top of page

Lettre Europe de décembre 2023 janvier 2024

Photo du mois:



Pendant 15 jours, l’Europe s’est affichée en grand sur les panneaux publicitaires de Nîmes.




Tribune:



Les entrepreneurs de haine


Au Moyen-Orient, les uns veulent éradiquer le peuple israélien, les autres veulent chasser de leur terre des Palestiniens pour avoir un espace vital.


Cela ne vous rappelle rien ?


Entre 1933 et 1945, certains voulaient éradiquer les peuples non aryens et chasser les Slaves de leur terre pour se constituer un espace vital.


Comparaison n'est pas raison car l'ampleur des atrocités et l'enchaînement des événements ne sont pas les mêmes. Par contre, ce qui est semblable c'est le rôle des entrepreneurs de haine qui mettent en œuvre des solutions radicales, pour ne pas dire finales.


Les moyens pour en sortir seront les mêmes : mettre hors d'état de nuire et juger les extrémistes, prôner la réconciliation entre les anciens ennemis, bâtir un cadre institutionnel pour coopérer entre voisins et régler pacifiquement les différends.


Cela ne vous rappelle rien, il y a environ 75 ans ?


La dénazification, le tribunal de Nuremberg jugeant les dignitaires nazis, la « déclaration du Quai d'Orsay » de Robert Schuman proposant la réconciliation , la création des communautés européennes * et d'une cour de justice...


Désormais, au sein de l'Union, la guerre paraît aujourd'hui aussi inenvisageable entre la France et l'Allemagne que semble inenvisageable aujourd'hui la paix entre Israéliens et Palestiniens.

Un jour, peut-être, les fanatiques palestiniens et israéliens seront mis hors d'état de nuire et jugés, une « déclaration de Jérusalem » proposera la réconciliation entre les deux peuples, une communauté israélo-arabe offrira un espace de coopération entre Israël et ses voisins, une cour tranchera les différends concernant les terres, la répartition des ressources en eaux, la jouissance de l'esplanade des Mosquées, le sort de Gaza...


Ne l'oublions pas lorsque nous irons voter pour élections européennes de juin 2024 !

Écartons les entrepreneurs de haine qui veulent exclure, chasser, éradiquer, reconquérir....

Si ne voulons pas revenir vers un passé non pas mythifié tel qu'ils nous le vendent mais sinistre tel que nous l'avons connu. Ne mettons pas à bas 75 ans d'efforts pour la paix !


Frédéric Bourquin, président de la Maison de l'Europe de Nîmes


* Discours du 9 mai 1950

** Ancêtres de l'Union européenne




Les nouvelles de l'Europe:



Le conflit israélo-palestinien est une affaire européenne


La tentation est grande de regarder le conflit israélo-palestinien comme extérieur à l'Europe : le Moyen-Orient, c'est loin et, pour paraphraser le général de Gaulle, il est difficile de « voler vers l'Orient compliqué avec des idées simples* ».


D'ailleurs, les pays membres de l'Union européenne ont du mal à dégager une position commune sur les récents événements en Palestine**, avec des nuances entre les États les plus pro-israéliens et ceux ayant une position plus nuancée.

La guerre en Ukraine accapare, et à juste titre, notre attention et ce qui se passe en Palestine nous semble périphérique.

Néanmoins, gardons-nous de délaisser ce sujet car sinon il nous reviendra en pleine figure. Une partie de nos compatriotes sont de confession juive et une autre partie se sentent plus ou moins solidaires de ce qui se passe là-bas. Le conflit s'est déjà plus ou moins insinué dans notre espace public avec des risques de réactions violentes.

Certaines prises de positions révèlent des conceptions condamnables des droits humains en considérant que la loi du talion doit s'appliquer et que les torts ne sont que d'un côté et peuvent tout justifier.


Affiche prônant la réconciliation : drapeaux israélien et palestinien et le mot paix en arabe et en hébreu - Source wikipedia commons

L'histoire doit nous éclairer et confirme que nous, Européens, avons toujours été partie prenante de ce qui s'est passé en Palestine et que nous sommes en partie responsables de ce qui s'y passe actuellement. Je ne remonterai pas au royaume hellénistique des Séleucides (-333 à -134), ni à l'occupation romaine (-63 à 324) puis byzantine (324 à 638), ni au royaume latin de Jérusalem (1099 à 1291), ni à la campagne de Bonaparte qui depuis l’Égypte a fait une incursion en Palestine (1799) car, à ces différentes époques, la cohabitation entre les populations locales et les Juifs, très minoritaires, ne posait pas de problèmes.


Par contre, le sionisme (référence au Mont Sion à Jérusalem) est né à la fin du XIXe siècle en Europe.

 Face aux persécutions dont ont été victimes les Juifs au cours des siècles sur notre continent, des intellectuels ont imaginé créer un foyer national en Palestine pour les abriter des persécutions.

Lors de la Première guerre mondiale, les Britanniques étaient soucieux de se trouver des alliés contre l'Empire ottoman qui gouvernait la Palestine. Donc, son gouvernement a fait des promesses à tout le monde : aux Arabes d'avoir un royaume propre après la chute de l'empire turc, aux Juifs d'avoir un foyer national en Palestine. Cette dernière promesse se matérialisa par la fameuse déclaration (1917) de lord Balfour, secrétaire d’État britannique aux affaires étrangères ; la même année, le général anglais Allenby entre dans Jérusalem.


Après la défaite et le démantèlement de l'Empire ottoman, la toute nouvelle Société des Nations, ancêtre de l'O.N.U, accéda (1922) à la demande du Royaume-Uni d'obtenir un mandat *** sur la Palestine. A peine installés, les Britanniques ont eu à faire face à une immigration massive de Juifs européens en Palestine qui a provoqué de violentes réactions des Palestiniens (1929, 1936-1939). Très vite, les Anglais ont dû faire marche arrière et restreindre l'entrée des Juifs.

Au lendemain de la Seconde guerre mondiale, les pauvres hères qui avaient survécu à la Shoah ont afflué d'Europe vers la Palestine, encouragés par l'Agence juive. Les Britanniques sont allés jusqu'à renvoyer des Juifs en Europe dans des bateaux prisons. Un terrorisme anti-anglais organisé par des organisations secrètes juives a vu le jour. Dépassés par les événements, le gouvernement britannique confia le problème à la toute nouvelle O.N.U qui vota, difficilement, un plan de partage le 29 novembre 1947 ; il ne pouvait satisfaire les Palestiniens car la répartition des territoires n'était pas proportionnelle à la population : un État juif (14 000 km² pour 560 000 Juifs et 400 000 Arabes), un État arabe (11 500 km² pour 800 000 Arabes et 10 000 Juifs) et une entité administrée par l'O.N.U comprenant les villes de Jérusalem, ville sainte pour les trois religions monothéistes, et de Bethléem (environ 100 000 Juifs et 100 000 Arabes).

Les conséquences furent le déclenchement d'une guerre civile entre Juifs et Palestiniens dès le lendemain du vote de l'O.N.U, la proclamation de l’État d'Israël le 14 mai 1948, puis le départ précipité des Britanniques, et enfin une guerre entre le nouvel État d’Israël, et ses voisins arabes (Transjordanie, Égypte, Syrie, Liban, Irak).

Grâce aux armes fournies par certains États européens, Israël repousse les armées arabes et constitue un État plus vaste que celui prévu par le plan de partage, dont Jérusalem ouest. Les Palestiniens émigrèrent en masse dans tous les pays arabes voisins ; certains sont encore aujourd'hui dans des camps gérés par l'O.N.U.


L'ingérence des puissances européennes ne cessa pas après 1948 : les Français sont des fournisseurs d'armement (notamment avions de chasse) à Israël.

La nationalisation du canal de Suez (sous administration franco-britannique) par le dirigeant égyptien Nasser en 1956, entraîna une intervention armée en Égypte de la France et du Royaume-Uni, appuyés par Israël. Cette intervention fut stoppée sous la pression des États-Unis et de l'U.R.S.S.


Israël est, à l'origine, un État calqué sur le modèle européen.

La majorité de sa population vient de notre continent, son organisation politique est démocratique et parlementaire et il a été gouverné pendant longtemps par un gouvernement travailliste et laïc. On y parle l'hébreu mais toutes les langues européennes y sont pratiquées. Son style de vie, en dehors des communautés orthodoxes, et son niveau de développement le rapproche de l'Europe. D'ailleurs, l'O.N.U le range dans le groupe des États d'Europe occidentale et autres.


La France se détachera d'Israël à la suite de la guerre préventive menée par cet État contre ses voisins arabes en 1967 (guerre des six jours) et décrétera l'embargo sur les livraisons d'armes.

Les États-Unis remplacent désormais la France comme principal soutien de l’État hébreu ; celui-ci s'éloignera progressivement du modèle européen pour devenir un État où la religion y occupe une place de plus en plus prépondérante, devenant en 2018 « l’État-nation du peuple juif ».


La radicalisation progressive des Palestiniens aura des conséquences en Europe sous forme d'un terrorisme sporadique entre 1968 et 1989 : les villes les plus frappées pendant cette période furent Munich, Athènes, Paris, Rome, Vienne, Bruxelles, Anvers, Londres, Berlin.... Les compagnies aériennes européennes furent l'objet de plusieurs détournements ou attentats sanglants.


Dès juin 1980, la Communauté européenne, par la déclaration de Venise, se prononça en faveur du droit à exister pour tous les États de la région et reconnut les droits du peuple palestinien.

Les Européens ont contribué à l'élaboration des accords d'Oslo **** (1993), dernière tentative en date pour résoudre le conflit israélo-palestinien, malheureusement torpillée par les extrémistes des deux bords. Certes, le président américain Clinton est apparu comme le tuteur de cet accord en encourageant la fameuse poignée de main entre le dirigeant de l'O.L.P (Organisation de libération de la Palestine), Yasser Arafat, et le premier ministre israélien, Yitzhak Rabin mais, dans les coulisses, les diplomates européens furent à la manœuvre (Espagne et Norvège).


L'Union européenne devient le premier bailleur de fonds de l'Autorité palestinienne, créée à la suite des accords d'Oslo. Parallèlement, l'Union, dans le cadre de sa politique de voisinage, a signé des accords d'association avec l'Autorité palestinienne (1997) et Israël (2000). Ces deux entités sont d'ailleurs membres de l'Union pour la Méditerranée (créée en 2008) qui regroupe les États de l’U.E et ceux des rives de la Méditerranée.

Depuis les accords d'Oslo, les Européens sont marginalisés car Israël ne fait confiance qu'aux États-Unis pour défendre ses intérêts et les États arabes se sont désintéressés du sort des Palestiniens.


Par « l’effet papillon », ce qui se passe là-bas a un écho en Europe, mobilisant les personnes se sentant concernées soit par le sort des Juifs soit par celui des Palestiniens et risquant de nous soumettre à une nouvelle vague d'attentats.


Frédéric Bourquin


* « Vers l’Orient compliqué, je volais avec des idées simples ». Réflexion du Général de Gaulle se rendant en 1941 en Syrie (mandat français à l'époque) où s'affrontaient des Français vichystes et Français gaullistes appuyés par des Britanniques.

** Dans ce texte, le terme de Palestine est entendu dans son sens géographique et historique ; il recouvre Israël, les territoires occupés par Israël et les territoires administrés par les Palestiniens (Cisjordanie et Gaza).

*** Le mandat consistait, pour la S.D.N puis ultérieurement, pour l'O.N.U (sous le nom de tutelle) à confier l'administration d'un territoire à un État en attendant que sa population soit jugée apte à se gouverner elle-même. Ce statut n'existe plus depuis l'indépendance de la Namibie.

**** Il prévoyait la reconnaissance de l’État d'Israël par l'O.L.P et l'établissement de l'Autorité palestinienne, embryon d’État palestinien.




Élections européennes : Le casse-tête du contrôle des ingérences étrangères


Ne soyons pas naïfs, les influences étrangères sur nos élections existent depuis bien longtemps. Les agents d'influence étrangers, le financement de partis politiques ou de syndicats par les uns ou les autres existent depuis fort longtemps. Il est même parfaitement admissible qu'une entité (pays, ONG, entreprise même...) fasse de la communication à l'étranger pour promouvoir ses idées économiques ou politiques.

En fait la question n'est pas tant la propagation d'idées, même fausses d'ailleurs, que le fait que nous ne sachions pas qui est derrière. Car les conditions de la communication, la concentration des médias, des plateformes ou des moyens électroniques rendent le passage par des intermédiaires identifiés quasi inutile.


Les menaces d’ingérence dans les élections européennes

De plus, il existe maintenant une « offre souterraine de désinformation à la carte » disponible moyennant finance pour les partis sur le « Dark Web », ainsi que des moyens techniques de « Hacking » des processus électoraux en vente libre !

Le Parlement européen vient d'adopter un rapport de la Commission spéciale sur l’ingérence étrangère* dans l’ensemble des processus démocratiques de l’Union européenne, y compris la désinformation. Le texte a été adopté en plénière par 469 voix pour, 71 contre et 75 abstentions.

Les députés y soulignent l’ingérence sur les plateformes en ligne, la protection des infrastructures critiques et des secteurs stratégiques, l’ingérence au cours des processus électoraux, le financement dissimulé d’activités politiques provenant d’acteurs étrangers, et la résilience face aux cyberattaques.

Les propositions :


1. Sensibilisation du public : Informer le public sur les menaces potentielles d'ingérence étrangère, les tactiques utilisées et les risques associés est essentiel. Une population bien informée est plus susceptible de détecter et de résister aux campagnes d'influence étrangère.


2. Cybersécurité renforcée : Protéger les infrastructures électorales et les systèmes informatiques est crucial. Renforcer la cybersécurité pour prévenir les attaques, la manipulation des données et le piratage de comptes officiels contribue à assurer l'intégrité du processus électoral.


3. Transparence électorale : Favoriser la transparence tout au long du processus électoral, depuis le financement des campagnes jusqu'au dépouillement des votes. Cela doit inclure la divulgation obligatoire des sources de financement des campagnes et l'adoption de pratiques transparentes lors du décompte des votes.


4. Vérification indépendante : Impliquer des organismes indépendants dans la vérification des résultats électoraux peut renforcer la confiance du public. Des observateurs internationaux et des commissions électorales indépendantes peuvent jouer un rôle crucial pour garantir l'intégrité du processus.


5. Renforcement des capacités de renseignement : Améliorer la collecte et l'analyse du renseignement pour détecter les activités d'ingérence étrangère. La collaboration entre les agences de renseignement nationales et internationales est importante pour anticiper et contrer les menaces.

6. Législation et réglementation : Adopter des lois et des réglementations spécifiques pour prévenir les ingérences étrangères dans le processus électoral. Cela peut inclure des sanctions sévères pour ceux qui tentent de manipuler ou d'influencer les élections de manière illégitime.


7. Coopération internationale : Collaborer avec d'autres démocraties pour partager des informations, élaborer des stratégies communes et promouvoir des normes internationales visant à contrer les ingérences étrangères. Un front uni renforce la capacité de riposte face à de telles menaces.

Attention cependant, les règles anti-ingérences peuvent très vite dériver, accusent les ONG.

Une loi axée sur les ONG pourrait entraîner des « conséquences négatives inattendues, entravant la capacité des organisations de la société civile à remplir leur rôle de défenseurs de la démocratie en Europe et au-delà. Elle limitera également la capacité de l’UE à soutenir une société civile en danger et les défenseurs des droits de l’Homme dans le monde entier », peut-on lire dans une lettre signée par 230 ONG présentes à Bruxelles.

Une politique à long terme indispensable !

Nous devons établir un programme européen spécifique et investir dans notre démocratie de manière durable », a déclaré la rapporteuse du dossier, l’eurodéputée Sandra Kalniete « Il ne s’agit pas d’une solution pour demain, et elle sera coûteuse », a-t-elle poursuivi. « Mais il s’agit certainement d’un investissement à long terme qui en vaut la peine. »

Cette politique doit impérativement impliquer tous les décideurs politiques nationaux, européens et internationaux, des services de renseignement des États membres, ainsi que le centre StratCom de l’OTAN à Riga et le Centre d’excellence européen pour la lutte contre les menaces hybrides (Hybrid CoE) à Helsinki.

Charles-Antoine Roussy


* La Commission spéciale sur l’ingérence étrangère dans l’ensemble des processus démocratiques de l’Union européenne, y compris la désinformation (INGE) est une des Commissions spéciales du Parlement européen présidée par le français Raphaël Glusksmann.


Simplisme contre complexité


En Europe et dans le monde, les électeurs votent de plus en plus souvent pour des partis qualifiés de populistes, de démagogiques, nationalistes ou anti-système. Les partis dits « de gouvernement » semblent dépassés, discrédités, incapables de séduire les électeurs.


Notre époque est de plus en plus complexe, pleine d’interactions multiples, dans laquelle chaque mesure semblant positive a potentiellement des effets pervers, toute décision prise à l'autre bout du monde a des conséquences plus ou moins importantes sur chacun d'entre nous et dans laquelle nos gouvernants ont des marges de plus en plus faibles.

C'est un monde de plus en plus difficile à décrypter, à comprendre, semblant échapper à nos concitoyens et créant plus d'inquiétude que d'espoir.


Que disent les partis anti-système ?

• Les problèmes complexes vont être résolus grâce à nos solutions simples (simplistes?) s'appuyant sur le « bon sens ».

• Nos adversaires politiques sont des ennemis du Peuple manipulés par l'étranger et qu'il convient de réduire au silence.

• L'immigration menace notre identité nationale et nos emplois.

• La diversité sociale n'existe pas car notre Peuple est ethniquement homogène. Les droits des femmes, des minorités sont des lubies des « droits de l'hommistes » et des « wokistes ».

• Le multiculturalisme menace l'identité nationale telle que nous la définissons grâce à l'histoire.

• Notre Histoire est glorieuse et ceux qui mettent en avant des aspects qui, d'après eux, sont négatifs, ne sont pas des patriotes.

• Les corps intermédiaires, les élites, les contre-pouvoirs, la justice et les médias sont à mettre au pas car ils nous empêchent la mise en œuvre de notre programme parce qu'ils sont pervertis par des idéologies de gauche.

• La Nation est le seul cadre légitime et nous ne devons abandonner notre souveraineté à personne.

• La coopération internationale est néfaste aux intérêts de la Nation ; sortons des alliances, des accords contraignants, des organisations internationales dispendieuses ! Reprenons le contrôle de notre destin !

• Nous devons rétablir des relations avec la Russie et cesser de dilapider notre argent au profit de l'Ukraine.

• Face au jargon ou aux discours à l'eau tiède des élites, on nous accuse d'être outranciers, vulgaires, réducteurs mais nous parlons le langage du Peuple. Eux parlent au cerveau, nous, nous parlons aux tripes.

• Dans un monde où les mœurs sont décadentes, nous remettons « l'église au centre du village », pourchassons les dépravations et rétablissons l'ordre moral en nous appuyant sur notre religion.

• Le changement climatique n'est pas dû à l'homme et il ne faut pas tracasser nos concitoyens avec des mesures technocratiques.

• Et si notre politique n'atteint pas ses objectifs, c'est parce qu'elle a été sabotée par les minorités ethniques ou religieuses, les pays étrangers, le capitalisme apatride....

• Si nous perdons des élections, c'est qu'il y a eu des fraudes massives.


Mais ces « anti-système » ont des talons d'Achille :

• Leur programme économique est en général irréaliste ; soit ils l'appliquent et tout le pays va dans le mur, soit ils l'abandonnent sans jamais l'avouer.

• Leur nationalisme exacerbé les empêche de nouer des accords durables avec des partenaires et d'avoir des relations apaisées avec nos voisins.

• Ils critiquent l’Union européenne mais sont friands de fonds européens pour distribuer à leurs obligés.

• Leurs outrances finissent par leur aliéner une bonne part de la population ; la société se déchire car ils cherchent plus à cliver qu'à rassembler.

• Leur ordre moral est liberticide ; les femmes et les minorités sexuelles sont les premières victimes.

• Ils ne résolvent pas le problème de l'immigration car leurs solutions sont inopérantes parce qu'envisagées uniquement sous l'angle du colmatage des frontières nationales.

• Ils défendent la souveraineté nationale mais pas celle de l'Ukraine qui est violée par la Russie.

• La préservation de notre environnement est le cadet de leurs soucis car ils n'ont aucune vision à long terme et seul les intéresse la prise du pouvoir à court terme.

• Le démantèlement de l’État de droit conduit à un régime autoritaire dirigé par un autocrate ; la justice est aux ordres et ne protège plus le citoyens.

• Pour se maintenir au pouvoir, ils doivent pratiquer la corruption à grande échelle pour avoir le soutien d'une caste d'obligés.


Malheureusement, ces conséquences dramatiques n'apparaissent que tardivement après l'élection et la population n'en prend la mesure réelle qu'avec le temps ; il est parfois trop tard pour s'en débarrasser facilement car ce type de régime s'enkyste sur le corps social.




Comment éviter la prise de pouvoir des « anti-système » ? Ce risque se concrétise quand les citoyens ne sont pas écoutés, se sentent méprisés ou sont inquiets pour leur avenir. La colère, le ressentiment, la peur sont les meilleurs carburants du populisme.

Pour les élections européennes du 9 juin 2024, apprenons à décrypter les programmes et le langage des partis !

Frédéric Bourquin


*droit-de-l'hommisme, droits-de-l'hommisme : - Péjoratif - Attitude qui consiste à se référer, de manière jugée abusive, aux droits de l'homme pour défendre une position (politique, particulièrement). Définition du Larousse

** wokisme :

Idéologie d’inspiration woke, centrée sur les questions d’égalité, de justice et de défense des minorités, parfois perçue comme attentatoire à l’universalisme républicain. Définition du Larousse






Les nouvelles de la Maison de l'Europe


Une eurodéputée, Salima Yenbou, a rencontré les lycéens et les habitants de Nîmes.


Samedi 9 décembre, Salima Yenbou, députée européenne membre du groupe Renew, a sacrifié une bonne part de son week-end pour répondre à l’invitation de la Maison de l'Europe de Nîmes. Dans la salle Jean-Pierre Morise, mise à disposition par le Centre social « Mille couleurs », elle a pu présenter son parcours d’enseignante, puis d’élue au Parlement européen, très active sur plusieurs fronts.


Elle s’est adressée à un public principalement composé d’élèves de terminale du lycée Dhuoda accompagnés par leur professeur d’histoire-géographie qui a créé un « club Europe » dans ce lycée. Elle a décrit son parcours de vie. A 16 ans elle a créé dans sa cité une association d’aide aux devoirs des enfants, « Graines de génies ». Elle est devenue professeur des écoles puis formatrice et enfin proviseure d’un lycée professionnel. Elle a compris ensuite que la politique était le meilleur moyen pour contribuer à changer la place des moins favorisés dans la société, en donnant leurs chances à tous les jeunes, qui doivent « accepter l’injustice pour créer plus de justice ».  Elle a présenté son activité de députée européenne. Elle est membre des commissions CULT (Culture et éducation) et AFET (Affaires étrangères). Dans la commission AFET, elle a fait un rapport sur le travail forcé et l’interdiction d’importer des biens produits par des personnes soumises au travail forcé. Elle a fait un rapport sur le racisme dans le cadre de la commission CULT. Elle a également beaucoup travaillé pour que le programme Erasmus soit plus largement ouvert aux élèves de lycées professionnels et aux apprentis.


« Il faut oser, il faut croire en vous ; N’ayez pas peur d’avancer, je viens aussi d’un quartier difficile »


Les nombreuses questions auxquelles elle a volontiers répondu lui ont permis de rappeler qu’être députée, cela suppose avant tout beaucoup de travail, un travail qu’elle dit être à la fois contraignant et passionnant. Outre les nombreuses réunions, son quotidien est aussi fait de déplacements, entre Paris, Bruxelles, Strasbourg, et parfois vers des destinations plus lointaines. Selon ses propres termes, des voyages qu’elle est amenée à faire dans le cadre de ses différentes missions, elle ne rapporte guère d’impressions touristiques, mais principalement des souvenirs de réunions officielles et quelques images d’aéroports ou de rues entrevues « par la fenêtre du taxi ».


A noter par exemple qu’elle revenait l’avant-veille d’un déplacement au Mexique, où elle représentait l’Europe, en tant que « pays » invité d’honneur de la Foire internationale du Livre de Guadalajara. Ce qui prouve que l’identité européenne, dont on doute parfois, est bien reconnue ailleurs dans le monde !


Mme Yenbou reviendra à coup sûr pour un séjour plus complet, dans une ville qu’elle découvrait et un quartier qui ne lui est pas tout à fait étranger puisque, originaire elle-même d’Aulnay-sous-Bois, elle a grandi dans un environnement similaire, et elle en connaît à la fois les ressources et les difficultés. Elle laisse en tout cas l’impression d’une femme politique engagée, forte de ses convictions et très à l’écoute des citoyens qu’elle représente. Une belle rencontre pour toutes les personnes présentes.





Café Multi Kulti, café linguistique, venez rencontrer d’autres cultures et d’autres langues !


Café Multi Kulti : une célébration de la diversité culturelle

Les Cafés Multi Kulti sont devenus un rendez-vous incontournable de partage et de célébration de la diversité culturelle. Ces événements, organisés par des volontaires passionnés, offrent une plongée immersive dans différentes cultures à travers des présentations, des dégustations et des danses traditionnelles.

Le premier Café Multi Kulti de cette année scolaire, qui a eu lieu le 26 septembre au Café Olive, a été un succès. Les volontaires Lina, Jaime, et Aleksandra ont présenté l'Allemagne, l'Espagne et la Pologne.



Le Café Multi Kulti du 17 octobre a suivi le même modèle réussi. Les volontaires Andrés, Lucija, et Eliza ont présenté la Slovénie, la Colombie et l'Arménie.


Lucija et Eliza présentent les spécialités de leurs pays


Le 21 novembre, la série de Cafés Multi Kulti s'est poursuivie avec une soirée culturelle mettant en vedette la Guinée, la Suède, et l’Espagne animée par Boubacar, Saga et Celia.



Saga, Boubacar et Celia


Les danses traditionnelles sont un élément important du Café Multi Kulti. La danse « belgijka » de Pologne, la danse des grenouilles de Suède, les danses arméniennes et slovènes, ainsi que des danses latino-américaines ont enflammé la piste, créant une ambiance agréable et unissant les participants à travers la musique et la danse.



La danse des grenouilles


Le prochain Café Multi Kulti se tiendra au Café Olive le mardi 19 décembre à partir de 18h. Il s'agira de l’édition spéciale de Noël.


Café linguistique : une rencontre linguistique animée

Les Cafés linguistiques sont une opportunité pour pratiquer différentes langues et pour rencontrer des personnes partageant un intérêt commun pour la diversité linguistique. Les événements du 19 octobre et du 16 novembre ont réuni un nombre important de participants désireux d'améliorer leur conversation.




Au cours de ces soirées conviviales, les participants ont eu l'occasion de pratiquer l'anglais, l'espagnol, le français (pour les non-francophones), et même l'allemand lors du dernier événement. En plus des conversations stimulantes, des jeux linguistiques ont ajouté une touche ludique à l'expérience, créant une atmosphère détendue et propice à l'apprentissage.


Le prochain Café Multi Kulti se tiendra au Spot le jeudi 14 décembre à partir de 18h30. Cette fois, les participants auront la possibilité de parler en anglais, en français, en espagnol et en italien.



Témoignages : Jade à Salamanque, Axel au Portugal, Clara en Slovénie, Thibault au Danemark


Jade à Salamanque !


Holà ! Je m’appelle Jade j’ai 21 ans et j’ai décidé de faire un volontariat pour une durée de 10 mois en Espagne, dans la belle ville de Salamanque.



C’est un volontariat avec le Corps européen de solidarité financé par l’Union européenne. En effet, l’UE a pris en charge mon logement, je suis actuellement dans une superbe grande maison avec 7 autres volontaires, nous avons chacun notre chambre et partageons les parties communes (salle de bain, cuisine, salon).

 Les volontaires avec qui j’habite viennent d'Allemagne, du Danemark, du Portugal ou encore d’Italie. Et ont tous entre 18 et 26 ans.


Jade prend ses marques à Salamanque


Mon voyage depuis Nîmes s’est agréablement passé, j’ai tout d’abord pris l’avion avec Ryanair à Marseille, puis arrivée à Madrid j’ai dû prendre le bus jusqu’à Salamanque (environ 1h50, car il n’y pas d’aéroport à Salamanca) J’ai voyagé avec mon amie Lauriana qui est portugaise mais qui a fait ses études en France, nous nous sommes rejointes et avons pris le train ensemble.

Après être arrivées et accueillies par les tutrices de notre organisation d’accueil, nous avons fait connaissance avec 4 volontaires qui étaient déjà arrivés depuis le 1er octobre. Ils nous ont montré la maison où nous allions séjourner et puis nous sommes sortis boire un verre afin de faire plus ample connaissance. J’étais un peu stressée au début car j’avais des a priori et comme je suis une personne très réservée, j’avais peur de l’image que je pouvais donner aux autres. Mais en ayant beaucoup parlé et passé des moments avec eux je me suis rendu compte qu’ils sont devenus comme une famille pour moi et que je n’avais pas à me stresser si peu.


Quelques jours après, nos tuteurs nous ont attribués nos missions :

Je serai avec un autre volontaire, Mathias qui vient du Danemark et le matin je m’occuperai des réseaux sociaux tous les mercredis jeudis et vendredis de 10h à 13h, et de la radio (nous avons un programme radio où nous pouvons parler de nos cultures et de ce que nous aimons du volontariat) et l'après-midi de 17h à 20h nous sommes dans un village dans une maison de la jeunesse afin de réaliser des activités avec les enfants. Les enfants sont géniaux, et les taches sont vraiment simples et je trouve que cela donne encore plus envie de prendre des initiatives et de pouvoir partager nos connaissances.



J’ai hâte de voir ce que va être la suite de mon volontariat mais en tout cas une chose est sûre, c’est de loin la meilleure expérience de ma vie !

Je vous laisse avec cette photo de moi et vous dis à très bientôt.



Axel à Carvalhais !


Bonjour,

Je m’appelle Axel, j’ai 29 ans et je suis actuellement au Portugal dans le village de Carvalhais près de Sao Pedro do Sul dans le cadre du Corps européen de solidarité pour effectuer un volontariat court-terme de 2 mois. Je suis allé au Portugal en bus depuis le sud de la France, c’était un peu long (environ 21h) mais je ne voulais pas prendre l’avion pour y aller.

Quand je suis arrivé au Portugal j’ai été surpris par le côté montagneux et forestier auquel je ne m’attendais pas, mais aussi par la pluie, omniprésente les premiers jours.

On vit à quatre dans une maison de village traditionnelle. Parmi mes colocs, il y a Stéphano un Italien, Siiri une Finlandaise et Linde une Néerlandaise.




Notre mission de volontariat est de planter différentes espèces d’arbres pour reboiser une zone qui a été détruite par des feux de forêt.


Axel et son équipe prêts à se mettre au travail


On a plusieurs zones à faire qui sont situées dans la montagne au-dessus du village. Nous avons été formés sur les techniques de plantation et sur les différentes espèces que nous avons à gérer.



Vue de la zone à reboiser, vaste et magnifique !


Quelques moments marquants depuis mon arrivée…

Le temps d’un weekend nous avons rejoint une autre équipe de sept volontaires dans le centre du pays. C’était vraiment de très belles rencontres avec des gens venant de toute l’Europe. On a découvert le Palais de Bussaco dans lequel ils travaillent, entouré par la plus ancienne forêt du Portugal.



Avec l’équipe de Bussaco


Ensuite nous avons visité la ville de Coimbra, une des grandes villes du centre du pays, puis on a fait la fête ensemble. J’ai vraiment adoré cette expérience car on était une dizaine de jeunes, tous provenant de pays différents qui ont réussi à communiquer et passer des bons moments ensemble.


Nous nous sommes également rendus à la fête traditionnelle du village. On a découvert les chants, danses et costumes traditionnels de la région. Tout le monde essayait de nous parler en portugais pour nous faire goûter de la nourriture et boissons locales. C’était une expérience drôle et très dépaysante.

Enfin dans les prochaines semaines...

J’espère pouvoir découvrir beaucoup mieux le pays. Prochainement nous devons partir à quatre à Porto pour quelques jours pour visiter la deuxième ville du pays. Normalement nous allons également passer la semaine de Noël à Lisbonne et à Sintra où il y a un 3e groupe de volontaires et j’attends ça avec impatience !


Pour finir, je ne peux que vous conseiller de vous lancer dans l’aventure qu’est le Corps européen de Solidarité. Cela nécessite de sortir de sa zone de confort mais les rencontres et les découvertes que vous ferez valent largement le coup !



Clara à Piran !


Hey, moi c’est Clara.

Je reviens juste de mon volontariat d’un an à Piran, en Slovénie. Je suis partie avec la Maison de l’Europe de Nîmes et j’ai été accueillie par Mladinski EPIcenter Piran.


Quand j’ai terminé mes études de droit et de management l’an passé, je savais que je voulais vivre une expérience à l’étranger, donc j’ai commencé mes recherches. C’est comme ça que j’ai découvert le Corps européen de solidarité. J’ai trouvé ce projet, je travaille dans un centre de jeunesse (enfants et ados de 7 à 19 ans). J’étais déjà attirée par le pays et continuer à travailler avec des enfants m’a beaucoup plu (je suis aussi animatrice BAFA) donc j’ai postulé et j’ai été prise !


Dès mon arrivée, mes missions m’ont été données : aider aux devoirs, créer plusieurs publications Instagram par mois (une en anglais, une en français et une pour le club lecture), être responsable des cours d’anglais hebdomadaires, apporter mon aide lors des évènements, écrire un blog et surtout, le plus important, créer une relation de confiance avec les enfants et adolescents qui se rendent au centre. Avant de partir, j’appréhendais un peu par rapport à la barrière de la langue mais tout s’est bien passé puisque tout le monde parlait anglais. J’ai aussi eu droit à des cours de slovène, et j’ai même eu l’occasion de communiquer en italien et en espagnol, mes colocataires venant de ces pays.

La Slovénie est un petit pays mais avec beaucoup de volontaires qui ne sont pas très loin les uns des autres donc j’ai pu rencontrer plein de personnes de nationalités différentes avec qui je me suis liée d’amitié. J’ai désormais un réseau d’amis à travers l’Europe à qui je compte rendre visite et qui comptent venir me voir aussi. J’ai aussi rencontré d’autres volontaires français et ensemble, nous avons découvert qu’apparemment, vouloir apprendre des gros mots dans une autre langue est universel puisque c’est toujours la première question qu’on nous pose.



Un moment de détente sur la rivière Soca


J’ai vécu tellement de bonnes expériences que j’ai du mal à citer ma favorite mais j’ai vraiment eu de la chance de faire mon volontariat ici, entourée de personnes, tant professionnellement qu’amicalement, avec qui j’ai passé de bons moments. Au cours du volontariat, j’ai également appris énormément de choses sur moi, ce à quoi je ne m’attendais pas en partant. Vivre en colocation pour la première fois m’a ouvert les yeux, c’était difficile au début mais maintenant ma colocataire est devenue plus famille qu’amie.



Clara et sa colocataire durant la Gay pride à Ljubljana


Cette expérience m’a aussi permis de réaliser les différences culturelles, même entre des pays proches, comme la France, l’Espagne et l’Italie (je prends ces exemples car ce sont les 3 nationalités dans ma colocation). En étant en Slovénie, j’ai aussi pu constater des différences plus importantes, par exemple en participant à des manifestations. Une des plus grandes différences, une qui m’a choquée, est la perception de l’Union européenne. J’ai l’impression qu’en France, l’Union Européenne est un acquis mais qui n’est pas forcément pris sérieusement. En Slovénie, j’ai pu voir à quel point cette organisation est importante, surtout pour les jeunes.

Pour conclure, j’ai vraiment vécu une année de rêve avec des expériences fabuleuses et des leçons dont j’ignorais le besoin. C’est vraiment quelque chose que je recommande et si vous avez lu jusqu’ici et hésitez encore : faites-le ! Je vous promets que ça vaut le coup. Ça m’a même aidé à trouver le domaine dans lequel je veux faire carrière : être dans l’associatif et aider les jeunes. Pour finir, le plus dur c’est de dire au revoir.


Merci de m’avoir lue,


Clara



Thibault à Fårevejle !


Je m’appelle Thibault MICHEL, j’ai 27 ans et je suis parti un an pour du volontariat à Fårevejle au Danemark dans Odsherred Efterskole, un établissement scolaire avec internat.


Mon voyage s’est très bien passé, j’ai tout simplement pris un avion au départ de Marseille, direction Copenhague. Mes colocataires étaient venus m’accueillir à l’aéroport et nous avons fait le voyage jusqu’à Fårevejle en train.

Quand je suis arrivé, j’étais un peu stressé mais aussi excité de démarrer une nouvelle aventure.

Je suis logé dans une grande maison en colocation avec 3 volontaires. Il y a Klara, une volontaire allemande et Suzanne une volontaire ougandaise. Tout se passe bien et nous communiquons en anglais exclusivement.

Je m’occupe du bon fonctionnement de l’établissement pour les périodes « kitchen duty » ; « evening duty » « cleaning duty » et « week-end duty ». Ce sont des temps où nous nettoyons les locaux avec les élèves, faisons la cuisine, ou encore de la surveillance. Je suis aussi assistant durant les cours de français de ma tutrice Maria. Et je m’occupe aussi des entraînements de volley et des inscriptions aux tournois avec le professeur de sport Claus.


Nous sommes allés en Suède, en camping pendant 4 jours, où nous avons fait des activités telles que la descente en rappel, de la randonnée et du canoë. Mais cela m’a surtout permis de me rapprocher des élèves, de m’ouvrir plus auprès d’eux, et de faire mieux leur connaissance, moi qui au début étais timide.


J’aimerais pour la suite être capable de tenir les classes de français seul, améliorer mon danois, faire progresser mes élèves au volley, et surtout continuer de nouer des liens avec l’équipe pédagogique ainsi qu’avec les élèves. Le tout permettant d’améliorer constamment mon expérience et surtout de renforcer mon projet et mes décisions pour mon avenir.

Cette expérience est déjà très enrichissante grâce au dépaysement de la culture, de la langue et du fonctionnement de l’établissement par rapport à la France. Je conseille à quiconque de partir à l’étranger !



Retour de Grèce pour les stages Erasmus


La Maison de l'Europe clôture en beauté l'année 2023 avec le cinquième et dernier projet de stage Erasmus+ à Kalamata, en Grèce. Neuf jeunes des Missions Locales d'Alès, Bagnols-sur-Cèze, et Beaucaire ont atterri dans cette ville du Péloponnèse le 19 novembre. Armés de curiosité et d'enthousiasme, ils ont entamé des stages de quatre semaines dans des entreprises locales.


Le groupe en Grèce


Ce projet a offert aux jeunes une expérience professionnelle immersive, tout en favorisant la découverte des métiers et des différences culturelles. Les participants, désormais riches de nouvelles compétences et d'une vision élargie, rentrent en France le 17 décembre. La Maison de l'Europe les accueille le 21 décembre à la Missions Locale d'Alès pour une réunion de bilan, où les jeunes partageront leurs témoignages sur leurs découvertes professionnelles et culturelles. Un véritable succès pour cette initiative Erasmus+ qui a marqué l'année de manière positive et enrichissante.


Une grand merci aux financeurs de ce projet, l'Agence nationale Erasmus+ et la Région Occitanie, d'avoir permis aux jeunes de partir à l'étranger sans aucun frais. Merci également aux partenaires locaux, les Missions Locales, ainsi qu'à notre partenaire grec, l'association KANE, qui s'occupe du groupe sur place.


Ci-dessous, les témoignages des jeunes sur leurs projets.

Le stage d'Anaïs :


Anaïs avec sa tutrice


Anaïs réalise son stage dans l'hôtellerie, dans un superbe hôtel qui donne sur la mer. Elle y découvre le métier de réceptionniste, notamment en préparant l'arrivée des clients et en se chargeant de leur accueil. Cette expérience lui a permis de se rendre compte avec surprise qu'il y a plus de métiers différents dans l'hôtellerie que ce qu'elle l'imaginait.


Le stage de Léoni :

Léoni travaille dans une boutique de souvenirs au bord de la plage de Kalamata. Ses principales tâches sont d'accueillir les clients, de ranger ainsi que refaire les stocks lorsque cela est nécessaire. Il a également eu comme challenge de s'adapter à son nouvel environnement en apprenant à connaître son lieu de travail.


Le stage de Maélie :


Maélie travaille dans une boutique assez polyvalente en plein centre-ville de Kalamata qui vend principalement des épices, des herbes, des fruits secs ainsi que des spécialités grecques. Elle accueille et sert les clients. Elle s'occupe également de la mise en rayon des produits.


Le stage de Clément :

Clément effectue son stage dans un restaurant près du port de Kalamata. Il s'occupe de l'accueil des clients, prépare le service et sert également leurs boissons aux clients. Durant sa première semaine de stage, il a eu la surprise de constater que, par rapport à la France, les Grecs boivent du café à toutes les heures et le considèrent même comme un apéritif.


Le stage de Léa, Aurélie et Isaac :



Léa, Aurélie et Isaac font leur stage dans un refuge pour chiens proche de Messini, une ville voisine de Kalamata. Là-bas, ils aident les nombreux bénévoles ainsi que la propriétaire Katerina à s'occuper de leurs 800 pensionnaires. Léa et Aurélie aident principalement à la partie « cuisine » où se trouve une petite partie des chiens du refuge. Elles s'y occupent principalement du nettoyage mais aident également à nourrir les chiots et distribuer de l'eau. Elles promènent également les chiens et en profitent pour prendre des photos et vidéos destinées à favoriser les adoptions. Isaac de son côté s’occupe du bricolage et aide notamment à la construction de cabanes pour les nombreux pensionnaires.


Le stage d’Hailé :


Hailé travaille dans un café documentaire qui s’appelle « Center of creative documentary », situé au centre-ville de Kalamata. Elle participe à la réalisation d’un court documentaire (en grec et en audiodescription) sur une association de personnes aveugles. Le but est de sensibiliser aux difficultés que les personnes aveugles peuvent rencontrer, et montrer comment ils trouvent des alternatives pour améliorer leur quotidien.


Le stage de Myriam :



Myriam travaille dans une aire de jeux pour enfants située à Kalamata, l’équivalent des centres aérés que nous avons en France, mais les parents ont la possibilité de rester boire un thé ou un café pendant que les animatrices s’occupent de leurs enfants. Le centre accueille les enfants tous les jours de 16h30 à 22h, voire 23h le week-end. Le but est d'offrir à tous les enfants un espace éducatif et récréatif et cela permet également aux parents de se retrouver avec leurs amis et leurs familles pour discuter et passer de bons moments.





Les nouvelles destinations: Malte et la Saxe.



En novembre, la Maison de l'Europe s'est lancée dans deux voyages exploratoires soutenus par la Région Occitanie et orchestrés par l'ARML. Nous sommes partis à la découverte de nouvelles opportunités pour nos futurs projets de stage Erasmus+ à Malte et en Saxe, en Allemagne.


L’objectif des visites ? Rencontrer des partenaires intermédiaires potentiels, découvrir le réseau des entreprises disponibles, se renseigner sur les spécificités des marchés locaux du travail, et rechercher des logements pour nos groupes de stagiaires E+.


Nous avons eu la chance de participer à ces explorations aux côtés d'autres organismes de formation de notre région et de certaines Missions Locales de Jeunes, nos partenaires locaux importants pour les projets en question. Nous avons eu le plaisir de rencontrer notre homologue, Europa Hause Leipzig, un autre centre Europe Direct, et de discuter de l’éventualité d’une future collaboration.



Monika (à droite) notre chargée de projet mobilité professionnelle accueillie à l’Europa Hause Leipzig, qui est aussi un centre Europe Direct


Ces voyages ont été un moyen très pertinent de tisser des liens avec des partenaires à Leipzig et à Malte, tout en explorant les possibilités locales et en visitant les villes qui pourraient accueillir nos stagiaires dans l'avenir. Leipzig, sous la neige qui couvrait le marché de Noël, a offert une atmosphère magique, tandis que Malte nous a chaleureusement accueillis sous un soleil éclatant. Deux destinations bien différentes, mais toutes deux nous ont enchantées.




Leipzig sous la neige et Malte sous le soleil


Le résultat des visites ? Une carte de destinations qui s'étend, reflétant notre engagement continu à élargir nos horizons et à enrichir nos partenariats.

Nous sommes ravis de cette nouvelle ouverture et de l'opportunité d'explorer des territoires encore inconnus pour nos futurs projets E+ !






L'Europe en région:




Transports en Occitanie, coup d’accélérateur pour l’hydrogène vert


Le projet Corridor H2 entend développer les capacités de production et de distribution d’hydrogène renouvelable en Région Occitanie. Une initiative d’intérêt européen pour le transport durable, financée en partie par la Banque européenne d’investissement et le Mécanisme pour l’interconnexion en Europe (MIE).



L’objectif des acteurs de cette initiative vise d’abord à décarboner le secteur du transport lourd – Photo libre de droits


Développer une mobilité zéro émission pour les véhicules lourds sur un axe Nord/Sud reliant la Méditerranée à la Mer du Nord. C’est, en somme, un bon résumé du projet Corridor H2 initié par la Région Occitanie. Afin d’atteindre cette ambition, elle investit dans une énergie en particulier : l’hydrogène renouvelable. Ce projet présenté en 2021 prend peu à peu de l’ampleur.


Réduire les émissions du transport routier


Une série d’objectifs sont ainsi fixés à l’horizon 2023. D’un côté, 7 stations de distribution se progressivement installées aux abords des axes routiers occitans. De l’autre, le déploiement d’une flotte de véhicules lourds pour le transport de marchandises et de passagers est prévu. Ce qui représente 40 camions, 15 autocars régionaux destinés à circuler entre les villes du territoire et une soixantaine d’unité frigorifiques et remorques réfrigérées pour commencer.

Le transport de produits frais est assuré aujourd’hui par des véhicules et groupes froid diesel (ces unités frigorifiques permettent de maintenir une température basse pour le transport de produits frais). “Nous avons un des plus gros marchés d’intérêt national de France pour les produits frais, qui se trouve à Perpignan”, relève Charlyne Ribeyrolles, chargée de projets à la direction de la transition écologique et énergétique de la Région.


Cet investissement dans la logistique du froid a pour ambition de réduire les conséquences climatiques de l’importation des fruits et légumes en provenance de l’Europe du Sud ou du Maghreb et qui transitent par la capitale des Pyrénées-Orientales. Corridor H2 voit cependant plus loin. Dans un futur éventuel où les véhicules individuels fonctionnant à l’hydrogène se multiplieront , “les stations ont vocation à être ouvertes aux particuliers et professionnels 24h/24 et 7j/7″.

Au-delà de la distribution et des véhicules, l’Occitanie compte co-financer deux usines de production d’hydrogène renouvelable, dont la première est basée à Port-la-Nouvelle (Aude). La seconde unité de production serait située dans une autre zone avec un fort potentiel de consommation, vers le bassin de la Garonne.


Un corridor européen


Après les premières réflexions lancées en 2016, le projet s’inscrit aujourd’hui dans le Plan Régional Hydrogène Vert, doté de 150 millions d’euros sur la période 2019-2030. Cette année (2021), pour Corridor H2, la Région a lancé deux nouvelles initiatives afin d’identifier les partenaires qui seraient intéressés par cette transition vers l’hydrogène. Un premier appel à projets concernait la partie “production et distribution”, tandis qu’un appel à manifestation d’intérêt – ouvert jusqu’en décembre 2021 – encourageait les transporteurs et les chargeurs à demander un accompagnement pour leur investissement dans une flotte de véhicules lourds à hydrogène.Si l’Occitanie joue un rôle de coordination, de pilotage et de guichet unique, “c’est avant tout un projet européen”, insiste Mme Ribeyrolles. Corridor H2 répond en effet aux objectifs de l’Union européenne de décarbonation de l’économie, fixés dans le Pacte vert de la Commission von der Leyen, mais aussi d’assurer l’accessibilité de toutes les régions européennes à travers le réseau transeuropéen de transport (RTE-T). L’axe en question, jugé prioritaire, va de la Méditerranée à la Mer du Nord en passant par Perpignan et Montpellier.

Initialement, l’Occitanie travaillait d’ailleurs avec d’autres Régions afin de faire éclore ce grand corridor européen : la Catalogne, la Bourgogne-Franche-Comté, le Grand-Est mais également la Wallonie. Des territoires inégalement dotés en matière d’infrastructures pour l’hydrogène et d’entreprises armées pour cette transition énergétique. “Nous avons des rythmes différents, cela dépend aussi des acteurs sur le territoire”, explique Charlyne Ribeyrolles. “Mais nous continuons à travailler ensemble, il y a un partage d’expérience”. L’idée est de multiplier ces initiatives dans d’autres territoires.


Les agences régionales de développement économique (AD’OCC) et de l’énergie et du climat (AREC) participent aussi au projet. Pour un budget global de 110 millions d’euros, la Banque européenne d’investissement (BEI) apporte un prêt de 40 millions d’euros. Le mécanisme pour l’interconnexion en Europe (MIE), un programme de l’UE qui soutient les infrastructures de transport, d’énergie et de télécommunications, subventionne également Corridor H2 à hauteur de 14,5 millions d’euros.


50 nuances d’hydrogène


Cette énergie est souvent accolée à une couleur : bleu, gris, vert, jaune ou blanc… pourquoi existe-t-il différentes nuances d’hydrogène ? Tout dépend de la manière avec laquelle elle est produite. Ou, plus précisément, de l’énergie de départ utilisée afin de générer de l’hydrogène.

L’hydrogène vert est produit par électrolyse de l’eau grâce à une électricité provenant d’énergies renouvelables, comme l’éolien, l’hydraulique ou le photovoltaïque. L’hydrogène rose est quant à lui le résultat de l’utilisation d’une énergie d’origine nucléaire. Il est gris s’il est produit avec du gaz naturel ou noir lorsqu’il est issu du charbon. L’hydrogène bleu provient enfin d’une captation du CO2 à partir d’énergies fossiles.

Dévouverte importante : L’hydrogène blanc se trouve naturellement dans le sol, semble-t-il en quantités considérables. On investit aujourd’hui pour capter cette source d’hydrogène. Plusieurs gisements importants ont été détectés en France. L’exploitation est encore expérimentale. Son avantage principal est qu’il n’a pas besoin d’une source d’énergie pour être produit.





Nouvelles du Mouvement Européen:




Des jeunes Français et Allemands « s’occupent » du Pont du Gard



Le groupe des jeunes Franco-allemands et leurs accompagnants au Pont du Gard


Non pas du pont lui-même, qui n’a besoin de personne pour se tenir bien droit après 2000 ans. Mais de deux lieux précis situés au cœur de l’espace si joliment nommé « Mémoires de garrigues ». Le directeur du Pont du Gard et son équipe ont en effet proposé qu’un petit chantier s’organise pour refaire trois sections de murs en pierres sèches détériorés par les sangliers ou la pluie, et pour rénover ou nettoyer un coin du « Jardin des Usages ».


De jeunes Allemands en formation de paysagistes au lycée professionnel de Haldensleben, près de Magdebourg, et un groupe de jeunes Français recrutés par l’association Humanîmes de Valdegour, se sont donc retrouvés sur trois demi-journées pour travailler à ce chantier, organisé et encadré par le Mouvement européen du Gard et la Maison de l'Europe de Nîmes, et financé par l’Office franco-allemand pour la Jeunesse (OFAJ).

Le thème de la rencontre était « Jardins historiques », ce qui explique qu’elle ait commencé le dimanche 22 octobre aux Jardins de la Fontaine au pied de la tour Magne, et se soit ensuite poursuivie dans la semaine par une visite au Jardin médiéval d’Uzès et à la Bambouseraie de Prafrance. Les temps informels ont donné lieu à des échanges qui ont, comme toujours en pareil cas, permis de se faire une meilleure idée de l’autre, que ce soit à travers sa langue, ses coutumes, ou ses manières de vivre. D’où il est ressorti que même s’ils viennent d’horizons différents, les jeunes Français et Allemands ont beaucoup plus en commun que ce qu’ils pensent avant de se rencontrer pour de bon.


L’expérience se poursuivra en mars 2024 par un voyage « retour », cette fois à Magdebourg, toujours grâce à un financement de l’OFAJ.


Comments


à l'affiche
Posts récents
Lettres Europe
bottom of page