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Lettre Europe Juin 2021

Tribune : Anglais ???

J’en ai marre ! La dernière liste des formations proposées dans le cadre d’Erasmus+ aux Maisons de l’Europe via la FFME (Fédération française des Maisons de l’Europe) est absolument superbe, variée et passionnante. Mais la totalité des formations est en anglais ! Évidemment cela m’énerve car mon anglais est médiocre, et je ne veux pas me ridiculiser devant des personnes plus compétentes, même si certaines de ces formations sont là pour améliorer… mon anglais !


L’Irlande est certes un beau pays, avec 5 millions d’habitants et l’anglais comme principale langue officielle. Mais l’Union Européenne c’est plus de 445 millions d’habitants ! Que dirait-on d’une totale prééminence du slovaque, alors que les Slovaques sont plus nombreux que les Irlandais (plus les Maltais, qui ont aussi l’anglais comme une de leurs deux langues officielles) ? L'Irlande a pourtant choisi l'irlandais gaélique comme langue officielle et nationale en entrant dans l'Union, et ne le laissera jamais éliminer du corpus des langues officielles de l’UE.


L'anglais est la 2ème langue maternelle dans le monde...et la 18ème dans l'UE !


Bien sûr vous me direz que l’anglais est la langue des échanges internationaux, mais quand même, la diversité culturelle devrait aussi se démontrer en allemand, italien, français, espagnol…. Je ne suis pas bête au point de penser que l’on peut « bouter l’anglais hors de l’UE » d’un claquement de doigts, mais tous les linguistes sont d’accord sur un point: la langue a un effet important sur les concepts qu’elle véhicule. Selon Saussure : “La langue est un fait social, c’est-à-dire un fait qui est indépendant de l’action de l’individu et de ses actes et qui, au contraire, s’impose à lui dans la société, dans la « masse parlante » de tous ceux qui parlent la même langue que lui”.

De fait l’anglais est la langue de la mondialisation du commerce et du libéralisme économique et politique. Elle est aussi celle des scientifiques, mais curieusement de moins en moins celle d’Internet. L’anglais, qu’on le veuille ou non, a une connotation politique .

Selon JC Galien, politologue et enseignant à la Sorbonne : “il serait totalement incompréhensible, voire suicidaire, dans un monde multipolaire devenu celui d'un affrontement permanent de blocs de puissances, qu'après ce tournant historique (le Brexit ndlr), la domination déséquilibrée et déséquilibrante de la langue anglaise soit maintenue par les Européens eux-mêmes, conservant ainsi à d'autres acteurs très puissants, extérieurs à l'Union et étant ses concurrents, un avantage décisif d'influence au cœur de nos institutions, avantage depuis trop longtemps activé au détriment des intérêts des citoyens européens.


Lorsqu'on regarde régulièrement ce que publient les institutions européennes, on constate qu'une grande majorité des documents du Conseil de l’UE, de la Commission et même du Parlement Européen sont conçus puis produits d'abord en anglais et quasiment plus en français ou en allemand, qui sont pourtant “langues de travail” de l’UE au même niveau que l’anglais.

Depuis le BREXIT, le coût des traductions de et vers l’anglais représente toujours 1/3 du budget langues de l’UE ! Doit-on vraiment garder l’anglais comme langue de travail ? N’est-ce pas affirmer une vassalisation inéluctable aux USA et à BoJo ?


Il n’est plus possible que la langue de la « perfide Albion » persiste comme langue de travail quasi-unique de l’Union Européenne ! Mais que fait-donc la POLICE COMMISSION ?????

Devons-nous interpeller les institutions ??? Comment ???


Raison de plus pour s’exprimer dans le cadre très ouvert de la préparation de la Conférence sur l’Avenir de l’Europe, dont il faut pourtant regretter qu’elle soit souvent affublée par les institutions européennes elles-mêmes du nom de CoFoE (Conference on the Future of Europe), CQFD !!!


Charles-Antoine ROUSSY, président de la Maison de l’Europe de Nîmes


Agenda de la Maison de l’Europe juin 2021


Mardi 1er juin 8h30 – 11h

Formation Point Info OFAJ

Comment réaliser des présentations en ligne vivantes et interactives ? Formation par l’Office franco-allemand pour la Jeunesse


Mercredi 2 juin 10h

Point presse pour un départ proche en stages Erasmus+ en Allemagne

5 jeunes des Missions Locales Jeunes Nîmes Métropole et Petite Camargue (Vauvert) partent 4 semaines à Berlin pour des stages en entreprises, du 6 juin au 4 juillet.

  • Maison de l’Europe de Nîmes, 46 rue de la République, Nîmes


Jeudi 3 juin 10h – 16h

Projet « Vie d’adulte » au lycée Albert Camus

La Maison de l’Europe – Europe Direct participe à cette journée au lycée Camus dont l’objectif est de tendre la main aux adolescents pour les conduire plus sereinement vers « La vie d'adulte ».

  • Lycée Albert Camus, 51 avenue Georges Pompidou, Nîmes


Jeudi 3 juin 18h - 19h30

Rencontre avec Rex Bailey, ancien fonctionnaire européen britannique, en retraite à Vauvert, qui évoquera ses 35 ans à Bruxelles. Événement à l’initiative du Mouvement Européen du Gard. Ouvert à tous.

  • Maison de l’Europe de Nîmes, 46 rue de la République, Nîmes


Mardi 8 juin 9h – 16h

Marathon créatif en ligne avec le réseau pédagogique Canopé

Les trois centres Europe Direct du Languedoc-Roussillon organisent un « hackathon pédagogique » autour de la devise européenne « Unie dans la diversité » avec des jeunes des Écoles régionales de la 2ème chance et le réseau Canopé

  • Atelier Canopé 30, 58 rue Rouget de Lisle, Nîmes


Jeudi 10 juin 18h

Réunion d’information Mobilités européennes

Présentation des dispositifs européens de mobilité pour les jeunes, y compris les missions du Corps européen de solidarité

  • Maison de l’Europe de Nîmes, 46 rue de la République, Nîmes


Vendredi 11 juin 8h30 – 12h

Jeu de piste « Fête de l’Europe » au CFA

En prolongement du Joli mois de l’Europe, les apprentis du CFA de la CCI Occitanie à Marguerittes pourront parcourir trois étapes en découvrant les origines du projet européen, les priorités actuelles de l’UE et les parcours possibles pour les citoyens

  • CFA CCI Occitanie, 90 allée Jacques Cartier, Marguerittes


Lundi 14 juin, 16h – 18h

Café Europe avec la Fédération des Foyers Ruraux en Lozère

Présentation du nouveau programme Erasmus+ et des dispositifs européens pour les jeunes


Jeudi 17 juin 18h - 20h

Présentation-débat sur « Les frontières en Europe »

Frédéric BOURQUIN, président de la Maison de l’Europe de 2013 à 2020, vice-président du Mouvement Européen du Gard, présentera sa réflexion sur les frontières en Europe et leur gestion, avec quelques bizarreries historiques et des points de friction actuels. Événement à l’initiative du Mouvement Européen du Gard. Ouvert à tous.

  • Maison de l’Europe de Nîmes, 46 rue de la République, Nîmes


Vendredi 18 juin, 9h30 – 14h

Réunion de réflexion stratégique : Quel avenir pour la Maison de l'Europe à 5 ans ?

Rencontre annuelle entre les administrateurs et les salariés permanents de la Maison de l’Europe.

  • 1477 chemin de la Capitelle pointue, à Nîmes


Vendredi 18 juin, 14h – 16h

Comité départemental du service civique

Point sur l’actualité du Service civique dans le département du Gard et planification d’un événement d’animation sur le Service civique et sur la Conférence sur l’Avenir de l’Europe. La Maison de l’Europe participe régulièrement à ce Comité.

  • Direction départementale de la cohésion sociale du Gard, 1120 route de Saint-Gilles, Nîmes


Dimanche 20 juin, à partir de 16h

Café linguistique (à confirmer)

Version slave et balte : Croatie, Slovaquie, Lettonie

  • Jardins de la Fontaine, Nîmes


Mercredi 23 juin 10h – 12h

Assemblée générale annuelle de la Maison de l’Europe

La Maison de l’Europe invite ses adhérents et partenaires proches de Nîmes à participer à son Assemblée générale 2021.

  • Nîmes Métropole, 3 rue du Colisée, Nîmes (lieu à confirmer)


Lundi 28 juin (date à confirmer)

Rencontre avec l’ambassadeur du Portugal en France

L’objectif de cette rencontre, à l’initiative du Mouvement Européen du Gard, est de donner l’occasion à l’ambassadeur de présenter un bilan de la présidence du Conseil de l’UE par le Portugal au 1er semestre 2021, avant que ce pays passe le relais à le Slovénie le 1er juillet. Le programme est encore à préciser.

  • Maison de l’Europe de Nîmes, 46 rue de la République, Nîmes (à confirmer)


Mardi 29 juin 8h – 16h

Service national universel – mon Europe à moi !

Animation par la Maison de l’Europe de 4 ateliers autour de la Citoyenneté européenne, l’engagement civique, la mobilité européenne et les propositions de l’UE pour combattre le changement climatique.

  • Saint Rome de Dolan (Lozère), près des gorges du Tarn, commune de Massegros Gorges Causses

Mercredi 30 juin 8h - 10h

Service national universel – mon Europe à moi !

Animation par la Maison de l’Europe de 4 ateliers autour de la Citoyenneté européenne, l’engagement civique, la mobilité européenne et les propositions de l’UE pour combattre le changement climatique

  • Centre d’accueil du Ventouzet, Sainte Colombe de Peyre (Lozère), commune de Peyre en Aubrac, près d’Aumont-Aubrac


Vendredi 2 juillet 15h – 18h (date à confirmer)

Inauguration de la nouvelle identité EUROPE DIRECT Nîmes Bas-Rhône Cévennes

  • Maison de l’Europe de Nîmes, 46 rue de la République, Nîmes


Conférence sur l’avenir de l’Europe


La Conférence sur l’avenir de l’Europe a été officiellement lancée dimanche 9 mai 2021 depuis le siège du Parlement européen à Strasbourg. Pour les citoyens européens, le coup d’envoi avait déjà été donné le 19 avril avec le lancement d’une plateforme numérique multilingue.


Le 9 mai à Strasbourg, après une vidéo introductive et un discours d’ouverture du président français Emmanuel Macron, les présidents du Parlement européen David Sassoli, du Conseil de l’Union européenne Antonio Costa (premier ministre du Portugal, qui assure la présidence tournante au 1er semestre 2021) et de la Commission européenne Ursula von der Leyen se sont exprimés, avant que la parole ne soit donnée aux trois co-présidents de la conférence : Guy Verhofstadt (député européen, belge, groupe politique Renew Europe) au nom du Parlement européen, Ana Paula Zacarias (secrétaire d’État aux affaires européennes du Portugal) en tant que représentante de la présidence tournante du Conseil de l’UE et Dubravka Šuica (Croatie), vice-présidente de la Commission européenne, chargée de la démocratie et de la démographie.

Un lancement très symbolique et protocolaire, donc, avec des interventions musicales, dans un siège strasbourgeois du Parlement européen déserté depuis de longs mois, par le recours massif aux réunions en ligne pour les députés européens et la tenue de sessions à Bruxelles, pour limiter les risques de transmission du Covid 19.


Voulue comme le cœur battant de la Conférence,la plateforme numérique est faite pour associer activement les citoyens européens à la préparation des décisions qui seront prises au terme de la démarche. Conçue pour créer un débat ouvert et transparent à l’échelle des 27 États membres, elle vise à inclure le plus grand nombre dans un processus participatif. Plus loin dans ce texte, nous rappelons comment y participer, c’est possible – et souhaitable – à tout moment, avec la possibilité de réagir à des propositions faites par d’autres personnes de n’importe lequel des 27 États de l’UE grâce aux méthodes numériques de traduction instantanée.


Pendant plusieurs mois, des débats, conférences et autres évènements sur l’avenir de l’Europe seront organisés dans tous les pays membres de l’Union. Les institutions européennes espèrent qu’une partie importante des événements pourront se tenir en présence de public.


En France, 50 citoyens tirés au sort devraient participer à trois jours de sensibilisation puis à deux jours de discussions. Leur synthèse nationale sera ensuite transmise au président Macron.


Les conclusions au niveau européen devraient être connues au printemps 2022, alors que la France assurera la présidence du Conseil de l’UE (janvier-juin 2022). Elles devront traduire les principales propositions et questions des Européens, sur les transitions énergétique et numérique, les frontières, la santé ou sur d’autres domaines. Certaines propositions pourront entrer dans le champ actuel des compétences européennes, d’autres pourraient nécessiter une réforme des traités.


La plateforme numérique, un outil essentiel, pour tous.

La plateforme numérique est multilingue et entièrement interactive : chacun peut y dialoguer et discuter de leurs propositions avec des citoyens de tous les États membres, dans les 24 langues officielles de l'Union. Les personnes de tous les horizons sont encouragées à contribuer par cette plateforme à donner forme à leur avenir, mais aussi à promouvoir cette plateforme sur les réseaux sociaux, avec le hashtag #TheFutureIsYours. Vous pouvez accéder ici à la plateforme (notez cette adresse!): https://futureu.europa.eu

Principe essentiel de la conférence, une transparence totale sera assurée sur la plateforme : toutes les contributions et tous les résultats des événements seront collectés, analysés, contrôlés et rendus publics. Les idées et recommandations clés issues de la plateforme serviront de contributions aux panels de citoyens européens et aux sessions plénières, où elles seront débattues pour produire les conclusions de la conférence.

La plateforme s'articule pour le moment autour de 10 grands thèmes : changement climatique et environnement ; santé ; une économie plus forte, justice sociale et emploi ; l'UE sur la scène internationale ; valeurs et droits, état de droit, sécurité; transformation numérique ; démocratie européenne ; migration ; éducation, culture, jeunesse et sport ; « autres idées ».


Le rôle des Centres Europe Direct et des Maisons de l’Europe ?

Les Centres Europe Direct et les Maisons de l’Europe – et d’autres associations européennes, comme le Mouvement européen - sont des lieux de rencontres et d’animation de débats sur l’UE dans les territoires. Les Institutions européennes souhaitent qu’ils jouent un rôle actif dans la réalisation et l’animation des conférences sur l’avenir de l’Europe, sous leurs diverses formes.

La Maison de l’Europe de Nîmes vous encourage donc à émettre dès maintenant et à tout moment des idées et faire des propositions sur la plateforme numérique, cela en toute liberté. Il est toujours plus constructif de faire des propositions que de ronchonner dans son coin !


Vous avez la parole, prenez-la : votre avenir d'Européen est entre vos mains !



Un nouveau cadre pour les relations entre l’Europe et les pays du Sud


Carte des pays membres de l’Organisation des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, O.E.A.C.P.


Comment un évènement concernant 1 milliard et demi de personnes réparties dans 106 pays peut-il passer inaperçu du grand public ? Le 15 avril 2021, la commissaire européenne aux partenariats internationaux, Jutta Urpilainen, et le ministre togolais des affaires étrangères, Robert Dussey, ont paraphé le nouvel accord de partenariat entre l'Union européenne et les 79 membres de l'Organisation des États d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (O.E.A.C.P, organisation internationale remplaçant le groupe des États A.C.P), marquant ainsi la conclusion officielle de 3 ans de négociations. Cet accord remplace celui de Cotonou, qui fixait depuis 2000 le cadre de coopération entre les pays A.C.P. (Afrique, Caraïbes, Pacifique) et l’Union européenne.


La signature, l'application provisoire et la conclusion de l'accord seront soumises au Conseil de l'Union européenne qui se prononcera après l’approbation du Parlement européen. L'accord devrait être signé au second semestre de 2021. Pour qu'il puisse entrer en vigueur, les parties devront avoir achevé leurs procédures internes de ratification.

Le nouvel accord couvre six domaines prioritaires :

  • Les droits de l'Homme et la démocratie ;

  • La paix et sécurité ;

  • Le développement humain et social ;

  • La durabilité environnementale et le changement climatique ;

  • La croissance et le développement économique inclusifs et durables ;

  • Les migrations et la mobilité.

L'accord comporte un cadre global commun U.E - O.E.A.C.P , un socle commun à tous les pays qui définit les valeurs et les priorités, ainsi que trois protocoles régionaux (Afrique, Caraïbes, Pacifique), adaptés aux besoins de chaque région.


L’origine de la coopération entre l’Europe et les pays A.C.P.

Dès le 9 mai 1950, Robert Schuman affirmait:"l'Europe pourra, avec des moyens accrus, poursuivre la réalisation d'une de ses tâches essentielles : le développement du continent africain".

A l’instigation de la France, le traité de Rome (25 mars 1957) avait prévu d’associer les pays et territoires d’outre-mer « entretenant avec la Belgique, la France, l’Italie et les Pays-Bas des relations particulières ». Il s’agissait de territoires ayant, à l’époque, des statuts différents : colonies, territoires sous tutelle, protectorats.

L’objectif de la France et des autres États coloniaux était de faire partager le fardeau du développement à l’Allemagne, dépourvue d’empire colonial (depuis la fin de la 1ère guerre mondiale) et de garder leurs débouchés en Afrique sans barrières douanières. Dans le contexte de la Guerre froide, il s’agissait aussi de garder le continent dans l’orbite occidentale.

Le premier Fonds Européen de Développement (F.E.D.) fut créé en 1958 au profit de 18 États africains, alors que la décolonisation était en cours.

Dès 1960, des négociations ont démarré pour préparer l’association à la C.E.E. des anciennes colonies françaises, belges, italiennes d’Afrique noire et néerlandaises des Antilles. Un premier accord a été signé entre la C.E.E. et l’ensemble des pays bénéficiaires à Bruxelles le 20 décembre 1962.

Depuis, la coopération entre la C.E.E puis l’U.E et les pays bénéficiaires est concrétisée par des conventions successives portant le nom d’une ville d’Afrique, d’abord quinquennales puis décennales et enfin pour 20 ans avec des révisions à mi-parcours. Chaque nouvelle convention s’étend à de nouveaux domaines comme les ressources minières ou les services, prend en compte des exigences nouvelles comme les droits de l’Homme ou le développement durable, met à disposition des sommes croissantes par l’intermédiaire du Fonds européens de développement et de prêts de la Banque européenne d’investissement, tandis que le cercle des pays bénéficiaires s’est progressivement étendu à d’anciennes colonies d’Afrique anglophone (suite à l’entrée du Royaume-Uni dans la C.E.E) puis à des pays des Caraïbes et du Pacifique :

  • Yaoundé (Cameroun) I, signée le 20/07/1963, couvrait la période du 1/06/1964 au 1/06/1969 et bénéficiait à 18 États africains, ex-colonies françaises, belges ou sous mandat italien. Les premières institutions communes sont mises en place : conseil des ministres, comité des ambassadeurs, assemblée parlementaire, cour arbitrale.

  • Yaoundé II, signée le 19/07/1969 pour la période du 1/01/1971 au 31/01/1975 et concernait 19 États africains. Un Fonds de réserve spécial était chargé d’intervenir éventuellement en cas de chute importante des cours mondiaux affectant un produit vital pour l’économie d’un pays associé.

  • Arusha (Tanzanie), signée le 24/09/69, associait les États de l’Afrique orientale (Kenya, Ouganda, Tanzanie), anciennes possessions britanniques.

  • Lomé (Togo) I, signée le 28/02/1975 pour la période 1976-1980 avec 46 pays bénéficiaires incluant désormais d’anciennes possessions britanniques d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique. La C.E.E. renonça à la réciprocité en matière d’avantages commerciaux et les pays A.C.P. furent désormais libres d’instaurer des droits de douane pour protéger leur industrie naissante. Désormais, 95% de leurs exportations furent admises dans la C.E.E en franchise de droits. Seuls les produits couverts par la Politique Agricole Commune (céréales, viande bovine, agrumes) restaient soumis à des quotas. La Convention créa un fonds de stabilisation chargé de garantir un niveau de recettes aux pays dépendant de quelques produits pour leurs exportations, le STABEX (Stabilisation des prix des produits agricoles à l’exportation) : en cas de baisse des cours de 23 produits agricoles (café, cacao, arachide, thé, sisal, etc..), une compensation financière était accordée, mais les États bénéficiaires devaient rembourser l’avance lorsque les cours remontaient. L’indépendance des anciennes colonies espagnoles et portugaises entraîna leur intégration progressive dans les conventions de Lomé successives .

  • Lomé II (31/10/1979) couvrant la période 1981-1985 et 58 pays bénéficiaires. La convention mit en place le fonds SYSMIN qui octroyait des crédits pour rétablir le potentiel de production de 8 produits miniers s’il était entamé par des catastrophes naturelles, des événements politiques ou la chute des cours.

  • Lomé III (8/12/1984) pour la période 1986-1990 ; le nombre de bénéficiaires atteint 66. Elle transforma SYSMIN en instrument de développement et de modernisation de la production minière en accordant désormais des subventions.

  • Lomé IV (15/12/1989) couvrant 1990-2000 et étendue à 71 États. La Facilité d’ajustement structurel (F.A.S.) a été créée pour remettre en marche des économies en crise (rétablissement des balances commerciales, équilibrage des budgets, allégement de la dette, réduction de l’inflation) et désormais, l’Union européenne se réservait le droit de suspendre son aide aux pays ne respectant pas les droits de l’Homme et ne réduisant pas leurs dépenses militaires.

  • Cotonou (Bénin) le 23/06/2000, couvrant la période 2000-2020 au profit de 76 bénéficiaires. Cette convention a failli ne jamais voir le jour car l’Allemagne, les Pays-Bas, l’Autriche et les pays de l’Europe du Nord contestaient les résultats de l’aide au développement.


L’action de l’U.E en direction des pays A.C.P. au début du XXIe siècle

Ces accords sont soumis à de très fortes pressions, à la fois internes à l’Union européenne mais également externes émanant des pays membres de l’Organisation mondiale du commerce (O.M.C.), sans parler de celles des O.N.G dénonçant une forme de néo-colonialisme.


Une coopération aux résultats mitigés.

Les précédents accords (Yaoundé/Lomé/Cotonou) ont montré leurs limites (la part des exportations des pays A.C.P vers l'U.E ne cesse de décroître, de 7 % en 1975 à 3 % en 2009) et ils ont eu peu de conséquences sur le développement des économies des pays A.C.P et leurs accès au marché européen. Ce sont en fait les barrières non tarifaires qui empêchent les produits A.C.P d'entrer sur le marché européen. Certaines normes concernent la santé du consommateur, d'autres touchent à des aspects esthétiques comme par exemple la taille des mangues. Les effets recherchés par ces préférences asymétriques ont aussi été contrecarrés par les subventions agricoles de l'U.E vis-à-vis de ses propres producteurs, alors que les producteurs des pays A.C.P ne peuvent faire bénéficier leurs agriculteurs de subventions similaires.


Pressions internes à l’U.E.

Certains pays membres, au premier chef le Royaume-Uni, promouvaient la doctrine libérale “trade not aid” (commercer au lieu d’aider). D’autres États (Allemagne, Autriche, Pays-Bas...) n’ayant jamais eu ou n’ayant plus depuis longtemps d’empire colonial, remettent régulièrement en cause le principe de cette aide, contestent son efficacité et préfèrent investir dans les pays d’Europe centrale et orientale susceptibles d’offrir des marchés plus prometteurs.


Pressions de l’Organisation Mondiale du Commerce (O.M.C.)

Les baisses de tarifs douaniers négociées dans le cadre de l’O.M.C ont érodé les avantages de l’exemption de droits de douane accordée par l'Union européenne ; d’autre part, la plupart des pays membres de l’O.M.C. (dont les États-Unis) exercent une forte pression pour faire rentrer les pays A.C.P. dans le droit commun. Les A.P.E.R. (Accords de partenariats économiques régionaux) s'alignent sur les exigences de l'O.M.C., en régionalisant la relation commerciale entre les pays de l’U.E et les regroupements régionaux de pays bénéficiaires ; ils devraient mettre fin à la discrimination positive dont bénéficiaient les pays A.C.P. mais ils peuvent être adaptés en fonction du niveau de développement et des besoins des régions. Le but est de faciliter, à terme, leur intégration dans le régime général de l'O.M.C., de favoriser l’intégration économique régionale et d’éliminer les barrières commerciales entre les pays A.C.P., afin de stimuler les échanges commerciaux sud-sud et la croissance économique.


Depuis septembre 2002, l’Union européenne a mené des discussions difficiles avec les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique car la plupart craignaient une érosion de la base des droits de douane qu’ils appliquaient aux produits européens (puisque l’exemption de droits ne fonctionnait que dans le sens A.C.P vers U.E) ainsi que l’envahissement de leur marché par ces derniers. L’objectif consistait à remplacer à compter du 1er octobre 2014 les préférences commerciales non réciproques accordées par l’U.E. aux 77 pays A.C.P. dans le cadre de l’accord de Cotonou. Au total, six A.P.E.R. ont été négociés, sur une base régionale. On aboutit ainsi à une structure à deux niveaux : les A.P.E.R par grandes régions qui structurent les relations commerciales avec l’U.E et l’Organisation des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique qui fédère au niveau mondial les partenaires de l’U.E.


L’intérêt porté par la Chine au Pacifique et à l’Afrique relance l’attention des pays européens pour ce dernier continent, que l’on annonce comme prometteur. De toute façon, notre sort est étroitement lié à celui du continent africain aussi bien pour le meilleur que pour le pire : liens culturels et linguistiques notamment par l’intermédiaire des diasporas, très forte croissance démographique (2,5 milliards de personnes en 2050) pouvant entraîner des migrations incontrôlées, développement économique rapide offrant des opportunités, instabilité des régimes et terrorisme.


La diplomatie du fromage


Connaissez-vous le halloumi ? Sans doute pas encore, mais il devrait bientôt être davantage présent sur nos tables et dans nos menus. Il s’agit tout simplement d’un fromage chypriote qui va enfin disposer d’une AOP (Appellation d’origine protégée).


La notion d’appellation d’origine est une vieille spécialité française, avec l’AOC (C pour « contrôlée »), dont l’extension plus récente au niveau européen est l’AOP : l’AOP donne une protection juridique dans toute l’UE . Certes, même avant la création de l’AOP les autres États-membres ne manquaient pas d’idées pour protéger leurs productions traditionnelles, pensons à la loi sur la pureté de la bière (Reinheitsgebot) qui a permis à l’Allemagne de batailler pendant des décennies avant de baisser pavillon (*). Mais il est vrai que l’ensemble de l’Europe a fini par trouver l’idée sexy et non seulement par l’adopter, mais par l’inclure dans les négociations commerciales, comme on l’a vu encore pour le CETA (accord commercial avec le Canada).

Alors ce halloumi ? Protégé par une AOP, donc, mais quoi de plus banal ? C’est juste que l’AOP s’appliquera au halloumi, produit à Chypre « sud », la partie de l’île qui est réellement membre de l’UE (**), mais aussi au hellim, qui est le même fromage, mais produit dans la partie nord, la soi-disant RTCN (pour République Turque de Chypre du Nord). Or la RTCN n’est reconnue que par la seule Turquie d’Erdogan. Et les négociations qui finalisent aujourd’hui cet accord sur le halloumi/hellim nécessitaient l’approbation du parrain turc, laquelle était, on s’en doute, loin d’être acquise.


Mais la RTCN a su faire valoir que la reconnaissance du hellim dans le cadre de l’AOP constituait pour le nord de Chypre un enjeu de développement important (et ce vrai-faux pays en a bien besoin) ; en contrepartie, la RTCN accepte les règles qui prévalent en Europe pour tout produit agricole transformé, qu’il s’agisse de normes sanitaires ou de bien-être animal.


Quel est l’enjeu, en fait ? Ni plus ni moins que la réunification de l’île. Celle-ci n’est pas pour demain, mais de l’avis des spécialistes, l’accord sur le halloumi est un pas considérable. Et ce qui l’a rendu possible, c’est l’application de ce que certains appellent la "méthode Monnet", laquelle consiste à utiliser un accord d’apparence technique pour ouvrir la voie à une coopération politique plus profonde.

Avec tout le respect que nous devons à la mémoire de Jean Monnet, il n’est pas inconvenant de rappeler que cette même méthode a été utilisée sans discontinuer tout au long des dix années de la présidence Delors de la Commission européenne (et encore par la suite, quoique avec moins de fermeté), et qu’elle a permis des avancées considérables sur lesquelles il n’a plus été question de revenir ensuite.

C’est ainsi que l’Europe avance, comme l’avait prédit Robert Schuman en son temps : « par des réalisations concrètes, créant d'abord une solidarité de fait ».

Un même fromage, commercialisé sous deux noms quasi-identiques, produit selon des normes identiques dans deux « pays » que tout unit et tout sépare à la fois : voilà bien une réalisation concrète, dont l’importance échappe au grand public, et qui pourtant prépare un avenir meilleur pour des populations durement touchées par l’aveuglement de dirigeants.


Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute !


(Pour en savoir plus, et source : dossier « Halloumi » dans Libération du 28/4)


(*) Cette loi édictée en Bavière il y a plus de 500 ans imposait trois ingrédients exclusifs pour la bière : orge, houblon et eau.

(**) Pour l’UE, toute l’île de Chypre forme un seul état, membre de l’UE depuis 2004, mais la partie nord occupée par l’armée turque depuis 1974 n’applique évidemment pas les textes européens.


L’Europe s’engage pour soutenir les ONG humanitaires et la haute technologie



Handicap International (HI) a été récompensé deux fois par l’UE dans le cadre des projets de haute technologie rentables dans le domaine de l'aide humanitaire.

Le mois dernier nous vous avions présenté le projet de déminage assisté par drones (Odyssey 2025), ce mois-ci nous nous intéressons au projet TeReFa qui a aussi été récompensé.


Le Projet TeReFa (Télé Réadaptation For All) est la suite technologique des premières prothèses de bambou mises au point par HI au Cambodge en 1982.

Les soins et la réadaptation dans les zones reculées sont très difficiles, encore plus dans les périodes de crises ou d'instabilité. Les nouvelles technologies permettent de rapprocher les solutions efficaces des personnes handicapées avec des coûts acceptables. 80 % des personnes handicapées vivant dans les pays en développement et seulement 5 à 15 % d'entre elles ont accès à des services de prothèses.


La télé-réadaptation offre des solutions pratiques à ces problèmes.

Elle consiste à utiliser la technologie numérique pour faciliter l’accès à distance aux services de fabrication de prothèses adaptées à chaque personne handicapée.

  • HI a développé et testé un processus utilisant un scanner 3D portable pour des prises de mesures numériques sur un patient ayant besoin d'une prothèse. Le scan peut être fait par des agents de santé dans des régions éloignées, avec une formation relativement simple.

  • La technologie de conception assistée par ordinateur et une imprimante 3D sont ensuite utilisées pour fabriquer une prothèse ou orthèse sur mesure à partir d'un filament léger. Cette fabrication peut se faire dans un autre endroit, sans la présence du patient.

  • Le processus réduit le besoin de grosses infrastructures de santé, de personnel et d'équipements lourds et permet une fabrication rapide.

  • L'innovation numérique permet également d'interagir avec les patients, par la communication vidéo. Les équipes de HI et ses partenaires échangent avec les bénéficiaires identifiés avant de fabriquer l'appareillage, et par la suite les guident dans leur rééducation à la marche ou autres mouvements avec leur nouvelle prothèse. Ainsi les professionnels peuvent, à distance, faire le suivi avec les bénéficiaires, évaluer les progrès de mobilité et d’autonomie, répondre aux questions et régler les problèmes techniques éventuellement rencontrés.

  • La télé-réadaptation compense la pénurie de professionnels hautement qualifiés, rapproche les experts des bénéficiaires et améliore l'information et la communication relatives aux solutions de réadaptation

  • L'accès aux services de réadaptation et aux solutions de prothèses et orthèses pour les personnes handicapées de régions éloignées augmente leur autonomie fonctionnelle, réduit leur vulnérabilité, atténue le risque de leur exclusion sociale et contribue à améliorer leur qualité de vie. Les enfants peuvent aller à l’école et s’insérer dans la société.



Tout connaître sur le projet Horizon


Trois brèves d’Europe



Robert Schuman bientôt honoré par le Vatican ?


L’Union européenne perpétue le souvenir de l’action obstinée de Robert Schuman pour la paix en Europe, avec la Journée de l’Europe le 9 mai.

Le Vatican s’apprêterait (dès cette année?) à déclarer Robert Schuman « vénérable ».


Première étape vers une éventuelle béatification puis peut-être canonisation, la reconnaissance par l’Église catholique d’une personne comme « vénérable » suppose l’examen approfondi de sa vie et de ses écrits.

Pour Robert Schuman, qui était habité par une foi catholique profonde, cet examen a commencé en 1990 au diocèse de Metz, où il a vécu et où sa maison est devenue un musée dédié à son action. Le dossier a été transmis à Rome en 2004.

Né à Luxembourg en 1886, avec la nationalité allemande, Robert Schuman devient français à la fin de la 1ère guerre mondiale. Élu député de la Moselle, il sera ministre des affaires étrangères après la 2ème guerre mondiale, de 1948 à 1952. C’est dans cette période que le 9 mai 1950 il fait sa célèbre déclaration : «... Le gouvernement français propose de placer l’ensemble de la production de la France et de l’Allemagne de charbon et d’acier sous une Haute Autorité commune, dans une organisation ouverte à la participation des autres pays d’Europe. …. ». Cette déclaration pose les fondements de ce qui deviendra par étapes l’Union européenne.


Ayant vécu deux guerres mondiales, Robert Schuman a su faire coïncider son action politique avec le pardon aux ennemis dicté par sa foi. La volonté de réconciliation l’a emporté sur la tentation de la vengeance.



Le gazoduc NordStream 2 sera-t-il terminé ?


L’Allemagne a besoin de gaz naturel, de beaucoup de gaz : en 2011 elle a décidé d’arrêter ses centrales nucléaires en 2022, et elle doit à terme fermer ses nombreuses centrales au charbon, pour respecter ses objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre. L’équation n’est pas simple et la multiplication des éoliennes et des installations photovoltaïques ne suffira pas à la résoudre sans un recours massif au gaz, moitié moins émetteur de CO2 que le charbon.

D’autres pays d’Europe, dont la France, ont aussi besoin de gaz, alors que certains gisements qui les alimentent sont en déclin, comme celui de Groningue aux Pays-Bas.


La Russie est un très gros producteur de gaz naturel et géographiquement elle n’est pas trop loin : c’est la base du projet NordStream, en deux phases, deux gazoducs parallèles de 1 200 km entièrement sous la mer Baltique. Ce projet est financé par moitiés par la compagnie russe Gazprom et par des compagnies gazières d’Allemagne, d’Autriche, des Pays-Bas et Royaume-Uni (Shell) et de France (Engie).


Le gazoduc NordStream 1 est en service depuis 2012.

NordStream 2 est posé sur 90 % de son tracé, mais le chantier de plus de 9 milliards d’€ est arrêté depuis début 2020, en raison des menaces de sanctions américaines contre les entreprises qui travaillent avec la Russie. La tentative d’empoisonnement d’Alexeï Navalny puis son emprisonnement et la répression contre les manifestations en sa faveur ont conduit plusieurs pays européens à mettre en doute la pertinence de ce projet, avec lequel l’Union européenne deviendrait encore plus dépendante de la Russie, ou même à demander son abandon. La Pologne et les États baltes n’apprécient pas que le gazoduc entièrement sous-marin ne puisse pas desservir leur territoire. L’Allemagne, elle, y tient, estimant ne pas pouvoir s’en passer. L’ancien chancelier Gerhard Schröder est personnellement très impliqué dans ce projet, où il a pris des responsabilités directes très vite après avoir quitté le pouvoir politique en 2005.


Il est probable que l’interception d’un avion civil d’une compagnie européenne par la Biélorussie (Belarus) pour mettre la main sur un journaliste d’opposition ne pourra que prolonger l’arrêt du chantier NordStream 2, l’appui de la Russie au gouvernement biélorusse pour cette opération ne faisant guère de doute.



Langues officielles et langues nationales: l’anglais et le gaélique


Nos amis du Royaume-Uni ont quitté l’Union européenne, mais leur langue reste solidement ancrée dans l’UE, et bien au-delà. Elle est même envahissante, sous des formes souvent approximatives, voire abâtardies. Pourquoi reste-t-elle une des 24 langues officielles de l’UE ?

Deux réponses :

- une réponse pratique : c’est la langue qui est comprise et parlée par le plus de monde en Europe, même si ce n’est pas - et de loin – la langue maternelle la plus répandue dans l’UE.

- une réponse politique : elle est langue officielle de deux États membres de l’UE, l’Irlande et Malte.


En France il y a une seule langue officielle, le français. Des langues régionales existent aussi mais elles ne sont pas langues officielles de l’État. C’est le cas de plusieurs autres pays de l’UE, comme l’Espagne.

Certains pays de l’UE ont plusieurs langues reconnues comme langues officielles sur leur territoire : la Belgique en a trois (français – néerlandais – allemand), le Luxembourg aussi (allemand – français - luxembourgeois), la Finlande deux (finnois – suédois), tout comme l’Irlande (anglais – gaélique), Malte (anglais – maltais) et la République de Chypre (grec – turc).

Dans les 27 États membres de l’UE il y a au total 26 langues officielles.

26 et 24, ça ne coïncide pas, il y a donc 2 langues officielles dans des États membres qui ne sont pas langues officielles de l’UE. Vous suivez ? Lesquelles ? Le luxembourgeois et le turc.

Qu’est-ce donc alors qu’une langue nationale ? C’est une langue considérée comme propre à une nation ou un pays. En Europe c’est le cas de nombreuses langues, et pour la plupart elle est également la langue la plus parlée dans le pays, ou au moins parlée par la grande majorité des habitants même s’ils s’expriment quotidiennement dans une autre langue (la plupart des Maltais utilisent quotidiennement l’anglais mais presque tous parlent aussi le maltais).


L’Irlande est à cet égard une exception notable et paradoxale.



En effet sa langue nationale, le gaélique, est à la fois langue officielle du pays à côté de l’anglais et une des langues officielles de l’UE.

Elle n’est pourtant parlée quotidiennement que par quelques % de la population, même si presque la moitié des citoyens irlandais en a de bonnes notions, dues à son enseignement obligatoire. C’est un fait, en Irlande on entend presque exclusivement parler anglais, malgré un soutien de l’État au gaélique, parlé surtout dans des régions rurales de l’ouest de l’île !

Cette situation paradoxale est due au marqueur politique que constitue le gaélique : il est une affirmation d’identité par rapport au grand voisin anglais, qui a occupé l’île jusqu’en 1921. Mais le commerce est évidemment beaucoup plus facile avec l’anglais, et pour beaucoup de jeunes l’indépendance est une chose acquise qui ne demande plus à être défendue, même s’ils savent que le Taoiseach signifie le Premier ministre.

En Irlande du Nord, où la question de la frontière douanière en mer d’Irlande a réveillé en 2021 des hostilités que l’on croyait éteintes, le gaélique garde son rôle de marqueur politique et identitaire.


Comment l’Europe soutient la lutte contre les incendies dans notre région : Pyrosudoe


Avec les beaux jours, le risque des feux de forêts augmente. Avec le soutien financier de l’Europe, des conseils de prévention sont à disposition des habitants de notre région pour que chacun puisse protéger son habitation et ses proches.

Les incendies ravagent chaque année des milliers d’hectares d’espaces boisés, principalement en régions méditerranéennes, et cette situation devient catastrophique lorsqu’elle atteint les habitations.

Il y a quelques années, le Département du Gard a décidé de porter un projet européen appelé PYROSUDEO (faisant partie du Programme Interreg SUDEO) pour agir sur les zones de contact entre les premières habitations et les espace naturels (forêts, garrigues, …).

Il a réuni autour de lui plusieurs partenaires concernés par cette problématique en France, en Espagne et au Portugal.


Qu'est-ce que c'est que le programme Interreg SUDEO ?

Le Programme Interreg SUDEO (Programme de Coopération Interrégional Europe du Sud-ouest) soutient le développement régional dans le sud-ouest de l'Europe en finançant des projets transnationaux par le recours au Fonds FEDER.

Les programmes Interreg promeuvent la coopération entre des régions de plusieurs États pour traiter des problématiques qui leur sont communes, comme le faible investissement en recherche et développement, les problèmes de compétitivité des petites et moyennes entreprises et l'exposition au changement climatique et aux risques environnementaux.


« Pyrosudoe » c’est quoi ?

Ce programme, qui a débuté en 2009 avec un un important financement de l’UE, a pour principal objectif de mutualiser des moyens et de réfléchir sur la question des risques d’incendie dans le cadre d’un programme de coopération européenne.

Le Gard fait partie des espaces territoriaux à haut risque, le Département a donc engagé une réflexion sur une analyse du phénomène et sur des nouveaux moyens à mettre en œuvre pour lutter contre les feux de forêt et leurs dangers pour les populations. Il a réuni plusieurs partenaires européens concernés comme lui par les feux de forêts.

La coopération entre les partenaires (voir le paragraphe suivant) s’est poursuivie de 2014 à 2020.

Elle a pour but principal l’amélioration des politiques de gestion des interfaces forêt-habitat en faveur de la prévention du risque incendie, pour réduire les dangers pour la population ainsi que les infrastructures mais aussi pour protéger l’environnement et les espaces naturels.


Présentation synthétique du projet

Ce programme INTERREG SUDEO appartient à la thématique européenne : Protection de l'environnement / Culture de risque incendie en zone d’interface forêt/habitat, sous l’acronyme : PYROSUDOE.

Les bénéficiaires sont :

  • en France : le Conseil Départemental du Gard, porteur du projet ; l’Office national des forêts ; l’Association régionale de défense des forêts contre l'incendie en région Aquitaine ,

  • en Espagne : la Consejería de Medio Ambiente - Junta de Andalucía ; la Conselleria de Medi Ambient - Govern de les Illes Balears (Espagne) ; la Diputación Provincial de Teruel

  • au Portugal : AMAL - Grande Área Metropolitana do Algarve

Durée : 48 mois, 2009 - 2012

Montant total : 1,35 million d’€ , dont un apport du FEDER de: 1,01 million d’€


« Pyrosudoe » s’est appuyé sur trois outils :

  • la cartographie des interfaces (habitat isolé, habitat dispersé, habitat dense) ;

  • la culture du risque (avec des objectifs comme l’application de.réglementations sur l’usage du feu et du débroussaillement notamment) ;

  • le retour d’expérience (sous forme de collecte de données comme les types de vents ou l’analyse de dégâts).

Un comité scientifique d’experts a accompagné le projet.


La description et les résultats du projet

Les territoires de l'Espace SUDOE (sud-ouest de l’Europe) sont soumis à des risques d'incendies, en particulier les zones d'interface entre la forêt et l'habitat à cause de leur augmentation constante ces dix dernières années. Mettre la ville à la campagne représente aussi certains dangers !

L'objectif final du projet PYROSUDOE est d'améliorer les politiques de gestion des interfaces forêt/habitat pour la prévention du risque d'incendies, afin de réduire les menaces pour la population et les infrastructures et protéger l'environnement et le milieu naturel par l'élaboration de stratégies communes et d'actions pilotes dans les territoires concernés.


Afin d’informer et de former la population aux risques encourus et aux moyens de prévention à appliquer, plusieurs brochures didactiques ont été élaborées pour le grand public.

Les haies arborées représentent un moyen de propagation du feu vers les habitations souvent ignoré et un réel danger en période de sécheresse et de vents forts. On n’imagine pas que dans un lotissement sa maison puisse partir en fumée à cause de la haie du voisin...


On peut consulter deux documents qui ont été réalisés dans le cadre du programme Pyrosudeo :

- « Le guide DFCI : sensibilité des haies face aux incendies de forêts », qui présente les risques encourus, des conseils sur la conduite à tenir et la façon de créer une haie qui ne mette pas en danger l’habitat. Cela démontre une fois de plus l’avantage de favoriser la biodiversité végétale

- La brochure « Protéger son habitation face à un incendie », aujourd’hui largement diffusée et connue du grand public :http://www.gard.fr/au-quotidien/agir-avec-leurope/pyrosudoe.html


Renforcer la coopération entre régions d’Europe en matière de sensibilisation et de prévention contre les risques d'incendie, c'est aussi le rôle des fonds européens !


Dans le Gard, un verger pédagogique et un théâtre itinérant aidés par l’Union européenne


A l’occasion du Joli mois de l’Europe 2021, mardi 18 mai la classe de CE2 de l’école primaire du village de Meynes (Gard, dans la basse vallée du Gardon) ainsi que des élus ont été reçus par les propriétaires de l’EARL Les Vergers de l’Ilon, Juliette et Claude Segalas, pour une visite de leur verger cultivé dans le respect de la biodiversité à Meynes.

Cette exploitation en agriculture biologique expérimente un travail en biodiversité, c’est-à-dire en offrant les meilleures conditions pour attirer les insectes, les oiseaux et même les chiroptères (les chauves-souris, seuls mammifères à vol actif) capables de réguler la présence des nuisibles mais aussi de participer à la pollinisation des fleurs.


Le programme européen LEADER, dédié au développement rural, participe pour ce verger au financement de panneaux pédagogiques, de nichoirs à chauves-souris et oiseaux, à la création de mares et d’installations pour l’accueil du public, ces dernières destinées à faire connaître et partager ces moyens de développer la biodiversité, au bénéfice d’une production saine et d’un environnement amélioré. C’est le Groupe d’action locale (GAL) Uzège – Pont du Gard qui gère sur son territoire le programme LEADER : il choisit les projets les plus cohérents avec les orientations définies sur le territoire et aide à constituer les dossiers pour l’aide européenne, et c’est lui qui a organisé cette visite pédagogique.


Après la visite du verger, les 22 jeunes élèves de Meynes et les autres invités ont pu assister au spectacle « Savane » créé par l’association « Contes et musiques de l’entre deux mondes ». Cette association est également soutenue par le programme LEADER avec le financement de son théâtre itinérant (scène démontable, équipement son et véhicule).


Non l’Union européenne n’est pas une structure lointaine et hautaine, elle est souvent tout près de chez vous et à la portée et au profit de tous !


Contacts :

Programme LEADER Uzège-Pont du Gard : https://www.petr-uzege-pontdugard.fr

Les Vergers de l’Ilon : http://les-vergers-de-lilon.fr

Contes et musiques de l’entre deux mondes : http://antoinetrouillard.fr




Le local de la Maison de l’Europe : réouverture progressive et prudente


Les contraintes sanitaires se desserrent, les portes se rouvrent, mais nous restons vigilants ! Le grand flacon de gel hydro-alcoolique trône toujours à l’entrée, le masque est obligatoire et on se tient à distance les uns des autres. Qui se souvient encore des rituelles tournées de bises ?

Nous aurons au moins appris des mots nouveaux, d’autres sont devenus d’usage courant avec des sens qu’ils n’avaient pas toujours : jauge, exponentielle, drastique, cluster… sans parler des fort laids « présentiel » et « distanciel » (pourquoi l’un avec un t et l’autre avec un c?). Et Zoom et autres logiciels de visio-réunions/conférences ont montré leurs avantages très concrets et aussi leurs limites.


Depuis le 3 mai le public peut de nouveau venir se renseigner à la Maison de l’Europe.

Les cours de langues ont repris sur place à la même date, au revoir les cours sur écran qui ont tout de même été bien utiles. Ils se tiennent autant que possible dans la grande salle, qui permet de respecter les distances voulues. Les autres salles sont pour les groupes ou les réunions à petits effectifs, si la grande salle n’est pas libre.

Les cours se termineront un peu plus tard (tout début juillet) que prévu initialement, pour rattraper au moins une partie de ceux qui avaient été supprimés en novembre et décembre 2020.


Un pincement au cœur : Venetia nous a annoncé qu’elle ne ferait pas la prochaine rentrée, estimant venu l’âge de raccrocher… C’est en 2006 qu’elle nous avait rejoints, nous étions alors 1 place du Château, au 1er étage, et au long de ces 15 années nous avons tous apprécié son humour british, son sérieux dans la préparation et le déroulement des cours. Son fan club sera un peu orphelin… A noter, sans trahir de secrets, qu’elle est née le jour de la Fête de l’Europe (un signe ?) et qu’elle regrette beaucoup le Brexit.

Nous sommes en recherche d’une personne pour prendre sa succession.


L’équipe de la Maison de l’Europe est encore en grande partie en télétravail, mais les roulements sont assurés et il y a toujours quelqu’un au 46 rue de la République pour vous renseigner !



Ateliers ludiques d’anglais et d’espagnol pour ados début juillet



Nos cours de langues réguliers se terminent dans les tout premiers jours de juillet et ensuite la place est libre à la Maison de l’Europe pour organiser des ateliers de langues pour nos ados (12-16 ans).

Un bon moyen pour eux de préparer des vacances hors de France ou de compenser des cours perturbés par les restrictions sanitaires... malgré les efforts des professeurs ?


Grâce à la disponibilité des jeunes volontaires européens accueillis à Nîmes par la Maison de l’Europe, nous vous proposons des ateliers d’été en anglais et/ou espagnol pendant les deux premières semaines de juillet (5 au 16 juillet), 2 heures par jour et par langue, pendant 8 jours. Ces ateliers seront encadrés par certains de nos volontaires, jeunes adultes venant de plusieurs pays européens et ayant été assistants de langues dans des établissements d’enseignement pendant l’année scolaire qui s’achève.


Si vos enfants ou petits-enfants sont intéressés, n’hésitez pas à contacter la Maison de l’Europe

Par téléphone au 04 66 21 77 50

Ou à l’accueil au 46-48 rue de la République – 30900 NIMES

pour plus de renseignements.





Le bilan du Joli Mois de l’Europe 2021!


Tout au long du mois de mai, la Maison de l’Europe de Nîmes – Centre Europe Direct et ses partenaires en Occitanie mais aussi en Région Sud (Provence - Alpes - Côte d’Azur) ont organisé des événements pour fêter l’Europe. C’est l’heure d’un bilan sur l’ensemble des activités réalisées pendant ce mois particulier !


Pour cette édition du Joli Mois de l’Europe, nous nous sommes adaptés aux restrictions sanitaires. Il y a donc eu des événements à la fois en ligne et en « présentiel », pour un Joli Mois de l’Europe… hybride !

De l’habillage Pacte vert européen du « trambus » T1 de Nîmes Métropole au stand d’information sur le Pacte vert européen et les labels de qualité au marché de Langogne en Lozère, en passant par le webinaire sur les parcours professionnels possibles, très variés, dans les institutions européennes et par les jeux de piste et les ateliers organisés dans les lycées du Gard et de la Lozère… plein d’activités différentes ont été réalisées !


Ce mois de mai, nous avons également préparé plusieurs départs en Europe de jeunes en stages Erasmus+ et en volontariat du Corps européen de solidarité. Nous avons remis leurs « passeports » Europass (avec les Missions locales jeunes du Grand Avignon et du Comtat Venaissin, à Carpentras) aux jeunes du Vaucluse revenus de leurs stages en Grèce et installé un nouveau Kiosque Europe à la bibliothèque de Pont Saint Esprit, à l’initiative du Comité des jumelages de cette ville du Gard rhodanien.

De nombreux médias, y compris une chaîne de télévision, ont suivi nos activités.


Découvrez l’ensemble de nos événements du Joli Mois de l’Europe 2021 en téléchargeant le dossier ici :


Stages Erasmus+ en Europe : avec le desserrement des contraintes sanitaires, on accélère


Ce mois-ci plusieurs groupes de jeunes seront en stages de professionnalisation dans divers pays européens.


Un groupe de 6 jeunes suivis par la Mission Locale Jeunes Rhône-Argence (à Beaucaire) sont partis le 24 mai pour 5 semaines en stages à Prague, après plusieurs séances de préparation assurées par la Maison de l’Europe : renforcement en anglais, quelques notions de tchèque pour la vie pratique les premiers jours, ouverture sur l’interculturel.

Prague est une des villes jumelles de Nîmes, où depuis 1923 (avec des interruptions dues à la guerre et aux aléas politiques) le lycée Daudet accueille chaque année 4 élèves tchèques (des jeunes filles, un lycée de Dijon accueille de son côté des garçons) pour leurs trois années de lycée. Il y a donc à Nîmes pendant toute l’année scolaire 12 jeunes filles tchèques, plus une assistante tchèque qui les aide dans la vie courante... et enseigne le tchèque au lycée, une rareté en France.

Les 6 stagiaires avec Monika (à gauche) devant la Maison de l'Europe avant leur départ pour Prague


Le 6 juin ce sont 5 jeunes suivis par les Missions Locales de Nîmes Métropole et de Petite Camargue (Vauvert) qui partent pour 5 semaines en stages à Berlin. Ils seront de retour le 11 juillet.


Le 12 juin c’est en Italie, à Brescia, que partiront en stages pour 4 semaines 4 jeunes de la Mission Locale de Mende (Lozère). Ils seront de retour le 10 juillet.


Fin août c’est pour des stages de longue durée (4 mois) que partiront en Suède, à Lund (c’est le sud de la Suède, pas le grand nord), 6 jeunes suivis par Pôle emploi Occitanie. Un pays d’accueil en plus à la panoplie de la Maison de l’Europe ! C’est à l’occasion d’un projet commun, « My soft city », que la Maison de l’Europe a connu le partenaire suédois de Lund.


Après le retour chaque stagiaire reçoit un certificat Europass Mobilité, très apprécié par les futurs employeurs. C’est un plus important pour un CV, car faire un stage dans un autre pays est un enrichissement de la personnalité et la marque d’une bonne adaptabilité, d’une certaine curiosité et, osons le mot, d’une bonne dose d’audace pour « sortir de sa zone de confort » selon une expression à la mode.


Ces stages demandent évidemment un travail de préparation qui est peu visible mais indispensable : il faut avoir dans la ville de destination une association partenaire qui trouvera pour les stagiaires des entreprises d’accueil et des logements, et veillera à leur bonne intégration ; il faut aussi prendre une part active au choix des jeunes qui partiront en fonction de leurs profils, de leurs motivations, de leur adaptabilité, et faire coïncider les domaines des entreprises d’accueil et les orientations et aptitudes des stagiaires.

Pendant les stages il peut y avoir des aléas et la Maison de l’Europe est en liaison régulière avec à la fois le partenaire local et la Mission Locale qui a sélectionné les jeunes avec elle.

A la Maison de l’Europe ce travail important est le domaine de Monika Oszmaniec, venue de Pologne en 2018 pour une année de volontariat européen et restée à Nîmes.


Mai : deux pastilles du mercredi de Teofana


Rapprocher les citoyens de l’Union Européenne, voilà l’objectif de la rubrique « La pastille du mercredi », faite par notre volontaire européenne roumaine, Teofana ! Tous les mercredis, retrouvez sur nos réseaux sociaux Facebook et Instagram des petits thèmes de réflexion et des actualités de l’Union Européenne.

En voici deux. Bonne lecture !



LIFE, cela veut dire vie en anglais. Vie, cela veut dire notre planète, son avenir et donc plus d’actions pour le climat !

A ce sujet, l’Union européenne a mis en place le programme LIFE, le seul qui jusqu’au Pacte vert était consacré à l’environnement et au climat ! Récemment, l’UE a renouvelé le budget avec 5,4 milliards d’euros.

Protéger et améliorer la qualité de l’environnement, stopper la perte de biodiversité, voilà quelques objectifs que le programme LIFE veut atteindre.

Pour en savoir plus à ce sujet et sur les axes de développement de LIFE :





Le mois de mai, c’est par excellence le mois où l’on fête l’Europe !

Savez-vous que Victor Hugo a été le premier, à l’époque moderne (les deux siècles précédents), à envisager une unité européenne ? C’est lui qui a le premier parlé des «États-Unis d’Europe».


Ensuite, après la Deuxième guerre mondiale, en 1950, le ministre des Affaires étrangères Robert Schuman prend le devant de la scène, mené par son désir d’établir la paix et prononce la fameuse «Déclaration Schuman», véritable point de départ de la construction européenne.

Si vous avez 6 minutes, regardez la vidéo réalisée par Arte afin de mieux comprendre l’Union depuis sa création jusqu’à présent, en passant aussi par les moments les plus difficiles que l’Europe a dû surmonter au fil du temps.



Volontariat sous le soleil grec


Nous avons eu la chance d’être choisis pour une mission de volontariat du Corps Européen de Solidarité, financé par l’Union Européenne. C’est une aubaine pour nous deux, sur le plan tant personnel que professionnel, et après un mois passé en Grèce, nous partageons avec vous ce que nous avons pu voir et faire !


Bonjour à tous ! Nous sommes Tarik (23 ans) et Esther (27 ans). Nous venons tous les deux de villages près de Nîmes. On a atterri à Xylokastro le 1er mai, pour participer à une mission de volontariat de 2 mois dont le thème est « Protection de l’environnement ».

La ville de Xylokastro fait partie de la région de Corinthe dans le Péloponnèse. On est à peu près à 1h de train d’Athènes.

C’est une ville en bord de mer, très touristique l’été. Pour faire une comparaison, c’est un peu comme notre Grande-Motte !


Pour arriver en Grèce, avec la crise sanitaire, le trajet s’est déroulé mieux que ce que l’on pensait ! Au départ de Marseille, nous avons dû fournir un test PCR pour prouver notre état de santé. Nous avons fait une petite escale à Frankfurt (très pluvieux !) et nous avons posé nos pieds en Grèce sous un soleil incroyable et avec 29 degrés !

Sans cette crise, le vol Marseille-Athènes se fait en 2h30. Avec l’escale, le trajet nous a pris 5h.


Notre arrivée en Grèce est assez incroyable !

Pour Tarik, c’est du plaisir car il vit une nouvelle expérience. « Avec la COVID, les activités professionnelles et personnelles sont réduites, et on finit par tourner en rond car on ne sait plus quoi faire. Et là, je sais que je viens pour aider. »

Pour Esther, c’est un sentiment de retrouvailles. « J’ai été bénévole pendant un moment et j’ai dû le mettre de côté pour finir mes études et travailler. Avec la dure période de ces derniers mois, j’ai sauté le pas et décidé de retrouver ces sensations-là »


XYLOKASTRO


Nous vivons dans un appartement que nous partageons avec 8 autres personnes françaises. C’est un logement mis à disposition depuis 2007 pour les volontaires en missions « court-terme ». On a tout le confort classique nécessaire pour un séjour de 2 mois.

A contrario, les volontaires en missions « long terme » vivent dans un autre appartement pas très, loin de chez nous. Ils viennent de différents pays (Danemark, République Tchèque, Portugal, Pologne) leurs missions peuvent durer 5 à 8 mois.


Nous sommes à 20mn de marche de la forêt de pins dans laquelle nous travaillons.

La mer est en bordure ce qui fait que nous pouvons nous baigner à tout moment ! C’est une ville touristique en été, il y a beaucoup de restaurants et de bars.

A gauche : décapage de murs avant la peinture finale A droite: vue depuis la forêt de pins sur la plage de galets et la Mer Ionienne.



En parlant de la forêt de pins, le projet « Protection de l’environnement » donne la priorité au nettoyage de cette zone. C’est une forêt en bordure de mer sur 2km de long. Les plages comme l’intérieur de la forêt sont très empruntés par les locaux et les touristes. Elles font partie de la beauté naturelle de la municipalité.

Toutefois, on est aussi sollicités pour d’autres travaux comme peindre des murs, nettoyer des zones à l’extérieur de la ville, …




Pour conclure, depuis notre arrivée nous avons vu et fait des choses qui nous changent petit à petit. Pour Tarik il y a trois choses qui l’ont marqué « Ce qui me marque, c’est la vie au quotidien. La vie en Grèce est moins chère qu’en France. Il y a aussi notre week-end à Patras qui a été super ! Et aussi de découvrir la culture d’un pays de religion orthodoxe. »

Pour Esther : « C’est la découverte d’une nouvelle culture et d’une nouvelle langue, rencontrer des personnes volontaires qui ont le même état d’esprit que moi, être utile auprès d’une communauté. Le pays et les locaux nous donnent beaucoup. Ils sont ouverts envers nous, ils sont vraiment gentils »


Depuis le début, nous avons profité de beaucoup de choses. Nous avons eu l’occasion de voyager les week-ends, avec des rencontres au hasard sur les trajets, et d’apprendre sur nous-mêmes comme sur l’impact que nous avons sur le monde qui nous entoure. Il nous reste encore un mois et nous avons encore beaucoup de choses à faire pour la municipalité !



Connaissez-vous la BCE ?


La Banque Centrale Européenne ? Bien sûr, tout le monde connaît. Sauf qu’en l’occurrence il s’agit dans ce titre de la Banque des Citoyens Européens (1). Quel est le lien avec la BCE stricto sensu -parce qu’il y en a un ? Tout simplement la volonté de quelques acteurs aussi attachés à défendre les progrès d’une Europe fédérale en devenir qu’à veiller à ce que ces avancées soient aussi démocratiques que possible : pour nous, au MEF, quoi de plus louable ?

Or la plus grande avancée fédérale de ces 30 dernières années dans l’UE, c’est bien la BCE, et surtout sa montée en puissance après la crise financière de 2008, puis depuis le début de la crise sanitaire. En Europe même l’euro s’est consolidé, sur la scène internationale il s’est affirmé, et quant au mandat de la BCE, il s’est élargi de fait grâce à la lucidité de ses trois derniers présidents, Jean-Claude Trichet, Mario Draghi, aujourd’hui Christine Lagarde.


Oui mais : les citoyens là-dedans ? C’est la question que se sont posée l’Institut Veblen (2), Positive Money Europe (3), Greentervention (4) et Particitiz (5), et la réponse a pris la forme d’une plateforme électronique ouverte à tous les Européens, soutenue par la Commission européenne (6), et ancrée dans cinq pays (France, Allemagne, Espagne, Pays-Bas, Italie). Cette dimension d’emblée transnationale explique, au risque de nous agacer, la tentation des anglicismes. La liste exhaustive des organisations qui ont rejoint l’initiative va d’ailleurs dans le même sens (7), mais dans le cas présent ce n’est sans doute pas le plus important.


Plateforme, qu’est-ce à dire ? Ce terme vague recouvre bien des réalités, parfois pernicieuses (les réseaux sociaux, dont on connaît les vertus et les travers, sont aussi des « plateformes »), parfois simplement évanescentes. Au cas présent, il s’agit de mettre en œuvre un programme à la fois concret et ambitieux : planifier dans chacun des 5 pays concernés, entre le 19 avril et le 31 mai, 5 visio-conférences. Le but de ces manifestations virtuelles est d’interpeller la BCE (la vraie, cette fois), en rassemblant les questions des participants, et leurs réactions à des points de vue d’experts, assez divers pour qu’un vrai débat ait lieu, et assez convergents pour que la visée d’une Europe plus forte et plus solidaire ne soit jamais oubliée. En particulier, tant les spécialistes que les simples participants sont invités à faire des suggestions qui devraient encourager la Banque Centrale Européenne à élargir réellement son mandat initial.

À titre d’exemple, la visio-conférence du 17 mai avait pour thème : la BCE doit-elle flécher plus systématiquement les flux financiers vers le changement climatique, et le peut-elle ? Les experts invités, avec des points de vue différents mais non opposés, étaient Jézabel Couppey-Soubeyran, maîtresse de conférences et économiste, et Jean-Pierre Landau, ancien haut fonctionnaire français, spécialiste du système bancaire -un débat de haute volée donc. Tout comme celui du 25 mai, sur le thème « Comment faire de la BCE notre Banque citoyenne européenne? » avec comme discutants Pervenche Bérès, ancienne euro-députée, et Georges Papaconstantinou, ancien ministre des Finances du gouvernement socialiste grec en 2010.


Circonstance importante : il se trouve précisément que la BCE a prévu de procéder en septembre 2021 à une évaluation stratégique de son action. Ce n’est pas un propos en l’air, même s’il ne fait pas la une de nos journaux télévisés ; qu’on en juge par cette annonce faite en toutes lettres sur le site de la BCE (8):


La BCE et l’ensemble des banques centrales nationales de la zone euro organisent différentes activités d’écoute auprès du grand public, des organisations de la société civile et des milieux universitaires. Les idées et points de vue exprimés lors de ces rencontres alimenteront notre évaluation stratégique.

Et le texte est en français !


C’est pour répondre à cette invitation que plusieurs organisations de la société civile ont créé la Banque citoyenne européenne pour permettre aux citoyens de faire entendre leur voix lors de cette évaluation.


Au terme de cette première étape du processus, une « Assemblée citoyenne » composée de 30 à 40 participants se réunira en distanciel le 4 juillet dans chacun des 5 pays engagés dans cette « BCE » nouvelle mouture. Ces participants, volontaires et ensuite tirés au sort, élaboreront avec l’aide d’animateurs qualifiés trois propositions susceptibles d’être portées à la connaissance de la BCE (celle de Francfort) dans la perspective de cette évaluation stratégique prévue au cours du dernier quadrimestre 2021.


Pour ma part, je suis en général assez circonspect à l’égard de certaines formes de démocratie dite participative ; ainsi d’ailleurs que vis-à-vis des initiatives qui se proclament « citoyennes » : elles cachent souvent un activisme qui a tendance à prendre le pas sur la raison et l’information factuelle.


Mais dans le cas présent, rien à dire : chapeau !


Jean-Luc Bernet, vice-président du MEF-30


Pour en savoir plus : https://europeancitizensbank.eu/processes/France?locale=fr


(1) En bon français : European Citizens Bank…

(2) https://www.veblen-institute.org. Thorstein Veblen est un économiste hétérodoxe du début du 20e siècle. Fondateur en économie du courant « institutionnaliste », il est considéré comme un des inspirateurs du pragmatisme keynésien appliqué par Roosevelt.

(6) Dans le cadre du programme « Europe for citizens »

(7) On trouve en effet : ONE pour Our New Economy, Revo (Rethink Recovery)-Prosperidad Sostenible, Rethink the Recovery NL, mais on soupire d’aise avec Finanzaetica (ouf!).


Les travailleurs détachés détruisent nos emplois ! Vraiment ?


Le « plombier polonais », ça nous ramène à 2003-2004, quand les souverainistes tentaient d’effrayer les citoyens français en prédisant (sans y croire eux-mêmes) un déferlement de travailleurs d’autres pays européens sur une France réduite au chômage… Dans leurs discours le projet de directive Bolkestein sur la libre circulation des services ne pouvait que ruiner notre pays, et pour mieux forcer le trait Bolkestein (néerlandais) était prononcé comme Frankenstein !



Rien de cela ne s’est produit et les règles européennes sur les travailleurs détachés ont garanti la libre circulation des travailleurs en Europe tout en interdisant l’exploitation de ces travailleurs par des employeurs avides de profits. La règle la plus importante est qu’un travailleur détaché par une entreprise d’un pays européen A dans un autre pays européen B ne peut l’être que temporairement (maximum 12 mois, renouvelable une fois) et que pendant son détachement il a les mêmes conditions salariales qu’un travailleur du pays B faisant le même travail : salaire, temps de travail, heures supplémentaires, congés payés. A trail égal, salaire égal. En revanche, le travailleur détaché reste affilié aux organismes de sécurité sociale du pays de son entreprise, le pays A. Si les cotisations du pays A sont inférieures à celles du pays B, il y a un gain pour l’employeur du pays A. Ce gain est donc très limité, d’autant plus que l’employeur doit aussi payer les frais liés au détachement, notamment les frais de déplacement et d’hébergement. Les travailleurs détachés d’autres pays européens représentent en France moins de 2 % de la population active, avec des secteurs où cette part est nettement plus élevée, comme l’agriculture ou le BTP. Les restrictions à la circulation entre pays européens en 2020 et 2021 dues au Covid 19 ont d’ailleurs bien fait apparaître que ces travailleurs étaient absolument nécessaires à ces secteurs. Bien sûr il y a des abus, comme dans bien d’autres domaines : le problème, ce ne sont pas les règles européennes, mais leur contournement, la fraude ou leur non-respect. Quand un travailleur détaché en France est payé moins que le SMIC, c’est de la fraude. Quand l’employeur qui détache un travailleur ne respecte pas les règles sur le temps de travail, c’est de la fraude. Quand un travailleur détaché est hébergé dans des conditions déplorables par son employeur, avec un loyer exorbitant retenu sur son salaire, c’est illégal. Les services de l’inspection du travail ne restent pas les bras croisés devant ces abus. Très récemment l’entreprise espagnole Terra Fecundis a été assignée devant un tribunal correctionnel pour fraude au travail détaché et « marchandage de main-d’œuvre en bande organisée » (non paiement d’heures travaillées, non majoration sur des heures supplémentaires, dépassement du temps de travail maximum,…). En outre, l’entreprise est accusée d’être faussement espagnole : elle envoie chaque année en France plusieurs milliers de travailleurs agricoles (souvent d’origine sud-américaine mais ayant soit la nationalité espagnole soit un permis de travail en Espagne) et c’est en France qu’elle réaliserait l’essentiel de son chiffre d’affaires ; elle aurait donc dû déclarer un établissement stable en France puisqu’elle y exercerait « une activité stable, permanente et continue ». Le parquet a requis 5 ans de prison, dont 4 avec sursis, contre trois dirigeants de Terra Fecundis. L’URSSAF est partie civile dans ce procès, puisque Terra Fecundis aurait frauduleusement échappé au paiement de cotisations sociales en France : le préjudice est évalué à 80 millions d’€, plus 30 millions d’intérêts de retard. D’autres procès sont prévus contre la même entreprise, dont un au tribunal de Nîmes.



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