Lettre Europe de Septembre 2022
Tribune
ESPIONNAGE & PEGASUS : L’U.E. joue les « vierges effarouchées » !
Pour ceux qui n’auraient pas encore entendu parler de « PEGASUS », rappelons que le logiciel espion Pegasus de la société israélienne NSO permet d’infecter le téléphone portable de la victime puis de permettre à l’opérateur d’écouter ses conversations, de lire le contenu d’applications devant contenir des messages cryptés, et de fournir un accès total aux contacts et aux fichiers de l’appareil. Pegasus permet aussi d’écouter en temps réel ce qui se passe autour du téléphone portable, en activant la caméra et le microphone. Un certain nombre d’hommes politiques européens (dont E. Macron), ainsi que plusieurs membres de la Commission auraient été « écoutés » via PEGASUS. A tel point que Parlement européen a lancé en 2021 une commission d’enquête.
Celle-ci s’est rendue en Israël, pour entendre les responsables de NSO. Ils lui ont précisé qu’ils avaient jusqu’à 22 contrats avec des entités officielles dont 14 états membres de l’U.E. 12 sont encore en cours…. Et tout le Parlement européen de s’offusquer !!!! Pourtant au moins six sociétés européennes développent et vendent légalement des produits similaires. En Italie, en Autriche, au Lichtenstein … Les responsables de NSO ont même précisé que l’Allemagne et la France étaient aussi des producteurs importants. En fait il s’agit de logiciels indispensables aujourd’hui dans l’anti-terrorisme, dans le contre-espionnage, la lutte contre la drogue etc… Il est évidemment impossible de s’en passer dans le monde numérique actuel. Citée par Haaretz, la députée européenne Sophie In’t Veld, membre de la commission d’enquête Pegasus, a déclaré « Si une seule entreprise a pour clients 14 Etats membres, vous pouvez imaginer l’ampleur du secteur dans son ensemble. Il semble y avoir un énorme marché pour les logiciels espions commerciaux, et les gouvernements de l’UE sont des acheteurs très motivés. ». Crier au loup, s’indigner, pousser des cris d’orfraie, accuser les Israéliens d’espionnage, agiter les ONG comme Amnesty international relève de la plus pure hypocrisie. Il est utopique d’imaginer interdire ce type de logiciel dont l’utilité est évidente. Il en est comme des armes, ou des écoutes téléphoniques, les forces de l’ordre en ont absolument besoin. Peut-on imaginer publier la liste des personnes sur écoute en France ? Quelle législation peut-on envisager, sinon un effort de clarté et de transparence.
Simplement il serait important que ces logiciels ne soient utilisés qu’avec l’aval d’un juge indépendant. On peut toujours rêver…
Agenda
Mercredi 7 septembre, 14h30 – 17h
Journée d’intégration des volontaires européens En septembre, la Maison de l’Europe accueille 7 volontaires européens dans le cadre du programme Corps européen de solidarité. Découverte de la ville de Nîmes, des partenaires et des outils pédagogiques européens à leur disposition tout au long de leur mission.
Maison de l’Europe, 46 Rue de la République, Nîmes
Vendredi 9 septembre, 11h
S’engager dans la coopération franco-allemande ? Formation des Maisons de l’Europe sur les fonds franco-allemands disponibles en 2023 Avec le 60e anniversaire du traité de l'Élysée et de l'OFAJ, l'année 2023 s'annonce riche en manifestations franco-allemandes. En partenariat avec la FFME, nous vous invitons à ce temps d’échange et de formation sur les fonds franco-allemands disponibles en 2023 : présentation du Fonds citoyen franco-allemand et de l'Office Franco-Allemand pour la jeunesse. Inscription : Inscriptions Formation sur les fonds franco-allemands disponibles en 2023 (google.com) Lundi 12 – Vendredi 16 septembre, 17h30 – 18h30
Réunions d’information sur les groupes de langues Chaque soir, les formatrices et formateurs seront à votre disposition pour présenter leurs cours de langues, le programme de l’année et déterminer les groupes de niveau.
Maison de l’Europe, 46 Rue de la République, Nîmes
Mardi 13 septembre, 9h – 17h
Mission locale d’Alès et Gard rhodanien - Entretien collectif pour partir en stage Erasmus en Espagne En partenariat avec la Région Occitanie et le programme Erasmus, la Maison de l’Europe propose 9 bourses pour un stage Erasmus d’un mois en Espagne aux jeunes des Missions locales d’Alès et Gard rhodanien. Postulez et participez aux entretiens de sélection ! Inscription : m.oszmaniec@maison-europe-nimes.eu
Mission locale d’Alès, 11 Av. Général de Gaulle, 30100 Alès
Mercredi 14 septembre, 9h – 10h30
Discours sur l’Etat de l’Union (dit SOTEU, State Of The European Union) ! Chaque année, en septembre, la présidente de la Commission européenne prononce devant le Parlement européen son discours sur l’état de l’Union, dans lequel elle dresse le bilan des réalisations de l’année écoulée et présente les priorités pour l’année à venir. Vous pouvez suivre la transmission en direct à la Maison de l’Europe ou sur notre page Facebook.
Maison de l’Europe, 46 Rue de la République, Nîmes
Mercredi 14 septembre, 9h – 12h
Speed Dating Service Civique Gard Vous êtes à la recherche d’une mission de service civique ? Alors participez à la Journée de Speed Dating où les associations du Gard présenteront ses missions.
Espace Léon Vergnole, 4 Rue Daumier, 30900 Nîmes
Vendredi 16 septembre, 9h – 17h
Mission locale Nîmes Métropole et Mission locale Petite Camargue - Entretien collectif pour partir en stage Erasmus en République tchèque En partenariat avec la Région Occitanie et le programme Erasmus, la Maison de l’Europe propose 9 bourses pour un stage Erasmus d’un mois en République tchèque aux jeunes des Missions locales d’Alès et Gard rhodanien. Postulez et participez aux entretiens de sélection ! Inscription : m.oszmaniec@maison-europe-nimes.eu
Maison de l'Europe de Nîmes, 46 rue de la République Nîmes
Samedi 17 septembre, 12h
Anniversaire de la fédération du Gard des comités de jumelage
La fédération du Gard des comités de jumelage célèbre ses 40 ans d’existence à Pont Saint Esprit.
Mairie, Avenue Kennedy, 30130 Pont Saint Esprit
Dimanche 18 – jeudi 22 septembre
My Soft City – du flâneur à l’entrepreneur Formation des travailleurs de jeunesse suédois, roumains, portugais et français à Örkelljunga en Suède. La formation portera sur l'inclusion sociale. Lundi 19 septembre, 18h
Réunion d’info : Partir à l’étranger ?
Présentation des dispositifs européens pour les jeunes et des missions du Corps européen de solidarité. Volontariat européen, projets de solidarité, stages / emploi, autres…
Maison de l’Europe, 46 Rue de la République, Nîmes
Jeudi 22 septembre 10h – 14h
Forum Vie lycéenne au lycée Albert Camus La Maison de l'Europe tiendra un stand pour présenter les différentes possibilités de mobilité avec les programmes européens.
Lycée Albert Camus, 51 Av. Georges Pompidou, 30900 Nîmes
Jeudi 22 septembre, 18h
Inauguration du Kiosque Europe à Salindres Centre social et culturel, Rue de Cambis, 30340 Salindres Du lundi 26 au jeudi 29 septembre
En lien avec la Journée européenne des langues, traditionnellement célébrée le 26 septembre dans toute l’Europe, nous proposons un programme spécifique « langues européennes » dans les établissements scolaires et centres sociaux de Nîmes. Pour vous inscrire et consulter le programme : www.maison-europe-nimes.eu Lundi 3 octobre, 10h – 16h
Rencontre des comités de jumelage franco-allemand La maison de Heidelberg invite les comités de jumelages franco-allemands à une journée d’échange et de formation. Michael Stange, référent du Fonds citoyen franco-allemand présentera le fonds et les aides possibles pour soutenir les projets de jumelage.
Maison de Heidelberg, Rue des Trésorier de la Bourse, 34000 Montpellier
Bilan de la présidence française de l’Union européenne (PFUE)
Pour ses six mois de présidence du Conseil de l’Union européenne la France a établi un programme ambitieux dont la guerre en Ukraine a profondément modifié la donne. Les principaux objectifs ont néanmoins été atteints et le bilan français est globalement positif. Tour d’horizon des dossiers concrétisés par la présidence française du Conseil de l’UE (1er janvier-30 juin 2022).
Numérique
Le Digital Market Acts (DMA) vise les grandes plateformes numériques, afin de réduire la dépendance des entreprises et des consommateurs vis-à-vis de leurs services et de favoriser la concurrence des autres sociétés. Le Digital Services Act (DSA) cherche à freiner la diffusion en ligne de contenus illicites (haineux, pédopornographiques, terroristes…) et de produits contrefaits ou dangereux.
Climat et environnement
La France souhaitait parvenir à un accord sur le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières, une sorte de “taxe carbone” sur les importations de produits issus de pays hors UE. Un paquet de lois doit permettre de parvenir à la neutralité carbone en 2050 : un nouveau marché du carbone pour les secteurs du bâtiment et du transport routier, la fin de la vente des voitures thermiques neuves en 2035, un règlement sur la lutte contre la déforestation, la mise en pratique de clauses miroir dans les accords de libre-échange, c’est à dire la réciprocité des normes environnementales avec les partenaires commerciaux de l’Union. Pour aider les ménages, un Fonds social pour le climat (59 milliards d’euros pour 2027-2032) a été créé.
Social
La directive sur les salaires minimaux n’établira pas une même et unique rémunération minimale au niveau européen, ce qui serait contraire aux traités, mais favorisera une convergence à la hausse des « Smic » des 21 Etats membres qui en sont dotés et aura notamment vocation à combattre le dumping social.
Economie
L’impôt mondial sur les multinationales, d’abord bloqué par la Pologne, l’est maintenant par la Hongrie. En revanche, l’Instrument de réciprocité sur les marchés publics (IPI) empêchera les entreprises issues des Etats fermant leurs marchés aux sociétés européennes de répondre aux appels d’offre dans le marché unique. Le second texte concernant les aides d’Etat accordées par les pays tiers à leurs entreprises servira à agir contre les grandes sociétés étrangères qui bénéficient de subventions interdites dans l’UE et qui font ainsi subir aux entreprises européennes une concurrence déloyale.
Conséquence de la guerre en Ukraine
Diplomatie et défense
La guerre en Ukraine a conduit l’UE à prendre des décisions inédites. Six trains de sanctions ont été adoptés. Parmi elles, la fermeture de l’espace aérien européen aux avions russes ou l’exclusion de banques russes du système de messagerie bancaire Swift, le plus utilisé au monde. Mais aussi un embargo sur le charbon et une grande partie du gaz russes. La boussole stratégique qui fixe les priorités de l’Union en matière de sécurité et de défense d’ici à 2030, a dû être rapidement modifiée afin de prendre en compte le bouleversement géopolitique que représente le conflit russo-ukrainien.
Voisinage
L’UE a accordé le statut de candidat à l’adhésion à l’Ukraine et à la Moldavie et relancé le processus d’intégration des Balkans occidentaux (Albanie, Bosnie-Herzégovine, Kosovo, Macédoine du Nord, Monténégro et Serbie). Un projet de Communauté politique européenne (CPE) va être créé, il rassemblera les pays d’Europe qui ne peuvent pas encore rejoindre l’UE ou qui ne le souhaitent pas autour de valeurs démocratiques communes.
Indépendance énergétique
Le déclenchement de la guerre en Ukraine a poussé l’Union européenne à prendre une série de mesures concernant l’indépendance énergétique du Vieux Continent. Un accord visant à faire en sorte que les capacités de stockage de gaz dans l’UE soient comblées avant l’hiver a été conclu. L’indépendance passe aussi par une montée en puissance d’autres sources d’énergies.
Espace Schengen et migrations
La révision du Mécanisme d'évaluation et de contrôle de Schengen a été adopté. Il introduit une orientation plus stratégique, des procédures simplifiées et accélérées, et renforce le rôle du Conseil "en cas de manquements graves" de la part d'un Etat membre. Vingt-et-un Etats membres se sont engagés à mettre en œuvre un mécanisme de solidarité volontaire, simple et prévisible pour venir en aide aux Etats membres confrontés à des arrivées importantes de migrants en Méditerranée et par la route Atlantique occidentale.
Conférence sur l’avenir de l’Europe
Le 9 mai dernier s’est conclue la Conférence sur l’avenir de l’Europe, un exercice inédit de consultation des citoyens à l’échelle de l’UE. Le rapport final contient 49 préconisations et invite à revenir sur le vote à l’unanimité au Conseil, à donner au Parlement européen un droit d’initiative ou encore à renforcer les compétences de l’UE en matière de santé, d’énergie et de défense. La Commission européenne devrait rapidement formuler des propositions prenant en compte les recommandations des citoyens.
Le 1er juillet, la République tchèque a succédé à la France à la tête du Conseil de l'Union européenne.
Isabelle ROUSSY
La Pologne et la Hongrie dans le nouveau contexte géopolitique
La Pologne, poids lourd à l’est de l’UE : apaisement avec la Commission européenne
La Hongrie : le premier ministre toujours plus loin des valeurs européennes
La Pologne est de loin le plus vaste et le plus peuplé des pays d’Europe centrale et orientale : 313 000 km², 38 millions d’habitants. Elle a une économie dynamique : même en 2009-2010 elle n’a pas connu de récession et son économie a été une des moins affectées de l’UE par le Covid. Frontalière de l’Allemagne, elle a des liens très forts avec l’industrie allemande, qui lui confie des fabrications, en tirant parti de sa main-d’œuvre moins chère qu’en Allemagne.
A-t-elle un poids politique correspondant à ses forces économiques ? Pas tout à fait pour le moment, mais elle cherche à consolider son rôle de pilier d’un groupe d’États d’Europe centrale et orientale membres de l’UE, faisant ainsi contre-poids aux pays d’Europe occidentale fondateurs de l’UE. Elle a ainsi suscité plusieurs structures régionales :
le Forum de Bucarest, qui associe pour des sujets de sécurité neuf membres de l’UE faisant partie de l’OTAN, de l’Estonie à la Bulgarie
l’Initiative des trois mers, qui rassemble douze États allant de la mer Baltique, à la mer Noire et à l’Adriatique, pour développer des infrastructures d’énergie et de transports, et des actions culturelles et scientifiques
le Triangle de Lublin, avec la Lituanie et l’Ukraine, plateforme de coopération entre ces trois pays qui ont eu deux siècles d’histoire commune. La Pologne a vigoureusement défendu la cause de la candidature de l’Ukraine à l’Union européenne.
le groupe de Visegrad (avec la Hongrie, la Slovaquie et la Tchéquie)
En bleu foncé le groupe de Visegrad
Après l’invasion russe en Ukraine la Pologne a été en première ligne pour accueillir 4 millions de réfugiés ukrainiens, soit plus de 10 % de sa population ! Ayant dans son histoire été plusieurs fois envahie et partagée par ses puissants voisins, Autriche, Prusse (ou Allemagne) et Russie, elle n’a pas oublié le prix de la défense de son indépendance. Cela la rapproche de l’Ukraine, en plus des épisodes d’histoire commune.
Cette solidarité très forte avec l’Ukraine a beaucoup amélioré l’image de la Pologne auprès de l’Union européenne, alors que les relations étaient tendues, à cause notamment de la volonté des dirigeants polonais de supprimer la primauté du droit européen sur le droit national, de contrôler et le cas échéant sanctionner les juges polonais (grave entorse à la séparation des pouvoirs, une des bases de la démocratie) et de restreindre la liberté des médias.
Cela avait conduit la Commission européenne à déclencher, en décembre 2017, l’article 7 du Traité de l’UE, qui peut théoriquement entraîner le retrait des droits de vote du pays au Conseil de l’UE. Depuis 2017, le pays a en plus fait l’objet de plusieurs procédures d’infractions par la Commission européenne. La Commission refusait également pour les mêmes raisons de valider le plan de relance polonais, gelant ainsi l’octroi des sommes allouées.
Mais la Pologne a modifié sa loi sur le contrôle des magistrats et le 1er juin 2022 Ursula von der Leyen a annoncé que la Commission donnait son feu vert au plan de relance polonais de 35,4 milliards d’€. Tout va mieux, sinon bien ...
La Hongrie de son côté s’est souvent montrée solidaire de la Pologne dans ses différends avec l’Union européenne, allant d’ailleurs elle-même souvent plus loin dans ces frictions. Son premier ministre Viktor Orban joue à fond la carte du populisme. Et la Commission européenne non seulement n’a pas débloqué les fonds du plan de relance prévus pour la Hongrie, mais a pour la première fois conditionné le versement des autres fonds du budget européen 2021-2027 prévus pour la Hongrie au respect de l’état de droit dans le pays.
Réélu confortablement avec la large victoire de son parti Fidesz aux législatives de mai 2022, Orban ne se réfrène apparemment plus. En juillet, dans un discours en Transylvanie roumaine où les habitants d’origine hongroise sont très nombreux, Orban a réaffirmé ses thèses racistes, rejetant l’idée d’une Hongrie multiethnique : « Nous ne voulons pas être une race mixte […] qui se mélangerait avec des non-Européens » ; il a en plus violemment critiqué le plan européen de réduction de 15 % de la consommation européenne de gaz naturel, allant jusqu’à dire « en matière de gaz, il y a un savoir-faire allemand, comme le passé l’a montré » ! Déjà il avait refusé en 2015 d’accueillir « des migrants d’une autre civilisation », mais en juillet 2022 il est allé beaucoup plus loin, d’une façon différente mais aussi loin que Jean-Marie Le Pen en son temps. En tout cas une de ses proches et fidèles conseillères depuis des années a démissionné avec fracas après ces propos inacceptables qu’elle a qualifiés de « pur texte nazi ».
Jusqu’à quand laissera-t-on Orban tenir de tels propos, indignes d’un dirigeant d’un État membre de l’Union européenne ? Jean-Jacques SMEDTS
Ukraine et Moldavie : la porte de l’UE s’ouvre… sur un long parcours
Lors du Conseil européen des 23 et 24 juin 2022, les chefs d’État ou de gouvernement des 27 ont accordé à l’Ukraine et à la Moldavie le statut de candidats à l’adhésion à l’Union européenne. L’Ukraine avait déposé officiellement sa candidature le 28 février 2022, 5 jours après le début de l’invasion russe. La Géorgie et la Moldavie avaient fait de même le 3 mars, craignant d’être de prochaines cibles de la Russie. L’Ukraine et la Moldavie ont donc pris la longue route menant si tout va bien à l’entrée dans l’Union européenne, mais la Géorgie n’a pas encore obtenu ce statut de candidat. Bien sûr la guerre en Ukraine a précipité les choses pour l’Ukraine et la Moldavie, qui partagent la douloureuse situation d’avoir une partie de leur territoire qui a fait sécession avec l’appui de la Russie et qui « demande » le rattachement à la Russie.
Pour l’Ukraine c’est depuis 2014 une partie du Donbass à l’est et la Crimée au sud, pour la Moldavie c’est la Transnistrie, en rive gauche du fleuve Dniestr. Dans les deux cas, la Russie distribue des passeports russes aux habitants de ces territoires. La Moldavie est un petit pays (2,6 millions), pauvre, coincé entre les fortes influences de la Roumanie (le roumain est la langue officielle) et de la Russie ; sa capitale est Chisinau mais la Transnistrie s’est donné comme capitale Tiraspol, elle a un drapeau… mais elle n’est reconnue que par la Russie et certains de ses satellites.
La route vers l’adhésion à l’UE a plusieurs étapes et peut avoir aussi des obstacles bloquant la situation pour des années.
Après l’obtention du statut de candidat, l’étape suivante est l’ouverture de négociations avec l’UE, qui examine par domaines si la législation et l’organisation économique du pays sont compatibles avec les textes, les valeurs et l’organisation économique de l’Union européenne. Les négociations ne sont ouvertes que si le pays a déjà suffisamment avancé dans cette direction, et cela peut prendre de longues années. Un obstacle fréquent par exemple est la situation du pays candidat par rapport à la corruption, qui est loin d’être absente en Ukraine et en Moldavie.
Un accord d’association entre l’UE et l’Ukraine, la Moldavie et la Géorgie avait été conclu en juin 2014, engageant l’Union européenne et les trois pays à coopérer sur leurs politiques économiques et à établir des règles communes (droits des travailleurs, suppression des visas, accès à la Banque européenne d’investissement…). Cet accord a été ratifié par l’UE le 11 juillet 2017 et il est entré définitivement en vigueur le 1er septembre de la même année. A noter : cet accord aurait dû être signé en 2013 mais le président ukrainien de l’époque, Viktor Ianoukovitch, pro-russe, a refusé de le signer… ce qui a déclenché des manifestations et le mouvement Euromaidan, et finalement la destitution de Ianoukovitch.
Plus récemment, en 2019 le parlement ukrainien avait voté des textes donnant les bases légales à la demande d’une future adhésion à l’UE. En 2021, alarmé par les tensions croissantes avec la Russie, le président ukrainien Zelensky avait plaidé avec vigueur auprès de l’UE pour une adhésion aussi rapide que possible.
L’Albanie et la Macédoine du Nord, elles, avaient déjà depuis longtemps (respectivement 8 ans et 17 ans !) le statut de candidates à l’
UE, et elles espéraient que le Conseil européen des 23 et 24 juin donnerait pour elles le point de départ des négociations. Las, ce ne fut pas le cas, la Bulgarie s’étant opposée à cette décision pour la Macédoine du Nord, en exigeant que la minorité bulgare y soit mieux reconnue politiquement.
Un accord en juillet entre la Macédoine du Nord et la Bulgarie a débloqué la situation, et le 19 juillet les négociations d’adhésion ont été ouvertes à la fois pour la Macédoine du Nord et pour l’Albanie, qui ont ainsi rejoint dans cette étape vers l’adhésion leurs voisins la Serbie et le Monténégro.
Dans cette région des Balkans, seuls la Bosnie-et-Herzégovine et le Kosovo (qui a simplement exprimé le souhait de rejoindre l’UE, sans candidature formelle) restent pour le moment sans même le statut de candidats reconnus.
Jean-Jacques SMEDTS
En octobre, deux forums pour fêter les 35 ans du programme Erasmus+ !
Depuis plusieurs mois, notre équipe travaille sur la préparation de deux grands événements en lien avec la mobilité européenne et internationale prévus pour octobre et qui auront lieu respectivement à Mende et à Nîmes.
Plus de 12 millions de personnes ont bénéficié du programme Erasmus+ depuis sa création en 1987. Initialement en lien avec les échanges universitaires à l’échelle européenne, le programme Erasmus+ a beaucoup évolué permettant désormais à des étudiants, des apprentis, des jeunes à partir de 13 ans, des enseignants ou des formateurs d’être soutenus dans leurs programmes de mobilité.
Erasmus Days, édition 2021 dans les locaux de la CCI du Gard
D'après le dernier sondage national de notoriété commandé par l'Agence Erasmus+ et réalisé par l'institut CSA (janvier 2022), Erasmus constitue le premier symbole des progrès apportés par la construction européenne*. En 2022, lors du 35ème anniversaire du programme Erasmus+ et de l’année européenne de la jeunesse, la Maison de l’Europe participe à l’organisation de deux forums sur la mobilité européenne et internationale :
Forum à Mende, le 6 octobre 2022
Soutenu financièrement par la DRAJES Occitanie, le Forum sur la mobilité organisé à l’Espace Georges Frêche à Mende vise à développer les mobilités européennes et internationales des jeunes ruraux, ainsi que le nombre de porteurs de projets en mobilité européenne et internationale et les partenariats inter-réseaux.
Lycéens et apprentis pourront découvrir les différentes possibilités de mobilité en Europe et à l’international, par le biais d’un parcours interactif et dynamique. Les professeurs et les professionnels auront également la possibilité d’échanger entre eux sur leurs différentes actions et bonnes pratiques.
L’organisation de cet événement a déjà commencé, avec deux réunions du comité de pilotage qui s’est réuni à Mende le 19 mai et en visio le 21 juin.
Forum sur la mobilité, 13 octobre 2022
Cet événement s’inscrit dans le cadre des Erasmus Days. Depuis leur création en 2017, les Erasmus Days sont une occasion unique pour valoriser ce programme européen. Lors de l'édition en 2021, 5 670 événements ont été organisés dans 67 pays et plus de 62 millions de personnes ont vécu les Erasmus Days grâce aux médias et réseaux sociaux**.
Le pôle métropolitain Nîmes-Alès s’est réuni le mardi 28 juin pour commencer la préparation du Forum sur la mobilité qui sera organisé à destination des élèves et des étudiants gardois le 13 octobre (lieu à définir).
*Source : Agence Erasmus + France / Education Formation
**Source : Agence Erasmus + France / Education Formation
Grow Great !
Du 28 juillet au 4 août derniers, huit jeunes français sont partis à Kecskemét, en Hongrie, afin de participer à un échange de jeunes. Les échanges de jeunes sont des échanges interculturels de courte durée (entre 5 et 21 jours) financés par Erasmus+ et ouverts aux personnes entre 13 et 30 ans.
Après une courte formation, les participants sont prêts au départ !
Le projet Grow Great a ainsi rassemblé des participants venant de France, d’Islande, de Hongrie et de Lettonie, tous âgés entre 16 et 21 ans. Grow Great, c’est un projet qui encourage les jeunes à sortir de leur zone de confort dans un environnement inclusif afin de se redécouvrir à travers les thèmes choisis, de se donner les moyens d’aborder son futur sereinement, devenir un ambassadeur du changement positif dans nos sociétés. Ce projet, comprend deux échanges de jeunes (le prochain prévu pour l’été 2023) afin de pérenniser l’impact de ces rencontres sur les participants.
Logés dans un internat de la ville, nous avons eu des journées très chargées, mais surtout variées. Une journée sur le thème de l'inclusion, une autre au sujet de l'interculturalité, plusieurs ateliers sur les changements climatiques. Le tout entrecoupé de découvertes culturelles, d'activités sportives et de soirées à thème !
Présentation des stéréotypes que nous avons de chaque pays participant pour mieux comprendre l’interculturalité. Il a fallu expliquer aux autres que non, nous ne mangeons pas des escargots à chaque repas…
Le groupe français a animé la réflexion autour de l'interculturalité, avec une approche ludique et non-formelle. L'occasion pour les participants de se familiariser avec ce concept et poursuivre leur réflexion tout au long du séjour. La soirée française à quant à elle permis aux participants de découvrir des spécialités culinaires de chez nous, et le sens (souvent insensé !) des expressions de la langue de Molière.
Atelier pâte à crêpe avant la soirée française - Qui dit échange de jeunes dit jeux de société !
Ici, une soirée poker dans le réfectoire de l’internat.
En plus de pouvoir assister aux ateliers et aux soirées à thème des autres pays, nous avons également visité Budapest, Kecskemét, nous nous sommes initiés au Dragon Boat et avons découvert l’impressionnante collection d’instruments Leskowsky.
Visite du musée Leskowsky où nos participants ont pu faire de la musique avec cette impressionnante collection d’instruments.
Le groupe français en vadrouille à Budapest - Le groupe entier dans le centre-ville de Kecskemét
Chaque groupe nous a ainsi fait découvrir une partie de leur pays ; une expérience très enrichissante. Nous remercions nos partenaires Natura Hungarica, Healthy Life and Integration, et Vinda pour leur soutien tout au long du projet. Nous avons hâte de retrouver les participants l’été prochain, pour la deuxième édition de l’échange Grow Great !
Le groupe presque au complet qui s’est réveillé pour dire au revoir au groupe français le dernier jour… Nous étions les premiers à rentrer ☹
Nos cours de langues reprennent prochainement !
L'apprentissage d’une ou plusieurs langues vous intéresse ?
Nous vous donnons rendez-vous pour une nouvelle année d’activité linguistique à partir de :
la semaine du 19 septembre 2022.
Nous organisons la semaine du 12 au 16 septembre des réunions d’information par langue durant laquelle l’équipe de la Maison de l’Europe et les formatrices/formateurs seront présents pour répondre à vos interrogations administratives et pédagogiques.
Nous vous invitons à nous contacter pour plus de renseignements ou à vous préinscrire pour celles et ceux qui en ont déjà bénéficié par le passé.
Vous pouvez joindre Bérangère notre coordonnatrice des groupes de langues à :
info@maison-europe-nimes.eu - 04 66 21 77 50
Maison de l’Europe de Nîmes
46 rue de la République - 30900 NIMES
L’équipe de la Maison de l’Europe vous dit à très bientôt !
Nouvelles arrivées à la Maison de l’Europe Comme à chaque rentrée, il y a du changement à la Maison de l’Europe et cette année tout particulièrement puisque nous accueillons 4 nouvelles venues.
Nous vous les présentons par ordre d’arrivée :
Nous avons accueilli Chloé Ghnassia le 21 août :
« Bonjour, je m’appelle Chloé Ghnassia et je viens d’intégrer la Maison de l’Europe de Nîmes en tant que chargée de projets de mobilité.
J’ai réalisé un Master Commerce et Stratégie internationales à l’Université de Bordeaux et j’ai ensuite fait un Service civique à l’association Léo Lagrange à Montpellier, en tant que chargée de promotion de la citoyenneté européenne.
A la Maison de l’Europe de Nîmes, je vais principalement m’occuper du programme Corps européen de Solidarité et donc de la coordination des volontaires européens. J’aurai aussi des missions d’animation de réunions collectives, d’ateliers ou d’évènements autour de la mobilité internationale ».
En Corps européen de solidarité, Yuliia Kulibabchuk est arrivée d’Ukraine le 29 août.
« Salut, Je m’appelle Yuliia, j’ai 27 ans et je viens d’Ukraine. J'habitais à Vinnytsia, qui est une ville charmante et moderne. J’ai obtenu mon diplôme en philosophie germanique. Avant de commencer mon projet de volontariat à la Maison de l’Europe, je travaillais comme enseignante privée en langues étrangères.
La pandémie de la COVID, la guerre en Ukraine et l'envie de visiter la France m’ont fait réaliser que je voulais essayer quelque chose de nouveau. Par ailleurs, c'est mon premier voyage à l'étranger. Je suis très heureuse d’être volontaire du Corps européen de Solidarité à la Maison de l’Europe de Nîmes avec des collègues de toute l’Europe parce que j’aime aider et expliquer aux jeunes que l'échange culturel offre la possibilité d'apprendre beaucoup par soi-même.
De plus, je veux apprendre beaucoup sur la France, sa culture et son mode de la vie, ainsi que partager mes connaissances. Je suis très enthousiaste à l’idée de vivre plus longtemps dans ce pays, améliorer mon français et informer la communauté locale sur les opportunités de mobilité européenne. »
Deux jeunes en Service civique viennent compléter l’équipe :
Julija Stanoinyte va assurer une mission de 10 mois chez nous à partir du 5 septembre.
« Je suis Julia, j'ai 21 ans et je suis lituanienne. Je suis volontaire en Service civique à la Maison de l'Europe de Nîmes. Je suis venue en France l'année dernière pour faire une mission dans le Corps européen de Solidarité à Dinan et j'ai décidé de poursuivre mon chemin de volontaire et en même temps d'encourager et d'aider les autres qui veulent faire la même chose. Je suis heureuse d'avoir décidé de choisir la France parmi tous les pays et j'espère rester ici plus longtemps. »
Ensuite Manon Joullia va nous rejoindre le 6 septembre pour une mission de 6 mois, elle assistera Bérangère pour l’accueil et les groupes de langues.
« Après avoir effectué des études de commerce et un Erasmus à Riga en Lettonie grâce à l'IAE de Montpellier, je suis ravie d'intégrer l'équipe de la Maison de l'Europe à Nîmes ! Cette nouvelle expérience est une véritable opportunité de m'investir dans une association dont je soutiens profondément les valeurs. Enfin, j'ai le souhait d'évoluer dans le commerce international ou la communication. Ainsi, cette mission me permettrait d'évoluer dans ces deux domaines réunis ! »
Témoignages de Tibi, Marta et Maximo
Les volontaires accueillis et coordonnés par la Maison de l'Europe en 2021-2022 ont tous effectué leur bilan, reçu leur Youthpass (certificat de compétences acquises pendant leur séjour) et quitté Nîmes pour de nouvelles aventures. Vous pouvez d'ores et déjà retrouver certains témoignages sur notre site internet dans notre rubrique « Mobilité – Témoignages ». Nous les remercions tous et toutes pour leur engagement cette année et leur motivation dans leur projet de volontariat et leur souhaitons le meilleur pour la suite.
Témoignage de Marta
Coucou ! Marta ici, volontaire espagnole à Nîmes.
Sans me rendre compte, mon séjour en tant que volontaire est arrivé à sa fin et je ne pourrais pas être plus heureuse du résultat de toutes les expériences que j'ai vécues au cours de ces dix mois. A Nîmes, mon travail principal a été de participer aux classes d'espagnol du Lycée Saint Vincent de Paul. J'ai fait des activités non formelles comme des ateliers, des jeux ou des conversations informelles, ce qui m'a permis de travailler avec des étudiants très sympathiques et j'ai plus appris d'eux qu'ils ont appris de moi. De plus, avec la Maison de l'Europe, j'ai pu réaliser des activités de promotion de la mobilité européenne avec le reste des volontaires et j'ai pu visiter de nouveaux endroits dans la région comme Uzès, Frontignan, etc. Dans beaucoup de ces évènements, nous avons eu l'occasion de rencontrer d'autres volontaires et d'échanger des expériences et des conseils, ce qui a fait chaque expérience unique.
Le fait d'avoir eu l'occasion de travailler avec des différentes personnes et dans des différents endroits m'a fait voir que, sans aucun doute, en tant que volontaire, vous recevez beaucoup plus que vous donnez, et chaque personne qui a croisé mon chemin au cours de ces dix mois a fait de mon séjour en France une de mes meilleures expériences.
Et bien sûr, parmi ces personnes, il y a le reste des volontaires, dont je peux maintenant appeler beaucoup des amis et je sais que nous serons en contact dans le futur. J'ai voyagé avec eux, j'ai ri avec eux et j'ai créé des souvenirs qui resteront dans ma mémoire. Sans aucun doute, rencontrer des personnes de différentes nationalités et partager cette expérience avec elles m'a fait grandir en tant que personne et cela n'aurait pas été possible sans ce projet.
Ainsi se termine mon expérience ici, inoubliable et incomparable. Merci pour tout Nîmes.
Témoignage de Tibi
Salut, je m'appelle Tibi et je viens d'Oradea, une ville de Roumanie située à la frontière avec la Hongrie. Ensuite, je vous parlerai de mon expérience de dix mois à Nîmes, en France.
J'ai eu le plaisir de passer cette année aux côtés d'autres volontaires d'Espagne, d'Italie, des Pays-Bas, d'Islande et de l'équipe de la Maison de l'Europe, également composée de nombreux internationaux, venant de pays tels que la Pologne, l'Allemagne, l'Italie et bien sûr, la France.
J'ai passé la plupart de mon temps au Lycée de la CCI du Gard, aux côtés de Sophie, la meilleure tutrice que l'on puisse demander, et d'un volontaire espagnol, Sergio, qui n'est pas mal non plus 😉.
Une partie de mon travail consistait à participer aux cours d'anglais de l'école en aidant les enseignants de toutes les manières possibles, qu'il s'agisse de présentations, de jeux de rôle, de jeux, d'activités non formelles, etc. En tant qu'ancien enseignant, cette expérience a été extrêmement précieuse pour moi car j'ai appris beaucoup de choses sur un autre système éducatif, tout en donnant, je l'espère, un coup de main aux enseignants de l'école.
Lorsque nous n'étions pas en classe, Sergio et moi travaillions au bureau des relations internationales de l'école. Notre travail consistait à aider Sophie dans tous les projets européens dans lesquels l'école était impliquée et à préparer les élèves pour leurs stages à l'étranger. Pour ce faire, nous proposions des ateliers d'anglais, des séances de coaching, nous vérifiions les CV, nous les préparions aux entretiens, et bien d'autres choses encore. En tant que volontaires européens, nous avons également fait des présentations aux élèves, dans lesquelles nous avons promu les valeurs et les opportunités européennes et développé d'autres projets dans le lycée, comme Le lycée vert. Ce projet visait à sensibiliser les élèves aux questions environnementales et à les encourager à trouver des moyens de rendre leur propre école plus respectueuse de l'environnement.
Quand nous n'étions pas à l'école, Sergio et moi avons rejoint l'équipe de la Maison de l'Europe et ses activités visant à promouvoir les valeurs et les opportunités européennes auprès des jeunes.
Nous avons eu de nombreuses activités de ce type dans les écoles, les centres de jeunesse et les petits villages/villes autour de Nîmes, où nous utilisions des jeux pour diffuser l'information au public. Il nous arrivait aussi de rejoindre d'autres volontaires sur leurs projets personnels, comme Mia au Cirque Turbul', pour les ateliers de cirque et spectacles qu'ils organisaient pendant l'été à Nîmes.
Au total, mon expérience en France a été formidable, tant d'un point de vue personnel que professionnel. Au cours de mes activités au lycée et avec la Maison de l'Europe, j'ai beaucoup appris sur l'Europe et le système scolaire français. En dehors de cela, j'ai rencontré des gens formidables et je me suis fait des amis extraordinaires, avec lesquels j'espère rester en contact le plus longtemps possible. C'est une expérience que je recommande de tout cœur à tout le monde !
Au revoir, la France !
Témoignage de Maximo
Maximo volontaire islandais a pu pratiquer ses compétences artistiques au sein de l’association RIVES à Vauvert. Il nous fait partager son expérience dans la vidéo suivante :
Rue de la République, nous nous occupons déjà à accueillir les nouveaux volontaires de cette année scolaire. Vous aurez l'occasion d'apprendre à les connaître au cours de l'année, mais voici déjà le témoignage de Yuliia, qui travaillera dans nos bureaux jusqu'à l'été 2023.
La Bella vita à vélo...avec son chien !
De nombreux Européens choisissent de découvrir le sud de la France à vélo. Isabel Pirazi, du Piémont en Italie, a relevé un défi encore plus fou. Elle voyage à bord d’un vélo équipé d’une remorque dans lequel elle transporte...son malinois !
Sous le soleil méditerranéen, Isabel pédale à son rythme. Alan, un croisé malinois adopté dans un chenil, observe les paysages du haut de son carrosse, initialement destiné à transporter des enfants.
Combiner solitude et rencontres
Comme pour cette néo-cycliste italienne, le voyage est l’occasion de sortir de sa zone de confort, de s’adapter aux imprévus, et surtout de rencontres. Car ce chien de quatre ans vient de loin. "Il avait peur de tout, il refusait de monter dans la voiture, il aboyait quand il voyait du monde..." La jeune femme aux longs cheveux tressés a récupéré sa mascotte il y a tout juste un an, et continue aujourd’hui ce travail de socialisation. S’il s'est beaucoup apprivoisé, il est encore un peu peureux, et laisse parfois échapper des aboiements instinctifs.
Partie de la Drôme où vit sa grand-mère, Isabel a décidé un peu "comme ça" d’enfourcher le vélo. "On a juste testé la remorque le jour où je suis partie. Au début il sautait, mais au bout d’une matinée, il s’y est habitué !".
Une expérience nouvelle pour les deux, après un premier périple à pied depuis le Piémont jusqu’à Rome. Alan est désormais son compagnon de voyage. "Au lieu de parler toute seule, je parle à mon chien !" rit-elle. Malgré le fait qu’elle tracte une remorque alourdie par une tente, un sac et un malinois, elle trouve que le vélo est moins fatigant. "Tirer le poids, c’est moins dur que de le porter"
Traduction : "Viens Alan, on prend une photo !" "Mais qui veut prendre une photo, ne m'embête pas !"
Voyager à l’intuition
Les deux amis parcourent depuis début août les chemins et voies vertes du sud de la France, direction Barcelone. Du haut de ses 27 ans, Isabel voyage un peu au gré du vent, s’arrêtant à "des endroits qui m’inspirent", et au gré des rencontres, grâce à l’usage de la plateforme couchsurfing (plateforme d'hébergement chez des locaux), de Facebook ou juste en étant "au bon endroit au bon moment".
Par exemple, elle raconte comment elle a "croisé une personne qui m’inspire" et lui avait demandé si elle pouvait planter sa tente dans son jardin. Après une nuit paisible sous la toile, l’hôte lui avait apporté le petit-déjeuner.
De nombreux locaux font preuve de générosité lorsqu’ils prennent connaissance de son histoire. À la lecture de son post sur la page Facebook « Nîmes et ses alentours », une mère de famille de Clarensac a accepté d’héberger, pour la première fois, une inconnue.
L’occasion pour nos deux voyageurs de découvrir la fête votive et quelques traditions gardoises. Si elle apprécie l’ambiance festive et musicale, cette aventurière se dit choquée par l’abrivado. Son indignation augmente lorsqu’elle découvre que les arènes abritent encore des corridas. L’amie des bêtes a "du mal à comprendre qu’on puisse aimer cette activité".
Une attraction pour les curieux
Sur sa route, elle croise des sourires, des regards amusés et souvent bienveillants. À Nîmes, de nombreuses personnes l’interpellent, lui posant des questions telles "Ce n’est pas trop lourd ?" L’italienne au teint bronzé (et aux jambes musclées) ne semble pas trop souffrir du poids additionnel "seulement dans les montées." Son secret ? Y aller doucement, ce qui permet de garder des forces et de mieux apprécier les environs. Elle fait en moyenne une vingtaine de kilomètres par jour.
Ce jeudi 1er septembre, elle continue sa route. Le matin même de son départ, elle choisit Saint-Gilles. Elle n’a pas trouvé d’hébergement pour la nuit, mais cela ne l’inquiète nullement. Elle compte trouver un coin pour planter sa tente. Si son compagnon à quatre pattes à l’instinct de survie, elle semble avoir l’instinct du voyage.
Alexandra PORTLOCK
Contact : https://www.instagram.com/isa_pirazzi94/
Le téléphérique Téléo à Toulouse
Téléo, moyen de transport écologique, rapide et peu onéreux pour l'usager s'inscrit dans les objectifs de mobilités durables, vertes et innovantes fixés par le Pacte Vert pour l'Europe et le Green New Deal régional. Ce projet a été soutenu par un financement européen.
Le téléphérique Téléo a bénéficié de plus de 6 millions € de fonds européens pour sa construction
Depuis le 14 mai 2022, le téléphérique urbain toulousain, relie, en 10 minutes, l'Oncopole à l'Université Paul-Sabatier en passant par le CHU Rangueil. Si le projet d'un téléphérique a suscité un tel engouement c'est que son intérêt est de taille. Il permet de relier, au sud de Toulouse, les activités de santé, de recherche et d'enseignement en un seul pôle d'attractivité, tout en désengorgeant, au moins en partie, le périphérique et les sorties sud de la métropole.
Téléo est une solution innovante de transport en commun résolument écologique : 100 % électrique, il est moins polluant que la voiture, et 3 fois plus rapide pour arriver à destination. C’est un mode de transport éprouvé, doux, écologique et sûr. On attend 8.000 voyageurs par jour sur ce nouveau mode de transport Téléo peut transporter trente personnes par voyage et effectue un passage dans chaque station toutes les 1 minute 30.
Long de trois kilomètres, il est ainsi le plus long téléphérique de France. Rattachées à trois câbles, les cabines sont conçues pour résister aux grands vents et offrir un confort maximal à plus de 70 mètres de hauteur et à une vitesse de croisière de 20 km/h. Bonus : elles offrent une vue splendide sur la métropole toulousaine, la Garonne et les jours de ciel bleu, sur les sommets enneigés des Pyrénées.
Source : téléo-tisseo.fr
Téléo est donc un moyen de transport écologique, rapide et peu onéreux pour l'usager, il s'inscrit parfaitement dans les objectifs de mobilités durables, vertes et innovantes fixés par le Pacte Vert pour l'Europe et le Green New Deal régional. Représentant un budget total de 82,41 millions d'euros, Téléo a bénéficié d'un financement européen de 6,6 millions d'euros soit plus de la moitié des subventions publiques ayant financé la réalisation du projet. Mobilisé au travers du Fonds européen de développement régional (FEDER), ce projet concrétise l'action européenne de la Région pour le développement de mobilités durables, douces et accessibles à tous. La Banque européenne d'investissement (BEI) a également été mobilisée pour un prêt de 40 millions d'euros soit presque la moitié du budget total financé pour la construction de Téléo.
C’est un témoignage de plus de l'action de l'Union européenne, au quotidien, dans les territoires.
Source : Représentation de la Commission européenne en France
Lutte contre les incendies : les pays européens se serrent les coudes
L’an dernier la France envoyait ses pompiers et ses avions lutter contre les incendies en Grèce et dans plusieurs pays méditerranéens dans le cadre du mécanisme de protection civile de l’UE. Cette année nous avons appelé à l’aide par deux fois, le 14 juillet puis le 9 août.
Source : Parlement européen
La situation en France et en Europe
Outre la France, la Slovénie, le Portugal ou encore l’Albanie ont eux aussi déclenché le processus d’aide durant l’été. « Le mécanisme de protection civile de l’UE a été activé neuf fois par cinq pays, avec un degré de solidarité manifesté par les États membres de l’UE sans précédent », s’est félicité le commissaire européen chargé de la gestion des crises Jansez Lenarčič.
29 avions, huit hélicoptères, près de 400 pompiers et plus de 100 véhicules ont ainsi pu être déployés à destination des pays de l’Union dont les moyens nationaux étaient insuffisants. En France, au plus fort de la crise en Gironde, un tiers des pompiers luttant contre les feux et la moitié de la flotte de Canadairs provenaient de pays étrangers. La France a en effet bénéficié de 6 des 12 avions Canadairs de la réserve européenne RescUE.
« Il faut noter la forte et rapide mobilisation des pompiers européens. Les Roumains sont arrivés en 15 heures sur le théâtre des opérations ! » Cela montre un aspect concret et humain de l’Europe. Sans compter qu’il n’y a eu aucune perte de vie humaine » souligne Adina Revol, porte-parole de la Commission européenne en France.
« Merci aux équipes qui se sont mobilisées avec courage ... Des communes à l’Union européenne, c’est toute la chaîne de solidarité qui a fonctionné » a déclaré Laurence Boone la Secrétaire d’État chargée de l’Europe.
Les pompiers européens en renfort dans les incendies des Landes Source SDIS33
Des moyens de lutte et de prévention au niveau européen
Cet été, l'Union européenne a mobilisé des avions, du personnel et des hélicoptères de lutte contre les incendies pour aider les États membres et les pays voisins à faire face aux incendies de forêt dévastateurs via le mécanisme de protection civile et RescEU.
Grâce à ce mécanisme, la Commission européenne joue un rôle essentiel dans la coordination de la réaction aux catastrophes en Europe et au-delà, et prend en charge au moins 75 % des coûts liés au transport et/ou aux opérations de déploiement.
Source : Commission européenne
En mettant en commun les capacités et les compétences de protection civile, ce mécanisme permet une réponse collective plus forte et plus cohérente. Outre les États-membres de l’UE, sept États (Islande, Norvège, Serbie, Macédoine du Nord, Monténégro, Turquie et Royaume-Uni) participent actuellement au mécanisme. Depuis sa création en 2001, le mécanisme de protection civile de l’UE a répondu à plus de 330 demandes d’aide à l’intérieur et à l’extérieur de l’Union européenne.
Le dispositif RescEU, issu de la dernière réforme du mécanisme de protection civile de l’Union européenne entrée en vigueur en mars 2019, permet la mise en place d’une nouvelle réserve européenne de ressources (la «réserve rescEU»), qui comprend une flotte d’avions et d’hélicoptères bombardiers d’eau, des avions d’évacuation médicale, ainsi qu’une réserve de matériel médical et des hôpitaux de campagne pour faire face aux urgences sanitaires et aux incidents chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires.
Pour lutter contre les feux de forêt, 7 pays mettent à disposition des autres Etats-membres 13 avions et 6 hélicoptères bombardiers d’eau : Chypre, la Croatie, l’Espagne, la France, la Grèce, l’Italie et la Suède. Prête à intervenir à tout moment si les capacités nationales sont insuffisantes pour faire face au feu, la flotte RescEU est cofinancée par la Commission européenne. La France contribue avec l’engagement d’un Dash, prêt à être mobilisé du 15 juin au 30 octobre 2020, s’il n’est pas déjà engagé sur le territoire national. La Commission européenne a déjà promis de doubler sa flotte d'ici 2029.
Le service de cartographie d’urgence par satellite Copernicus de l’UE : Des images très précises ont pu aider les autorités à identifier les zones brûlées, les foyers actifs ou encore les zones d’habitations à protéger. Le service a été activé 46 fois par 15 pays, dont la France.
Une réflexion sur l’avenir
L’Europe met en place de nombreux projets de recherche et de partage de méthodes pour affronter les incendies qui devraient s’accentuer dans les années à venir.
"Avec la hausse des températures globales et la baisse des précipitations, les incendies battent des records sur le plan de la vitesse de propagation, de l’intensité, de l’impact. La zone à risque va s’étendre vers le nord de l’Europe et en altitude" prévient Eric Maillé, ingénieur de recherche à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae). Dans ce contexte, les services de luttes nationaux auront du mal à tenir. Une force d’action plus européenne est nécessaire.
Afin de mieux prévenir, lutter, et encaisser ces incendies, l’Union européenne mise sur des transferts de pratiques.
La culture du feu, c’est-à-dire les brûlages dirigés, encore présente dans certaines régions transalpines ou au Portugal, manque cruellement à la France. En Toscane, le débroussaillage est pratiqué de façon collective, une pratique encore difficile à imposer aux Français. À l’inverse, la France est performante sur l’information des usagers des espaces naturels (touristes, visiteurs).
Des travaux de recherche portent actuellement sur le transfert d’espèces végétales dans de nouveaux territoires. Comme le climat se déplace très vite, les plantes locales n’ont pas le temps de s’adapter. Des expérimentations ont lieu sur du chêne vert, une essence méditerranéenne particulièrement résiliente face aux incendies, que nous pourrions aider à s’installer dans les régions plus septentrionales.
D’autres projets européens de recherche sont en cours, comme FIRE-RES, qui court de 2021 à 2025 : 34 partenaires scientifiques dans de nombreux pays tentent de rendre les territoires plus résilients aux feux extrêmes. De son côté, l’Inrae développe un système de prévision grâce à des images satellites en Europe du Sud.
La Commission vient de présenter la première évaluation pan-européenne des risques d'incendie de forêt (Wildfire Risk Assessment). Le nouvel outil fournit des données harmonisées et permet une évaluation comparable des risques d'incendie de forêt dans les pays de la région paneuropéenne. En utilisant des données des 20 dernières années, il donne un aperçu des risques structurels actuels. Il est le résultat de la collaboration entre la Commission et des spécialistes des incendies venant de 43 pays.
Source : mécanisme européen de protection civile
Si les incendies sont des évènements traumatisants et dévastateurs, les populations et les collectivités territoriales ne sont pas seules pour lutter et tenter de prévenir ces catastrophes, la solidarité européenne n’est pas un vain mot.
Comments