert et fête de la bière et court-métrage.
Le point d’orgue sera la projection du court-métrage « Voies d’Europe, rencontres franco-allemandes en Languedoc » le mardi 12 octobre à 18h30, salle Alexandrie, Espace Lawrence Durrell à Sommières (entrée gratuite).
Ce documentaire apporte une illustration du lien franco-allemand tel qu'il peut émaner d'initiatives individuelles et être vécu au quotidien. La projection sera suivie par la présentation du livret d'accompagnement qui prolonge les six témoignages recueillis et les complète par des informations artistiques, économiques, pédagogiques.
Cette manifestation permettra au public d’échanger avec les concepteurs du projet et certains protagonistes autour de thématiques interculturelles, de la mobilité, de l’esprit d’ouverture qui peuvent défricher un chemin citoyen commun et concrétiser les objectifs des traités d’amitié de 1963 et 2019.
Produit conjointement par le Mouvement européen-Hérault et l’Association franco-allemande du Pays de Sommières, cet ensemble présente les success stories et les partenariats aboutis entre des citoyens d’Occitanie et leurs homologues allemands. Leurs parcours et profils générationnels sont variés : un artiste dessinateur expert de Beuys, un président de coopérative bio, une lycéenne et un professeur engagés dans la filière Génie industriel bois d'un Lycée professionnel, et deux éco-volontaires.
Voies d’Europe,
Rencontres franco-allemandes en Languedoc
Documentaire vidéo
L’amitié franco-allemande… la mobilité et les coopérations européennes…
Six témoignages qui s’inscrivent dans les domaines de l’économie, de la création artistique, de l’engagement civique, de l’enseignement professionnel, et se rejoignent sur des thématiques transversales telles que l’interculturalité et les enjeux environnementaux.
Vous pouvez retrouver le documentaire et le livret d’accompagnement ci-dessous :
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