Lettre Europe Janvier
Tribune: Merci qui ? Merci M. Trump !
« L'OTAN est obsolète » ; la brutalité de Donald Trump nous agace, mais à quelque chose malheur est bon et les Européens commencent enfin à se rendre compte que le parapluie américain est rangé au fond d'un placard. « L'OTAN en état de mort cérébrale » : Emmanuel Macron a dit tout haut ce que certains avaient en tête et ce que d'autres ne voulaient pas voir : notre assurance-sécurité américaine est désormais échue.
Depuis la Seconde guerre mondiale, nous avions pris l'habitude de considérer que le shérif américain allait toujours nous protéger contre les « méchants ». Nous avions refusé de voir certains signes qui auraient dû nous alerter sur la disparition progressive de cette protection. Déjà, en 1956, les Américains nous avaient bien fait comprendre qu'ils désapprouvaient fortement l'expédition franco-britannique chargée de "reconquérir" le canal de Suez, nationalisé par l'Egypte de Nasser. Les gouvernants français et britannique en ont tiré des leçons différentes : pour les Anglais, seul un alignement inconditionnel sur les positions américaines leur semblait pouvoir consolider leur « relation spéciale » avec Washington. Les gouvernements français successifs ont eu des conclusions inverses : on n'est jamais si bien servi que par soi-même et, dès la fin de la IVe République, ils ont commencé à développer une force de frappe atomique autonome. Le général de Gaulle a poursuivi cette politique d'indépendance, allant jusqu'à retirer la France du commandement intégré de l'OTAN.
Nos partenaires allemands, vaccinés contre le militarisme, se sont réfugiés prudemment sous l'aile américaine, ce qui pouvait se comprendre dans le contexte de la « guerre froide » : ils étaient au contact direct avec les Soviétiques le long du « rideau de fer » et, de plus, cela leur permettait de consacrer toutes leurs ressources à leur reconstruction.
Le concept de « riposte graduée », adopté (1962) par les Américains, aurait dû leur ouvrir les yeux : désormais, l'arme nucléaire américaine pourra être utilisée de manière graduée (avec plus ou moins de puissance) suivant le niveau de menace tel qu'il serait apprécié par les seuls militaires américains. Cela voulait dire, en creux, que dans certains cas les États-Unis ne frapperaient pas l'U.R.S.S en cas d'intervention soviétique en Europe. L'absence de réactions américaines autres que verbales à l'écrasement de la Hongrie (1956), à la construction du Mur de Berlin (1961), à la répression du « printemps de Prague » (1968) confirmait cette stratégie.
La disparition du « Rideau de fer » (1989) et l'évaporation de l'U.R.S.S (1991) ayant fait disparaître, dans un premier temps, toute menace existentielle sur l'Europe a conforté les U.S.A dans leur retrait progressif de notre continent. L'OTAN a été maintenue en activité (contrairement à son équivalent communiste, le Pacte de Varsovie), surtout pour permettre aux Américains d'étendre leur influence dans les pays d'Europe centrale et orientale, très demandeurs d'une assurance contre le retour de l'ancien maître russe.
Mais, au fil du temps, la Chine a pris la place de « grand méchant loup » pour les États-Unis qui, désormais, répugnent à prendre en charge l'Europe devenue entre temps un concurrent commercial embêtant : "pourquoi continuer à payer pour des Européens dont les intérêts divergent des nôtres et qui, de plus, seraient en mesure de payer leur propre défense", se disent-ils ?
Obama nous le faisait comprendre avec ses manières policées, Trump nous le confirme avec ses manières de cow-boy : les États-Unis regardent vers le Pacifique et plus vers l'Atlantique.
Le conflit en Syrie a servi de révélateur : Obama a lâché les Européens en renonçant au respect de ses « lignes rouges » (utilisation des armes chimiques par le régime syrien contre sa population civile) alors que les Français et les Britanniques étaient prêt à intervenir militairement. Ensuite Trump a laissé le champ libre aux séides du régime de Damas, aux milices au service des Turcs et aux militaires russes, en laissant tomber les Kurdes qui avaient porté l'essentiel de la lutte occidentale contre Daech.
Malgré tout, chez la plupart de nos partenaires européens, on pense que l'ère Trump est un mauvais moment à passer et que tout va revenir à la normale dans un an, après les élections présidentielles (ou dans 5 ans?). Leur attitude va de la grande prudence des Allemands jusqu'à la flagornerie des ultra-conservateurs polonais en passant par l'illusion des Britanniques sur la pérennité de la « relation spéciale » et par la foi aveugle dans le neutralisme pour cinq pays de l'Union européenne*. Il serait temps que les Européens prennent en main leur défense ; de toute les façons, les Américains leur imposeront de payer pour cela, alors autant que cet argent soit investi dans des matériels militaires européens. Merci M. Trump !
Frédéric Bourquin, président de la Maison de l'Europe de Nîmes
* Autriche, Finlande, Irlande, Malte, Suède.
Le Mur de Berlin trente ans après
Qu’en dire qui n’ait déjà été mainte fois répété ? Les témoignages entendus lors de la soirée du jeudi 14 novembre à la Maison de l’Europe voulaient, par leurs différences, apporter des éclairages qui ne sont, à tout prendre, pas si souvent rappelés.
Notamment ceci : que derrière le voile d’une dictature - réelle et à l’occasion féroce : la Stasi n’est pas une invention - il pouvait y avoir aussi une vraie vie, douce, paisible, riche même d’un climat relationnel diversifié et même, disons le mot, relativement libre.
Michael Stange, qui a vécu ses onze premières années à quelques kilomètres seulement du rideau de fer, témoigne du fait qu’on pouvait parfaitement vivre sans jamais le voir vraiment. À cela, bien des explications, à commencer par celle de l’interdiction de s’en approcher. Mais il témoigne aussi du fait qu’aucune curiosité particulière ne l’y aurait poussé, ne serait-ce que parce que sa propre vie d’enfant, partagée entre l’école, la famille, les activités de loisirs, ne se distinguait sans doute de guère de celles des enfants de son âge à l’Ouest. Le Mur, nous dit-il, il ne l’a découvert en fait que lorsqu’il est tombé.
Le témoignage de Jean-Louis Leprêtre, qui a vécu de longues années comme diplomate culturel représentant de la France en RDA, est certes bien différent, mais d’une certaine manière il recoupe le précédent. À l’entendre, toutes ces années passées de l’autre côté du mur, à Berlin « capitale de la RDA » (donc Berlin-Est) lui ont fait découvrir une vie culturelle somme toute assez riche, un cinéma vivant, un niveau d’éducation élevé, un climat relationnel qui ne manquait ni de qualité, ni de diversité.
L’expérience de Frédéric Bourquin, telle qu’il l’évoque cinquante ans plus tard, est d’une autre nature. Jeune appelé basé dans le secteur français d'occupation de Berlin à la fin des années 60, il n’était autorisé qu’à de brèves - et bien sûr très contrôlées - excursions dans un Berlin-Est qui portait encore les stigmates de la guerre, et où les réalisations du régime (comme la tour de l’Alexanderplatz) n’en étaient que plus ostentatoires. Sans doute cette portion de ville pouvait-elle paraître, à qui n‘y séjournait pas, morose, voire terne.
Trente ans plus tard, même si personne ne souhaiterait revenir en arrière, le constat qui revient de plus en plus souvent est qu’on a peut-être confondu vitesse et précipitation. Il est vrai que les planètes étaient alignées : le mur avait déjà commencé à s’effriter avec pendant l’été l'ouverture du rideau de fer en Hongrie et des avancées vers la démocratie en Pologne, en Tchécoslovaquie ; et Gorbatchev, qui promettait de ne pas faire intervenir l'armée de l'URSS, pouvait fort bien être renversé ; il a d‘ailleurs bien failli l’être moins de deux ans plus tard.
Mais le fait est que dans cette précipitation, on a aussi fait table rase d’acquis dont on se dit après coup qu’ils auraient mérité d’être conservés, voire améliorés : on pense par exemple aux nombreux services collectifs qui maillaient, non sans arrière-pensée sans doute, la vie sociale, culturelle et même éducative de la population en RDA.
Du coup, nombreuses sont les fractures que toute la bienveillance, tous les sacrifices - réels - faits par les Allemands « de l’Ouest » n’ont pas réussi à réduire. Elles se mesurent aujourd’hui à l’aune de la montée des populismes dans les Länder de l'ex-RDA.
Oui, comme cela a été rappelé lors de cette soirée, c’est bien un bilan qu’on peut faire aujourd’hui, où chaque acquis s’accompagne d’une perte. C’est aussi cette lucidité qui donne tout son sens à la pratique même de la commémoration.
Le Mur de Berlin trente ans après
Qu’en dire qui n’ait déjà été mainte fois répété ? Les témoignages entendus lors de la soirée du jeudi 14 novembre à la Maison de l’Europe voulaient, par leurs différences, apporter des éclairages qui ne sont, à tout prendre, pas si souvent rappelés.
Notamment ceci : que derrière le voile d’une dictature - réelle et à l’occasion féroce : la Stasi n’est pas une invention - il pouvait y avoir aussi une vraie vie, douce, paisible, riche même d’un climat relationnel diversifié et même, disons le mot, relativement libre.
Michael Stange, qui a vécu ses onze premières années à quelques kilomètres seulement du rideau de fer, témoigne du fait qu’on pouvait parfaitement vivre sans jamais le voir vraiment. À cela, bien des explications, à commencer par celle de l’interdiction de s’en approcher. Mais il témoigne aussi du fait qu’aucune curiosité particulière ne l’y aurait poussé, ne serait-ce que parce que sa propre vie d’enfant, partagée entre l’école, la famille, les activités de loisirs, ne se distinguait sans doute de guère de celles des enfants de son âge à l’Ouest. Le Mur, nous dit-il, il ne l’a découvert en fait que lorsqu’il est tombé.
Le témoignage de Jean-Louis Leprêtre, qui a vécu de longues années comme diplomate culturel représentant de la France en RDA, est certes bien différent, mais d’une certaine manière il recoupe le précédent. À l’entendre, toutes ces années passées de l’autre côté du mur, à Berlin « capitale de la RDA » (donc Berlin-Est) lui ont fait découvrir une vie culturelle somme toute assez riche, un cinéma vivant, un niveau d’éducation élevé, un climat relationnel qui ne manquait ni de qualité, ni de diversité.
L’expérience de Frédéric Bourquin, telle qu’il l’évoque cinquante ans plus tard, est d’une autre nature. Jeune appelé basé dans le secteur français d'occupation de Berlin à la fin des années 60, il n’était autorisé qu’à de brèves - et bien sûr très contrôlées - excursions dans un Berlin-Est qui portait encore les stigmates de la guerre, et où les réalisations du régime (comme la tour de l’Alexanderplatz) n’en étaient que plus ostentatoires. Sans doute cette portion de ville pouvait-elle paraître, à qui n‘y séjournait pas, morose, voire terne.
Trente ans plus tard, même si personne ne souhaiterait revenir en arrière, le constat qui revient de plus en plus souvent est qu’on a peut-être confondu vitesse et précipitation. Il est vrai que les planètes étaient alignées : le mur avait déjà commencé à s’effriter avec pendant l’été l'ouverture du rideau de fer en Hongrie et des avancées vers la démocratie en Pologne, en Tchécoslovaquie ; et Gorbatchev, qui promettait de ne pas faire intervenir l'armée de l'URSS, pouvait fort bien être renversé ; il a d‘ailleurs bien failli l’être moins de deux ans plus tard.
Mais le fait est que dans cette précipitation, on a aussi fait table rase d’acquis dont on se dit après coup qu’ils auraient mérité d’être conservés, voire améliorés : on pense par exemple aux nombreux services collectifs qui maillaient, non sans arrière-pensée sans doute, la vie sociale, culturelle et même éducative de la population en RDA.
Du coup, nombreuses sont les fractures que toute la bienveillance, tous les sacrifices - réels - faits par les Allemands « de l’Ouest » n’ont pas réussi à réduire. Elles se mesurent aujourd’hui à l’aune de la montée des populismes dans les Länder de l'ex-RDA.
ui, comme cela a été rappelé lors de cette soirée, c’est bien un bilan qu’on peut faire aujourd’hui, où chaque acquis s’accompagne d’une perte. C’est aussi cette lucidité qui donne tout son sens à la pratique même de la commémoration.
Cinéma européen à la Maison de l'Europe
Jeudi 5 décembre à 20h, une séance était prévue au cinéma "Le Sémaphore", très cornu des cinéphiles de Nîmes et environs, pour projeter le film islando-franco-ukrainien « Woman at war » de Benedikt Erlingsson, film lauréat du Prix européen Lux 2018. La veille, Le Sémaphore nous a informés que compte tenu des importants mouvement de grève prévus le 5 décembre, il était contraint par manque de personnel en nombre suffisant d'annuler toutes les séances de cette journée à partir de 18h!
En accord avec le Sémaphore, l'équipe de jeunes de la Maison de l'Europe, autour de Léonie, a réagi très vite: elle a décidé de faire la projection au local de la rue de la République, avec le matériel de la Maison de l'Europe, et elle a très largement diffusé l'information de ce changement de lieu, également affichée sur les portes du Sémaphore.
Une quarantaine de personnes sont venues assister à cette projection, sur un écran évidemment beaucoup plus petit que celui d'une salle de cinéma et avec un son moins enveloppant... cela a cependant été vite oublié devant la beauté et l'intérêt de ce film.
« Woman at war » est un "conte écologique": le combat d’un personnage qui veut à tout prix défendre la nature vierge de l'Islande, luttant seul contre un géant international de l’industrie et contre les autorités et même l'opinion dominante de son pays… Un personnage féminin attachant et complexe, qui hésite entre un bonheur personnel possible qui se présente et son action pour la nature avec la police aux trousses.
La projection a été suivie d’un échange d'une grande richesse avec le public ainsi qu’avec un membre du collectif écologique « Nîmes en transition ».
Lancé en 2007, Le prix LUX est un prix cinématographique décerné par le Parlement européen, il est attribué par un jury de députés européens. Il récompense des films qui abordent des sujets d’actualité et reflètent la situation de l’Europe au moment du tournage. Ce prix offre à trois films européens l’occasion d’être sous-titrés dans les 24 langues officielles de l’UE.
C'est le Parlement européen qui achète les droits de diffusion et propose une diffusion à chaque Centre Europe Direct, pour des projections gratuites suivies d'un débat: la séance au Sémaphore était ainsi prévue avec entrée gratuite, la Maison de l'Europe n'aurait eu à payer que la mise à disposition de la salle et des moyens techniques du Sémaphore.
Agenda Lettre Europe Décembre 2019 - Janvier 2020
Mardi 17 décembre :14h – 17h
"Bouger en Europe". Permanence à la Mission locale jeunes d’Alès agglomération. Présentation des dispositifs européens pour les jeunes.
6 Quai Boissier de Sauvages, 30100 Alès
Jeudi 19 décembre 10h – 11h30
"Bouger en Europe". Permanence de la Maison de l'Europe à la Mission locale jeunes en Lozère. Présentation des dispositifs européens pour les jeunes.
1 Rue du Faubourg Montbel, 48000 Mende
Jeudi 19 décembre, à partir de 16h30
Fête de Noël de la Maison de l’Europe de Nîmes
Maison de l'Europe de Nîmes, 46 rue de la République à Nîmes
Jeudi 19 décembre, 18h
Café linguistique de la Maison de l'Europe: pratiquer anglais, russe, allemand, espagnol et italien dans un cadre original et convivial
Le SPOT, 8 rue de l'Enclos Rey à Nîmes
La Maison de l'Europe sera fermée du samedi 21 décembre au dimanche 5 janvier. Bonne fin d'année 2019 et meilleurs voeux pour 2020 !
Vendredi 10 janvier
Départ de 10 élèves et 2 enseignants du Lycée Hemingway de Nîmes en stage Erasmus + à Prague (République Tchèque) dans le secteur de la mode
Prague, République Tchèque
Samedi 11 janvier
Départ de 4 élèves et 1 enseignant du Lycée Jacques Prévert d’Alès en stage Erasmus + à Kecskemét (Hongrie) dans le secteur de la vente
Kecskemét, Hongrie
Jeudi 16 janvier,10h30 – 12h30 / 14h – 16h
Les stages Erasmus : réunion et formation à la Mission locale jeunes de l’Aveyron
41-43 Rue Béteille, à Rodez
Jeudi 16 janvier, 18h -20h
"La Finlande et le bilan de sa présidence du Conseil de l'UE au 2ème semestre 2019", par Mme Anna Esko, Conseillère auprès de l'ambassadeur de Finlande en France. Présentation organisée par le Mouvement européen du Gard.
Maison de l'Europe de Nîmes, 46 rue de la République à Nîmes
Mercredi 23 janvier, 18h
Céfé linguistique de la Maison de l'Europe
Le SPOT, 8 rue de l'Enclos Rey à Nîmes
Jeudi 24 janvier, 9h – 17h
Salon Lycée Avenir pour les lycéens à Nîmes: Stand d’info sur l’Union européenne et conférence sur les dispositifs européens pour les jeunes
Parc des expositions, 230 avenue du Languedoc, Nîmes
Samedi 25 janvier, 10h-12h30
Assemblée générale annuelle du Mouvement européen du Gard
Maison de l'Europe de Nîmes, 46 rue de la République à Nîmes
Jeudi 30 janvier, 9h – 12h30 / 13h30 – 17h
Journée Métiers & Formations pour les lycéens à Bagnols-sur-Cèze: Stand d'info sur l’Union européenne et conférence sur les dispositifs européens pour les jeunes
Hall Les Eyrieux, Bagnols sur Cèze
Vendredi 31 janvier
Départ de 14 jeunes des Missions locales jeunes de Nîmes Métropole et de Vauvert - Petite Camargue en stage Erasmus + à Barcelone (Espagne) dans divers secteurs professionnels
Barcelone, Espagne
Des projets de développement rural proches de Nîmes soutenus par l'Europe
En 2018, le Contrat de Ruralité du PETR (Pôle d'équilibre territorial rural) «Garrigues et Costières de Nîmes», qui regroupe Nîmes-Métropole et la Communauté de communes Beaucaire - Terre d'Argence, a permis le soutien à l'investissement de plus de 1,4 million d'euros pour des opérations portées par des communes et intercommunalités sur le territoire du PETR. Ces projets ont été financés en partie par le programme européen LEADER - Liaison entre les actions du développement de l'économie rurale, qui est alimenté par le fonds FEADER - Fonds européen agricole pour le développement rural:
La construction d'une cantine scolaire à Clarensac
La création d'une maison des services à Vallabrègues
L'aménagement urbain du centre-ville (secteur 3) à St-Gilles
La création d'un pôle sportif, associatif et culturel à Bellegarde (projet porté par la Communauté de communes Beaucaire - Terre d'Argence)
La réhabilitation du gymnase à Rodilhan
La création de la Maison des associations à Manduel
7 nouveaux projets ont récemment été sélectionnés pour bénéficier au total de 330 000 € supplémentaires de financements du programme européen LEADER (fonds européen FEADER):
L'édition du livre « Terroir de pierre et de bois » porté par le photographe Daniel GUILHAUME: montant du projet 13 500 €, subvention européenne 8 650 € (64 %)
La valorisation et la pérennisation de l’Abbaye rupestre de St Roman-de-l’aiguille de Beaucaire portée par la Communauté de Commune de Beaucaire Terre d'Argence: 169 200 €, fonds européen Feader 90 000 € (53 %).
Cette très ancienne abbaye a une situation magnifique, au sommet d'une colline qui domine la vallée du Rhône... et pourtant elle est troglodyte (en partie souterraine): elle n'est surmontée que par une dalle naturelle de calcaire plus dur qui couronne la colline. De nombreuses tombes creusées dans cette dalle ajoutent à l'intérêt de la visite du site, qui a aussi servi de carrière de pierre et failli terminer dans les fours de la cimenterie toute proche.
La création d'un jardin collectif porté par la Commune de Milhaud: 24 900 €, fonds européen Feader 15 900 € (64 %)
Projet de reconquête innovante des terres agricoles en Vaunage pour une ouverture aux emplois dans un espace test et une meilleure alimentation de proximité, porté par la Commune de St Dionisy
La mise en place d'une route des métiers "Détours et savoir-faire en Garrigues et Costières de Nîmes", portée par la Chambre de Métiers et de l'Artisanat du Gard
Projet "Des circuits courts à la cantine et nos assiettes se redessinent" porté par la Commune de Manduel
La création et l'aménagement de deux aires de covoiturage à Bellegarde et à Fourques, projet porté par la Communauté de Communes Beaucaire - Terre d'Argence
Ces projets sont d'une grande diversité et beaucoup touchent de près la vie quotidienne des habitants ou leur cadre de vie.
L’Europe près de chez nous : bravo au GAL (Groupe d’Action Locale) Uzège-Pont du Gard
Le projet NECT’ARTS reçoit le prix du programme européen LEADER pour l’innovation et l’expérimentation en milieu rural. Et quel projet ! NECT’ARTS le bien nommé avait pour ambition de réunir trois territoires viti-vinicoles (deux en France et un en Roumanie) en associant les savoir-faire locaux, les métiers d’art et la création artistique autour du monde du vin. Le GAL Uzège-Pont du Gard, porté par le PETR (Pôle d’Équilibre Territorial Rural) du même nom, a déjà été à la source de nombreuses réalisations, dans lesquelles l’Union européenne intervient pour des montants souvent importants. Dans le cas présent, l’ensemble de l’action, dont le coût est de 100 000 € environ, est financée à 80% par le FEADER (Fonds Européen Agricole pour le Développement Rural). Ce projet a permis aux artistes de partager une résidence d’artistes par territoire, pour réaliser des installations ou des œuvres communes sur la thématique du vin. Mais il a aussi permis aux vignerons des trois territoires partenaires de s’enrichir mutuellement sur leurs différentes techniques et savoir-faire. En associant les échanges d’expériences du monde viticole (vignerons, élus, techniciens…) et différentes formes de coopération artistique, ce projet met à l’honneur les différentes AOP et laissera des traces visibles, à savoir les œuvres créées par les artistes, qui resteront installées dans les vignobles où ils ont été accueillis en résidence. Les deux premières séquences se sont déroulées en France (Uzège et Champagne) et le programme s’achèvera au printemps 2020 en Roumanie dans la région de Valcea, à 200 km à l’ouest de Bucarest. Pour avoir quelques vues de ces rencontres : https://www.youtube.com/watch?v=7rZibS_i3O4&feature=youtu.be et https://www.youtube.com/watch?v=gKJ7LrYf9e8&feature=youtu.be
L'Europe soutient les handicapés à Nîmes: l'exemple des "Chênes verts"
Dans les années 70 la famille Drimaracci a créé à Nîmes, dans la garrigue du quartier des Terres de Rouvière (1505 chemin du Mas de Roulan), une structure d'accueil et de professionnalisation pour des personnes souffrant de handicap mental. Cette structure est maintenant l'ESAT (Établissement et service d'aide par le travail) "Les chênes verts", où près de 60 personnes travaillent dans plusieurs activités: la fabrication de biscuits, viennoiseries et petits fours (tous excellents !), la carrosserie , les espaces verts et les services aux entreprises (avec la mise à disposition de personnel), pour un chiffre d'affaires commercial de presque 800 000 € par an. Le président de l'association qui porte l'ESAT, Jean-Claude Drimaracci, est en faveur de l'insertion par un travail réellement professionnel: "donner à ces personnes un vrai métier". Un nouvel atelier de biscuiterie a été inauguré en novembre 2019. D'un coût total de 1,35 million d'€ (bâtiment et équipements), il a été soutenu financièrement par de nombreux partenaires: État, collectivités territoriales, mécénat d'entreprises et de particuliers. L'Union européenne, par le FEDER (Fonds européen de développement régional), a apporté 225 000 €, soit 16,7 % de l'investissement.
La Finlande, un pays surprenant et peut-être exemplaire…
La Finlande a assuré au 2ème semestre la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne. Avant une soirée qui lui sera consacrée le 16 janvier, faisons un peu connaissance avec ce pays qui vu de Nîmes semble très lointain.
Un pays en tout cas peu connu, du moins en France. Petite vérification...
Le saviez-vous ? C’est dès 1906 que le droit de vote a été accordé à tous les citoyens finlandais, hommes et femmes, pour la première élection du Parlement du Grand-duché de Finlande, à l’époque territoire du tsar russe jusqu’à l’indépendance acquise en décembre 1917.
Le saviez-vous ? La Finlande a connu entre 1917 et 1944 pas moins de 5 guerres dévastatrices, dont une guerre civile qui a fait 100 000 morts en 100 jours (sur 4 millions et demi d’habitants) au début de l’année 1918. En comparaison, la guerre civile d’Espagne, avec laquelle les historiens font parfois le rapprochement, fit un million de morts (sur 35 millions d’Espagnols) en trois ans ! Cela donne une idée de la violence des affrontements de 1918 en Finlande.
Le saviez-vous ? À l’issue de la "guerre d’hiver" (1939/40) au cours de laquelle la petite armée finlandaise, avant de s’incliner, tint tête à l’Armée rouge alors alliée des nazis, Staline exigea la cession de portions du territoire, dont la Carélie où vivait alors 12% de la population finlandaise. 450 000 personnes furent rapatriées, prises en charge et réinsérées dans le pays sans désordres ni souffrances majeures, aux dires des survivants de l’époque.
Le saviez-vous ? Après la fin de la 2ème guerre mondiale, la Finlande encore marquée par bien des péripéties dévastatrices dut accepter l'exigence par les Soviétiques de réparations de guerre qui représentaient près de 10% du PIB ! Le pays s’en acquitta avant terme au prix d’une restructuration de tout son appareil productif.
On trouvera ces renseignements passionnants, et bien d’autres, dans Les difficultés de la reconstruction : le cas de la Finlande, 1944-1948, un ouvrage de Niko Rajaniemi, et surtout dans « Une histoire finlandaise », à revoir sur Arte.tv (émission du 7/12), un film remarquable d’Olivier Horn.
Et pour finir, cerise sur le gâteau, la première ministre désignée tout récemment s’appelle Sanna Marin, elle a 34 ans, est issue d’un milieu défavorisé et se trouve être LA plus jeune première ministre (hommes et femmes confondus) de l’histoire. Respect !
Et aujourd’hui ?
Aujourd’hui, la Finlande, résolument et définitivement neutre, à l’instar de sa voisine (et ancienne puissance dominante) la Suède, a rejoint le projet européen où elle joue un rôle éminent. Rappelons que vingt ans avant cette adhésion, c’est à Helsinki que furent signés en 1975 les accords du même nom, qui portèrent l’OSCE (Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe) sur les fonts baptismaux.
La Finlande a encore surpris le monde entier en prenant dès les années 80 et 90 le tournant de l’informatique et surtout de la téléphonie mobile, avec Nokia, resté le premier constructeur de téléphones portables de 1998 à 2011. Même après avoir perdu cette première place, Nokia s’est intelligemment reconverti, toujours dans le domaine des technologies de l’information, en diversifiant ses activités pour s’adapter à un secteur en constante évolution.
Mais là où les Finlandais nous étonnent le plus, c’est en occupant systématiquement le haut du tableau dans les résultats de l'enquête PISA. Pour mémoire, PISA signifie « Programme for International Student Assessment”, traduisible en « Programme International pour le Suivi des Acquis des élèves » (également PISA...): un programme porté par l’OCDE dont le siège, rappelons-le, est à Paris.
Ce n’est pas le lieu ici de décrire en détail ce qui, de l’avis des experts, explique cet excellent classement du système éducatif finlandais : les analyses abondent dans la presse généraliste et spécialisée, ainsi que sur le web. Toutes concordent, et concordent notamment sur cette donnée qui doit nous interpeller : les écoliers et lycéens finlandais sont dans leur grande majorité heureux de fréquenter leur établissement et d’y suivre leurs études, ce qui tranche avec l’avis des élèves français où les proportions sont exactement inverses entre satisfaits et mécontents.
Quoi qu’il en soit, c’est de cela et de bien d’autres choses que nous pourrons parler avec Mme Anna ESKO, qui représentera l’ambassade de Finlande le 16 janvier, lors de la soirée consacrée à son pays. Le semestre de présidence finlandaise du Conseil de l’UE sera alors achevé et elle pourra en toute sérénité nous faire le bilan de ce qui aura été acquis et transmis à la Croatie, qui prend la suite au 1er janvier 2020. Pour nous faire une idée de ce bilan, nous pouvons dès à présent nous reporter aux quatre priorités qui avaient été affichées par la Finlande pour sa présidence: renforcer les valeurs communes et de l'État de droit, rendre l'Union plus compétitive et socialement plus inclusive, consolider la position de l'UE comme le leader mondial en matière de climat, et garantir la sécurité globale de tous.
Rendez-vous donc le jeudi 16 janvier à 18h pour en parler et découvrir quelques-unes des facettes de ce grand (en tout cas par la taille) et fascinant pays.
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