Lettre Europe Mai 2024
LA VIDÉO DU MOIS
« Utilisez votre voix »
Crédits : Pietro Naj-Oleari / Parlement européen
Utilisez votre voix. Ou d’autres décideront pour vous. Élections européennes, le 9 juin 2024.
TRIBUNE
Comme d’habitude…
Comme d’habitude, la campagne électorale des élections européennes a du mal à échapper aux enjeux purement nationaux : est-ce le 1er tour de la future élection présidentielle française ? S’agit-il de sanctionner le gouvernement en place ? Quel sera le classement des partis nationaux à la suite du vote ?
Cette élection est atypique dans son mode de fonctionnement (un seul tour, scrutin proportionnel) et dans ses enjeux (non seulement européens mais mondiaux du fait de la place de l’Europe dans le monde).
Rappelons quelques-uns de ces enjeux, sans que cela soit limitatif :
- La préservation de notre planète : est-ce que le Pacte vert européen va dans la bonne direction et est-ce que l’Europe peut servir d’exemple au reste du monde ?
- La préservation de la paix : est-ce qu’une défense européenne peut dissuader les empires révisionnistes qui rêvent de renverser l’ordre mondial à notre détriment ?
- La compétitivité de l’économie européenne : est-ce que nous pouvons encore être compétitifs face à des concurrents qui ne respectent pas les règles du commerce mondial, inondent nos marchés de produits outrageusement subventionnés ou pompent nos données personnelles, nos capitaux et nos talents ?
- Le bon voisinage : est-ce que les perspectives d’un élargissement ou d’une association sont susceptibles de guérir nos voisins orientaux ou méditerranéens des plaies qui les affectent : guerre, corruption, autocratie, fanatisme religieux et identitaire ?
- L’achèvement de notre Union : est-ce qu’il faut faire un nouveau saut dans l’intégration alors que de nombreux domaines encore régis par l’unanimité des Etats membres (fiscalité, politique étrangère, défense, santé, budget commun, marché des capitaux…) ?
- Et, ce qui est certainement le soubassement de tout, avons-nous envie de faire face ensemble, nous peuples européens, aux défis et aux menaces auxquels nous sommes confrontés ou préférons-nous que nos dirigeants nationaux se débrouillent chacun de leur côté ?
Frédéric Bourquin, président de la Maison de l’Europe de Nîmes
LES NOUVELLES DE LA MAISON DE L'EUROPE
Le juin 9 juin, allons voter !
Élire des députés, pour quoi faire ? Quelles décisions concrètes prises par l’Union européenne impactent notre vie quotidienne ?
Comment se font les votes au parlement européen et dans d'autres institutions européennes ?
En France nous élisons nos députés au suffrage universel uninominal (on vote pour une personne et non pour une liste) à deux tours : pour être élu au premier tour il faut obtenir la majorité absolue des suffrages exprimés, à condition de réunir un nombre ou un pourcentage minimal d'électeurs inscrits.
Au Royaume-Uni ou aux États-Unis c’est différent : les députés sont élus au scrutin uninominal à un seul tour, celui qui a obtenu le plus de vois est élu.
Les députés européens, eux, sont élus au scrutin de liste à la proportionnelle : pour la France chaque liste comporte 81 noms, si une liste recueille par exemple 23 % des voix elle aura un nombre de députés égal à 23 % de 81, soit 19.
Source : Istockphoto
Bon d’accord, mais une fois élus, comment ces députés européens vont-ils eux-mêmes voter lors des sessions du Parlement européen ? Et plus largement comment sont votées les « lois » européennes, sachant que le Parlement européen, qui représente les citoyens européens, ne décide pas seul : les textes doivent être votés dans les mêmes termes par le Conseil de l’Union européenne, qui représente les États de l’UE par le truchement des 27 ministres du domaine concerné par le projet de texte (agriculture, transports, environnement, etc.) ?
Et comment sont adoptées les grandes orientations données par le Conseil européen, qui réunit les chefs d’État ou de gouvernement des 27 États membres de l’UE ?
Au Parlement européen, c’est simple : après des négociations et mises au point en commission, le texte est présenté et voté en session plénière, à la majorité simple des votants. Il peut bien sûr être rejeté, également à la majorité simple. La décision adoptée est celle qui a recueilli le plus de voix.
Au Conseil de l’Union européenne, c’est moins simple. Pour la grande majorité des décisions, le vote se fait (depuis novembre 2014) à la majorité qualifiée : le texte est approuvé si plus de 55 % des 27 États membres (soit 15) ont voté pour, à condition qu’ils représentent à eux tous au moins 65 % de la population totale de l’UE.
Si un texte est rejeté, il doit l’être par au moins 4 États membres. Ces dispositions évitent à la fois une domination écrasante par les États les plus peuplés (l’Allemagne et la France totalisent à elles deux presque 34 % de la population de l’UE) et une possibilité de blocage par quelques « petits » États.
Quelques décisions, relevant de domaines particuliers, doivent cependant être adoptées à l’unanimité ; c’est le cas notamment de la fiscalité.
Au Conseil européen, c’est moins formel : les orientations sont adoptées « par consensus », c’est-à-dire que personne ne s’y oppose, ou dit autrement que tous jugent la décision acceptable. Une forme d’unanimité atténuée… C’est ainsi que, récemment, concernant une aide à l’Ukraine, on a vu le premier ministre hongrois Viktor Orban sortir de la salle au moment du vote… Du vaudeville à la Feydeau…
Finalement, faudrait-il étendre plus largement les votes à la majorité qualifiée ?
C’est en tout cas ce qui ressortait de la consultation des citoyens européens lors de la « Conférence sur l’avenir de l’Europe » en 2021.
Avec l’unanimité, plus il y a d’États membres, plus il devient probable qu’un de ces États ait des raisons ou des prétextes pour bloquer une décision, par exemple avec l’objectif d’obtenir un avantage s’il renonce à ce blocage. La Hongrie a ainsi plusieurs fois fait un véritable chantage à l’UE pour obtenir le déblocage de plusieurs milliards d’€ de fonds européens destinés à son pays mais gelés par la Commission européenne en raison des manquements à l’état de droit reprochés à Budapest.
Le fonctionnement du Conseil de sécurité de l’ONU est un exemple criant : chacun des 5 membres permanents du Conseil de sécurité (Chine, France, Royaume-Uni, Russie, USA) peut exercer un veto, et il est bien rare que les intérêts de la Russie ou de la Chine et ceux des USA coïncident… On parle donc peu des 10 autres membres, non permanents, élus pour 2 ans : eux n’ont pas l’arme du veto.
Exiger l’unanimité de tous, c’est donner un droit de veto à chacun et empêcher l’ensemble d’avancer, au détriment de la démocratie et de l’intérêt général. A 27 c’est déjà parfois le cas, mais avec les élargissements en perspective pour l’UE cela ne fera que s’accentuer.
« Petite » difficulté : pour changer les modes de vote actuels, il faudra certainement… l’unanimité ! Et de fortes pressions des citoyens européens.
Jean-Jacques Smedts
La ville française capitale de la culture 2028 sera ... Bourges !
Bourges … surprise, voire stupeur et déception en décembre 2023 dans les trois autres villes françaises qui étaient dans le sprint final, après sélection : Clermont-Ferrand, Montpellier et Rouen. Petit clin d’œil : cela m’a rappelé la stupeur incrédule des Italiens du chantier où je travaillais quand Jean-Paul II a été élu pape en 1978 : comment, un Polonais ?
Source : free-nomad-DLDbWpAiNo0-unsplash
Qui peut de façon précise situer Bourges, ville moyenne (65 000 habitants), beaucoup plus petite que les trois autres, non desservie par le TGV, sans implantation industrielle majeure (l’industrie de défense est sa principale ressource) ? Elle est dans le vaste centre de la France, loin des côtes et à l’écart des grands fleuves. Certes elle est riche en monuments historiques : sa cathédrale (classée au patrimoine mondial de l’UNESCO), le fastueux palais de Jacques Cœur…
Ah oui, mais c’est bien sûr, il y a la Maison de la Culture, ouverte depuis 1963, une des premières en France, et surtout le Printemps de Bourges, qui chaque année ouvre le bal des festivals de musiques actuelles et mêle chanteurs confirmés et talents à découvrir, avec un zeste de littérature. La 48ème édition vient de s’achever le 28 avril, elle a évidemment eu une dimension européenne avec des tubes de toute l’Europe, sans exclure le Royaume-Uni.
Le label de Capitale européenne de la culture, mis en place en 1985 à l’initiative conjointe de la Grèce et de la France, a déjà été décerné à quatre villes françaises : Paris en 1989, Avignon en 2000, Lille en 2004 et Marseille en 2013. Comme pour les présidences tournantes du Conseil de l’UE (actuellement la Belgique jusqu’au 30 juin 2024), les pays recevant la distinction sont connus à l’avance. En 2028, c’est le tour de la France, de la République tchèque et de la Macédoine du Nord (pays candidat à l’adhésion européenne). Bourges partagera donc la distinction avec České Budějovice en République tchèque et Skopje en Macédoine du Nord.
Le but de ce label est de “mettre en valeur la diversité de la richesse culturelle en Europe et les liens qui nous unissent en tant qu’Européens”.
Concrètement, il s’agit pour les villes mises à l’honneur de promouvoir leur patrimoine et leur dynamisme culturel avec l’organisation de dizaines d’expositions, festivals et autres évènements, tout en bénéficiant d’une couverture médiatique particulière grâce à la labellisation européenne.Les capitales européennes de la culture bénéficient de fonds européens venant du volet Culture du programme Europe Créative. Environ un tiers de ce programme (d’un budget global de 2,4 milliards d’€ pour la période 2021-2027) sont alloués au volet Culture.
L’intérêt pour les villes désignées dépasse cependant l’octroi de subventions européennes, d’ailleurs jugées insuffisantes par la plupart des cités organisatrices. Il se trouve principalement dans les retombées économiques et d’image. Ce n’est pas Nîmes qui dira le contraire, après l’admission de la Maison carrée au patrimoine mondial de l’UNESCO !
Depuis 2009, deux villes au moins se partagent le label : l’une d’un “ancien” État membre de l’UE (membre avant 2004), l’autre d’un “nouveau”. A ces deux lauréates peut s’ajouter une troisième, d’un pays tiers, par exemple un pays candidat à l’UE. C’est ainsi qu’Istanbul a porté le titre en 2010, aux côtés de Pécs (Hongrie) et Essen (Allemagne).
Une fois le “pays d’accueil” connu, reste à sélectionner les villes qui tiendront le haut de l’affiche une année durant. Quatre ans avant l’échéance, le pays désigné soumet aux institutions européennes une liste de villes présélectionnées. La Commission européenne réunit alors un jury chargé d’étudier chaque dossier et d’établir une recommandation.
Le choix pour 2028 est revenu à un jury européen d’experts indépendants, 12 spécialistes (désignés par le Parlement européen, le Conseil de l’UE, la Commission européenne, le Comité européen des régions et le ministère français de la Culture) dont deux français. Le jury a épluché les candidatures et visité les quatre villes françaises sélectionnées pour la finale.
Jean-Jacques Smedts
Source principale : touteleurope.eu
LES NOUVELLES DE LA MAISON DE L'EUROPE
Programme du Joli Mois de l'Europe
Les jeunes bougent grâce à l'Europe : Martin aux Pays-Bas
Je suis Martin, et ça fait maintenant plus de huit mois que je suis volontaire au sein du Corps Européen de Solidarité, aux Pays-Bas. Plus spécifiquement, je travaille sur une ferme de permaculture. En dix mois, les saisons font que le travail sur la ferme varie beaucoup. En hiver il y avait des moments où on s’ennuyait, mais avec le retour du soleil, on a beaucoup plus de travail maintenant !
Je suis arrivé en été, au moment où tout avait déjà poussé, et où on avait un jardin plein de légumes et des arbres pleins de fruits. Je partirai avant que tout ait repoussé, alors la boucle est bouclée. En ce moment, on s’occupe beaucoup des semis (les graines qu’on a mises en terre), on tond l’herbe qui s’est remise à pousser, on prépare du compost, on transforme les branches qu’on a taillées en copeaux, et avec le soleil, c’est agréable à faire. Les fleurs sont sorties maintenant, et on va bientôt avoir des fruits et des baies. Avec un peu de chance, j’en aurai avant de partir !
En tant que volontaire je travaille six heures par jour (les emplois du temps varient beaucoup selon les missions), et j’ai mon week-end de libre. Avec des jours de vacances en plus, ça laisse beaucoup de temps libre pour visiter. En février par exemple, je suis allé au carnaval de la Haye, réputé aux Pays-Bas, avec des amis volontaires qui vivent là-bas, et que j’ai pu rencontrer lors d’un séminaire organisé par le CES. Pour moi le rapport entre travail et temps libre est très bien équilibré et me convient très bien.
En bref, je suis nourri et logé, je fais quelque chose que j’aime, à savoir, travailler sur une ferme, et j’ai beaucoup de temps libre pour voir du pays ! C’est vachement tranquille ici et j’ai beaucoup de chance d’être volontaire. Je recommande vivement à tous ceux qui le peuvent de le faire !
Les jeunes d'Occitanie en Stage dans l'Union européenne
En 2024, la Maison de l'Europe de Nîmes continue d'offrir des stages Erasmus+ aux jeunes de 18 à 25 ans inscrits aux Missions Locales des Jeunes en Occitanie. Grâce au soutien financier de notre Région et au programme européen Erasmus+, nous pouvons organiser des départs collectifs vers différentes destinations en Europe pour des projets de stages professionnels au sein d’entreprises étrangères.
Depuis le début d’avril, 3 groupes composés de 26 jeunes au total se trouvent actuellement à Berlin (Allemagne), Lund (Suède) et Kalamata (Grèce) pour effectuer leurs stages dans différents domaines. Pendant leurs séjours, d'une durée de 4 à 14 semaines selon le projet, ils auront l’opportunité d’acquérir une expérience professionnelle à l'étranger, de découvrir une nouvelle culture et ses habitants, tout en renforçant leur sentiment d'identité européenne.
Visite de Lund
LUND, Suède.
Le premier groupe de 6 jeunes est parti le 4 avril pour un projet de 14 semaines à Lund, dans le sud de la Suède. Dès leur arrivée, ils ont pu mettre en pratique la base en suédois apprise lors des ateliers préparatoires en commandant le célèbre "Lundafalafel" ! Pendant leur séjour en Suède, ils auront l'occasion de se faire de nouveaux amis internationaux à la résidence étudiante où ils séjournent. Un mois s'est déjà écoulé depuis leur départ, et le groupe a commencé à s'intégrer dans la culture suédoise.
Les retours des jeunes que nous recevons sont très positifs et encourageants. L’un des participants partage avec nous ses impressions : « Je trouve que la Suède n'est pas très éloignée de la culture française même s'il y a quelques différences. Je me sens très à l'aise ici, je me suis rapidement adapté à la culture. Il n'y a que la météo qui est toujours un peu difficile pour un sudiste, mais ça va en s'améliorant. La vie en communauté est super et très agréable, nous partageons de bons moments avec des échanges culturels très intenses. La création de liens sociaux se fait naturellement et améliore considérablement notre anglais ». Les jeunes rentreront en France le 5 juillet.
Sous le soleil de Kalamata
KALAMATA, Grèce.
Le 13 avril, un nouveau groupe de 8 jeunes est parti pour un stage de 4 semaines à Kalamata. Ils effectuent leurs stages dans les domaines de la vente, les soins aux animaux, la communication et l'informatique, tout en profitant et en découvrant la culture grecque. Les 3 premières semaines se sont déjà écoulées et avec elles, des visites culturelles des célèbres monuments voisins de Pylos et Methoni et du musée de Kalamata, organisées par le partenaire grec pour le groupe. Il reste donc une semaine de stage, et il est déjà certain que les jeunes rentreront en France avec des nouvelles expériences, compétences et idées ! Le retour du groupe est prévu le 12 mai.
Un peu d’anxiété lors du départ pour Berlin….vite dissipée
BERLIN, Allemagne.
Le 21 avril, un groupe de 12 jeunes de différentes Missions Locales est parti pour leurs stages d'un mois. Ils auront l'occasion d'explorer la vie professionnelle internationale comme fleuriste, électricien, animatrice pour personnes âgées, couturier, et d’autres encore. Ils ont amplement le temps de découvrir tout ce que cette grande capitale européenne a à offrir, tout en pratiquant leur anglais et en apprenant un peu d'allemand. Les jeunes seront de retour en France le 19 mai.
Hélian et Evan à Kalamata
KALAMATA, Grèce.
Le dernier groupe de cette année scolaire partira pour Kalamata le 25 mai, et se prépare actuellement à leur départ. La formation au départ, composée de 8 journée au total, vise à favoriser la cohésion du groupe et encourage une réflexion sur les différences culturelles et la gestion de conflits, ainsi que le développement des compétences. Les ateliers linguistiques leur permettent d'acquérir des notions de base dans la langue grecque et de renforcer leur confiance en anglais. Une fois arrivés en Grèce, ils passeront 5 semaines dans leurs stages respectifs. Après leur retour en France prévu pour le 29 juin, on les rencontrera pour la réunion de bilan et de partage de leurs expériences de Kalamata.
Tous les groupes sont toujours accompagnés dans leur premiers pas dans la nouvelle ville et le nouveau pays. Les partenaires étrangers qui travaillent sur place restent à la disposition des jeune lors de leur séjour. De plus, les visites d’accompagnement sont systématiquement organisées et réalisées par les tutrices de la Maison de l'Europe et les conseillers référents mobilité des Missions Locales partenaires. Nos objectifs sont d'assurer une bonne installation des jeunes dans leur nouvelle ville et dans leur logement, et de les accompagner lors des premiers jours de stage. De plus, une visite préparatoire est prévue en mai pour préparer l’arrivée du dernier groupe à Kalamata.
Les 4 projets de stage de ce début de l’année 2024 sont possibles grâce à nos financeurs, mais aussi grâce aux Missions Locales de Jeunes partenaires. Pour les projets actuels, nous collaborons avec les MLJ suivantes : MLJ Nîmes Métropole, Petite Camargue , Alès Pays Cévennes, Gard Rhodanien Uzège, Rhône Argence, Lozère, Montpellier Métropole Méditerranée, ainsi que Petite Camargue Hérault (première collaboration !). Nous remercions nos partenaires pour leur confiance et les efforts portés pour ces projets qui visent le développement des compétences de jeunes !
Départ pour Léonie
Le 28 mars en fin d’après-midi, nous étions nombreux à la Maison de l’Europe, salariés, volontaires européens (certains en vidéo) et bénévoles pour dire au revoir à Léonie Ritter et lui témoigner de notre amitié et de nos remerciements pour ses presque 7 années à la Maison de l’Europe.
Rembobinons le film, pour elle qui est très cinéphile.
Le 1er juin 2017 Léonie arrive 2 rue de la Cité Foulc, qui est alors le local de la Maison de l’Europe, tout près des Arènes. Elle vient de travailler quelque temps à Berlin, où le soleil lui a manqué. Elle prend la succession de Dorian Agnel. Dorian a lancé beaucoup d’actions, et le premier travail de Léonie sera d’assurer la réalisation de ces projets puis de boucler les rapports à envoyer aux financeurs européens. Une tâche de longue haleine, méthodique et parfois nécessairement pointilleuse.
Léonie prend aussi en main, avec beaucoup d’humanité et d’attention aux personnes, l’accueil et l’envoi de jeunes en volontariat européen. Plusieurs volontaires sont logés presque en face de la Maison de l’Europe, dans un appartement pas vraiment prévu pour autant d’occupants, d’où parfois des difficultés de cohabitation ; Léonie saura aplanir beaucoup de ces difficultés. Avec le développement de l’activité, elle devra trouver de nouveaux logements, et les petits tracas ne manquent pas : plomberie, électricité, fenêtres et volets, tout n’est pas impeccable, c’est très loin d’être neuf.
En 2019, lors de la préparation du Joli mois de l’Europe
Elle parle évidemment l’anglais, assez bien l’allemand et surtout couramment l’italien, comme Michela qui depuis janvier 2017 assure l’accueil et le secrétariat-comptabilité. Bientôt elles seront rejointes par Alessandra Copeta, jeune Italienne, volontaire en service civique puis un temps salariée. L’italien devient alors presque « la » langue à la Maison de l’Europe. Michael, le directeur, n’en prend pas ombrage.
En avril 2018, la Maison de l’Europe s’installe au 46 rue de la République. Le local, que l’association a largement rénové, est vaste et peut accueillir des réunions d’information sur les mobilités en Europe (études, stages, emplois), que Léonie organise régulièrement.
Les réunions se passent toujours dans la bonne humeur avec Léonie
Les volontaires européens accueillis à Nîmes et environs sont bientôt une dizaine. Léonie est « Cheffe de projets Mobilités », et la référente Erasmus à la Maison de l’Europe.
Léonie (à gauche) avec les tuteurs des volontaires européens
Elle est très attachée à l’égalité entre les femmes et les hommes et au respect des valeurs humaines, et elle a bien raison.
Cinéphilie et Europe aussi : elle projette des films qui ont reçu le prix LUX du Parlement européen, comme « Woman at war », film islando-franco-ukrainien, et « Toni Erdmann », film allemand.
Et puis et puis … Manuel est arrivé d’Italie ! Après sa période de volontariat européen à Nîmes, il reste dans notre ville, pas possible de partir… mariage à Nîmes un très beau matin d’été, joie et soleil. Puis une naissance, le jeune couple accueille avec attendrissement cette belle petite Européenne ! Après la maternité Léonie reprend le travail à la Maison de l’Europe à temps partiel.
Fin 2023 elle fait part de son envie de se diriger vers une activité différente.
La fin de son contrat est actée le 15 mars, une séparation en très bons termes, avec à la fois sympathie et regret du côté de la Maison de l’Europe.
Au revoir Léonie, tous nos souhaits t’accompagnent, toi et ta petite famille, pour la nouvelle orientation que tu auras choisie. Merci pour toutes ces années, pendant lesquelles tu as contribué aux côtés de Michael et de toute l’équipe, salariés et bénévoles, au développement spectaculaire des activités de notre association.
Tu étais émue le 28 mars, et nous aussi. Ton beau mot de conclusion a été : « J’espère qu’avec les échanges Erasmus le monde sera meilleur ». La porte du 46 rue de la République te restera ouverte pour des visites amicales.
Ciao e avanti !
Jean-Jacques Smedts
Le prix Lux
Projection du lauréat du Prix Lux LA SALLE DES PROFS à Nîmes
A l'occasion du Joli mois de l'Europe, nous souhaitons vous inviter à la projection du lauréat du Prix lux du Public 2024, LA SALLE DES PROFS, en partenariat avec Le Sémaphore à Nîmes (25 Rue Porte de France, 30900 Nîmes). La place vous est offerte par le Bureau du Parlement européen à Marseille sur inscription : https://ensemble.eu/fr/event/projection-du-laureat-du-prix-lux-la-salle-des-profs-a-nimes-2024-06-04-15635/register
Le Prix LUX du public, une initiative conjointe du Parlement européen et de l'Académie européenne du cinéma en partenariat avec la Commission européenne et Europa Cinéma, évalue les films en combinant les évaluations du public européen et des députés européens, chacune pesant pour 50% dans le résultat final. Instauré en 2007 par le Parlement européen, ce prix vise à promouvoir la diffusion de films européens de grande qualité artistique, qui illustrent la diversité culturelle du continent et abordent des thématiques d'intérêt commun telles que la dignité humaine, l'égalité, la non-discrimination, l'inclusion, la tolérance, la justice et la solidarité.
L'EUROPE EN RÉGION
Hub 46 : à Garons, la sécurité civile prend une dimension européenne
Valérie Drezet-Humez, représentante de la Commission européenne en France a découvert un grand projet européen sur le site de la bases de sécurité civile à Garons. Franck Proust, président de Nîmes Métropole, lui a présenté le HUB 46, pôle européen de sécurité civile.
Abrité dans le bâtiment B46 -site de 900 m2, réhabilité avec le soutien de subventions européennes- le HUB 46 est en train de se développer. L’aéroport de Nîmes-Garons se prépare à devenir un hub européen de sécurité civile qui abritera toutes les compétences inhérentes à l’aéronautique telles que la maintenance industrielle, la formation et l’innovation.
La loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur de 2023 a reconnu que « la base aérienne de Nîmes-Garons doit changer de dimension et devenir un pôle européen de sécurité civile permettant de rassembler, en un seul lieu, une partie des moyens existants et d’ériger un pôle de référence agrégeant les différentes fonctions aériennes et logistiques ».
Le 9 janvier 2023, Franck Proust, président de Nîmes Métropole a accueilli le ministre de l'Intérieur et d’Outre-mer Gérald Darmanin sur la base de la Sécurité civile au sein de la plateforme aéroportuaire de Nîmes pour inaugurer le bâtiment B46. Il y a confirmé l'engagement de l'Etat au projet de hub européen de la Sécurité civile porté par la Direction générale de la sécurité civile et par la communauté d'agglomération de Nîmes. « Dans les cinq prochaines années, les 33 appareils de la flotte d'hélicoptères seront remplacés. On portera même à 40 ce nombre. On a également un renouvellement des 12 Canadairs en service qui vont être par ailleurs portés à 16 », a indiqué Gérald Darmanin.
Source : Canadair anthony-bressy-tTNSoW7_0Z8-unsplash
Le président de Nîmes Métropole Franck Proust a reçu le 4 avril dernier Valérie Drezet-Humez, représentante de la Commission européenne en France lors de sa visite dans le Gard sur le site de la sécurité civile à Garons et lui a présenté la réalisation du projet.
Le HUB 46 est une entité de droit européen inscrite dans le Mécanisme de protection civile de l’Union européenne.
Il va avoir vocation à « contribuer au rayonnement des expertises de sécurité civile en favorisant l’essor des compétences, des connaissances et des innovations dans la gestion des risques, des crises et des catastrophes ». Cela permettra d’augmenter l’efficacité opérationnelle, le développement des savoir-faire et les connaissances scientifiques. La thématique principale sera les feux de forêts, la logistique des crises et la médecine de catastrophe. L’aéronautique, le spatial et le drone seront les filières industrielles prioritaires. L’Occitanie est en effet la première région européenne dans les filières spatiale et aéronautique et l’une des régions majeures dans la filière drone.
Au sein de ce hub, un cluster économique spécialisé sera érigé, pour rassembler opérationnels, chercheurs et entrepreneurs. « Nous souhaitons véritablement structurer une filière autour de cette thématique en lien avec les pôles de compétitivité afin de regrouper toutes les compétences », explique Franck Proust.
En effet, ce cluster sera animé conjointement par le pôle de compétitivité de la filière aérospatiale Aerospace Valley (régions Occitanie et Nouvelle-Aquitaine) et Nîmes Métropole. Nîmes Métropole souhaite devenir propriétaire de la majeure partie de l’aéroport afin de construire de nouveaux bâtiments en bord de pistes. « Cette perspective d’évolution est quasi unique et cela va faire de l’aéroport un levier économique du territoire. Ainsi, sous cinq à dix ans, le nombre d’emploi au sein de l’aéroport devrait doubler grâce à de nouveaux fonciers. L’aéroport deviendrait donc un véritable levier économique du territoire. La maintenance industrielle, la formation et l’innovation : ces trois secteurs d’activité se retrouveront donc au sein d’un seul et même lieu, véritable centre de gravité.
MAIS QUE FAIT L'EUROPE ?
Les États membres se mettent d'accord pour protéger les travailleurs des plateformes numériques
Le 11 mars, les ministres de l’Emploi des Vingt-Sept ont approuvé un accord sur le projet de directive et le Parlement en a fait de même le 24 avril. Une fois le texte déployé, les 28 millions de travailleurs des plateformes comme Uber ou Deliveroo devraient bénéficier d’une protection accrue.
Source : tingey-injury-law-firm-unsplash
Après quelques semaines de blocage, les Etats membres ont dit “oui” au renforcement des droits des travailleurs des plateformes. Lundi 11 mars, les ministres de l’Emploi et des Affaires sociales des Vingt-Sept ont validé un accord trouvé avec le Parlement européen un mois plus tôt sur la directive relative au travail des plateformes.
“Il s’agit du tout premier texte législatif européen visant à réglementer la gestion algorithmique sur le lieu de travail et à fixer des normes minimales européennes pour améliorer les conditions de travail de millions de travailleurs des plateformes dans l’UE. L’accord confirmé aujourd’hui […] réaffirme la dimension sociale de l’Union européenne”, a indiqué la présidence belge du Conseil de l’UE dans un communiqué.
Présomption de salariat
Concrètement, la directive doit permettre de garantir des normes minimales de protection pour les quelques 28 millions de personnes travaillant pour ces plateformes numériques dans l’UE. Les Etats membres seront ainsi obligés d’établir une présomption légale d’emploi, selon leur droit national et les conventions collectives. En cas de litige, il reviendra aux plateformes de prouver qu’il n’existe pas de relation de travail.
L’utilisation des algorithmes par les plateformes sera également encadrée. Les travailleurs devront ainsi être “informés de l’utilisation de systèmes automatisés de suivi et de prise de décision concernant, entre autres, leur recrutement, leurs conditions de travail et leurs revenus”, précise le communiqué du Conseil.
Une adoption dans la dernière ligne droite
Le 16 février dernier, un premier vote des ministres n’avait pas permis de dégager une majorité qualifiée en faveur du texte. Ce lundi, l’Estonie et la Grèce ont changé d’avis pour finalement approuver l’accord. La France a quant à elle voté contre, tandis que l’Allemagne s’est abstenue.
Mercredi 24 avril, les députés ont approuvé l’accord lors de l’ultime séance plénière de la mandature. Juste à temps pour que le texte puisse être adopté avant les prochaines élections européennes (6-9 juin) et le renouvellement du Parlement. Les Etats membres auront ensuite deux ans pour transposer toutes les dispositions de la directive dans leur droit national.
Elisabetta Gualmini (députée S&D, Italie), rapporteur, a déclaré : "Avec cette directive, les personnes travaillant via des plateformes dans l’UE qui auront accès à des conditions de travail équitables. Cet accord historique leur assurera dignité, protection et leur confèrera des droits. Il corrige le faux travail indépendant et prévient la concurrence déloyale, tout en protégeant le véritable travail indépendant et en introduisant des règles novatrices sur la gestion des algorithmes. Cette directive deviendra une référence au niveau mondial. Je suis fière de pouvoir dire que l’Europe protège ses travailleurs, son modèle social et son économie."
Contexte
Une analyse de la Commission européenne datant de 2021 a révélé qu’il existait plus de 500 plateformes de travail numériques actives et que le secteur employait plus de 28 millions de personnes — un chiffre qui pourrait atteindre 43 millions d’ici 2025. Ces plateformes existent dans différents secteurs économiques, que ce soit par le biais de la localisation, comme les services de chauffeurs ou la livraison de nourriture, ou en ligne, avec des services comme l’encodage de données et la traduction.
Si la plupart des travailleurs des plateformes sont officiellement des indépendants, environ 5,5 millions de personnes pourraient être classées à tort dans la catégorie des indépendants.
Avec l'adoption de cette législation, l’Union européenne répond aux attentes des citoyens formulées dans les propositions des conclusions de la Conférence sur l'avenir de l'Europe, en matière d’inclusivité du marché du travail et d'innovation numérique pour renforcer l'économie sociale et durable.
Sources : Toute l’Europe et communiqué de presse du Parlement européen
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