Lettre Europe Avril 2024
PHOTO DU MOIS
Cette bouée de sauvetage symbolise-t-elle l’Europe qui veille sur nous ?
TRIBUNE
Nous ou nos petits enfants ?
L’Union européenne avait enclenché une politique consistant à essayer de préserver notre environnement dénommée le pacte Vert. Il y a quelques années, cette politique avait été soutenue par les Etats membres car, de toutes les façons, rien n’aurait été possible sans leur accord.
Depuis quelques mois, ce qui était considéré comme étant bénéfique pour notre planète et notre avenir est considéré comme étant insupportable, attentatoire à nos libertés et à notre style de vie, le milieu agricole étant en pointe sur ce sujet.
Les partis eurosceptiques ont tout de suite vu le parti qu’ils pouvaient tirer de cette grogne et mènent des attaques en règle contre la Commission.
Sous la pression des Etats membres, un rétropédalage a commencé : sous prétexte de simplification, la Commission entame un détricotage partiel des mesures qui avaient été prises pour préserver l’environnement.
Cette situation doit nous amener à nous poser des questions de fond :
Que devons-nous choisir ? Le maintien de notre style de vie, la défense de nos intérêts économiques ?
Ou devons-nous penser à nos petits-enfants et sacrifier un peu de notre confort, remettre en cause certains de nos choix économiques pour leur permettre de vivre sur une planète encore habitable ?
Non, le dilemme n’est pas entre la fin du monde ou la fin du mois mais entre notre mode de vie et celui que nous offrirons à nos petits-enfants.
Frédéric BOURQUIN, président de la Maison de l’Europe de Nîmes
LES NOUVELLES DE L'EUROPE
Union européenne : le prix de la paix
« Si vis pacem, para bellum »
Depuis quelque temps, ce dicton latin est sur toutes les lèvres, dans toutes les rédactions et sur toutes chaînes d’information en continu. Depuis le 24 févier 2022, la guerre est à quelques centaines de kilomètres de l’U.E. Un conflit de « haute intensité » que plus personne n’imaginait hormis peut-être les dirigeants des pays baltes. Les états, l’U.E., l’O.T.A.N. ont dû revoir dans l’urgence leur politique de défense sur le plan financier, organisationnel et stratégique.
Sur le plan financier, la part du budget des états affectée à la défense a fortement évolué (+ 6 % en moyenne entre 2022 et 2023).
En 2022 pour l’Europe, seuls les pays au contact de la Russie dépassaient 2 % de leur PIB consacré à la défense.
Il convient de noter que l’Autriche, la Suisse et l’Irlande ne font pas partie de de l’O.T.A.N., et que l’Islande n’a pas d’armée.
La politique de sécurité et de défense de l’UE
En ce qui concerne l’UE en tant que telle, la base de la défense commune est l’article 42.7 du Traité de l’Union européenne :
« Au cas où un État membre serait l'objet d'une agression armée sur son territoire, les autres États membres lui doivent aide et assistance par tous les moyens en leur pouvoir, conformément à l'article 51 de la charte des Nations unies. »
Cependant l’O.T.A.N. semble rassurer bien plus que l’UE, preuve en est l’adhésion récente de la Finlande et de la Suède à l’OTAN à la suite de l’agression de l’Ukraine par la Russie.
La politique de l'UE en matière de sécurité et de défense est guidée par la politique étrangère et de sécurité commune (PESC) et la politique de sécurité et de défense commune (PSDC). Outre ces deux structures formelles liées à la Commission et au Conseil, il existe plusieurs outils dans le cadre de la défense européenne qui sont actuellement en place et actifs.
La facilité européenne pour la paix (FEP) est un instrument extra-budgétaire qui a pour objectifs d'améliorer la capacité de l'UE à prévenir les conflits, à consolider la paix et à renforcer la sécurité internationale, en permettant le financement d'actions opérationnelles. Lorsque la FEP a été créée en mars 2021, son plafond financier initial s'élevait à 5,69 milliards d'euros.
Le Conseil a relevé ce plafond financier en mars 2023 (de 2,29 milliards d'euros), en juin 2023 (de 4,06 milliards d'euros) et en mars 2024 (de 5 milliards d'euros). Le complément de mars 2024 est un fonds d'assistance spécifique à l'Ukraine dans le cadre de la facilité européenne pour la paix.
La boussole stratégique est une initiative menée par les États membres de l'UE qui vise à fournir des éclaircissements et des orientations sur la politique de sécurité et de défense commune de l'UE et à définir une conception commune des menaces et des défis majeurs auxquels l'Europe est confrontée à court et moyen terme.
Le Fonds européen de la défense (FED) est doté d'un budget de 8 milliards d'euros pour la période 2021-2027 : 2,7 milliards d'euros destinés à financer la recherche collaborative en matière de défense et 5,3 milliards d'euros destinés à financer les projets collaboratifs de développement des capacités en complément des contributions nationales.
Les deux partenaires exposent les domaines dans lesquels ils entendent intensifier leur coopération : la compétition géostratégique, la protection des infrastructures critiques, les technologies émergentes et de rupture, l’espace, les impacts du changement climatique en termes de sécurité et la manipulation de l’information ainsi que l’ingérence par des acteurs étrangers.
A ceci s’ajoutent plusieurs autres actions :
Coopération en matière de cyberdéfense
Réponse coordonnée de l'UE aux campagnes hybrides
Stratégie spatiale de l'UE pour la sécurité et la défense
Sûreté maritime
Source : Kevin Schmid Unsplash
Les dépenses militaires dans le monde n’ont cessé de grimper depuis 2015. Elles ont atteint 2 240 milliards de dollars en 2022, soit 2,2 % du PIB mondial, selon un rapport dévoilé le 24 avril par le Stockholm International Peace Research Institute (Sipri).
En Europe, les investissements consacrés aux armées ont connu leur plus forte augmentation annuelle depuis au moins 30 ans, avec un bond de +20% par rapport à 2022.
Globalement, en 2023 les dépenses militaires totales des pays de l’UE sont d’environ 250 milliards d’€, celle des USA de 900 milliards d’€, la Chine de 300 milliards d’€ et la Russie de 100 à 110 milliards d’€.
Une aide financière supplémentaires de l’UE à l’Ukraine de 100 milliards d’€ est en cours de discussion. Seule la Hongrie de V. Orban s’y oppose pour le moment. Cependant son financement par un emprunt européen pose encore beaucoup de problèmes
Ces chiffres donnent le vertige et font peur. Mais seront-ils suffisants pour nous garder en paix ? En tout cas une volonté politique est absolument nécessaire. Existe-t-elle vraiment en Europe ?
Charles-Antoine ROUSSY
L'espace Schengen accueille la Bulgarie et la Roumanie ... avec des restrictions
Depuis le 1er avril la Bulgarie et la Roumanie font partie de l’Espace Schengen, permettant la libre circulation des personnes dans un vaste espace agrandi ainsi à 25 États de l’Union européenne plus 4 États associés non-membres de l’UE : Islande, Norvège, Suisse et Liechtenstein - en rose clair sur la carte-.
Seuls deux États membres de l’UE ne font pas partie de l’Espace Schengen, pour des raisons particulières : l’Irlande (à cause de l’absence de frontière avec l’Irlande du Nord qui fait partie de Royaume-Uni, lequel a comme chacun sait quitté l’UE) et Chypre (à cause du partage actuel de fait de son territoire entre la partie sud-ouest administrée par la République de Chypre et la partie nord-est occupée militairement par la Turquie) -en bleu sur la carte-.
La Bulgarie et la Roumanie ont rejoint l’Union européenne en janvier 2007, mais leur système de contrôle aux frontières était jusqu’à maintenant jugé insuffisant pour leur entrée dans l’Espace Schengen.
A partir du 1er avril 2024, les personnes de toutes nationalités ayant un « visa Schengen » pourront franchir librement les frontières de la Bulgarie et la Roumanie avec les autres États de l’UE… avec un restriction de taille : le contrôle systématique aux frontières est supprimé pour les arrivées par avion ou par bateau, mais pas pour les arrivées par voie terrestre (voiture, train ou autres moyens de déplacement terrestre).
Les « visas Schengen » sont délivrés par n’importe lequel des États de l’Espace Schengen, pour une durée de séjour dans cet Espace de 90 jours maximum sur une période de 180 jours. Cela implique évidemment une politique des visas commune à tous les États de l’Espace Schengen, avec un renforcement du contrôle des frontières extérieures à cet Espace.
Pourquoi Schengen ? Cette paisible petite ville du Luxembourg, 5 000 habitants, a été choisie comme lieu de signature de l’accord créant l’Espace Schengen en 1985 parce qu’elle est à côté du point de jonction entre les frontières de l’Allemagne, de la France et du Luxembourg. L’accord a d’ailleurs été signé (symbole évident de l’ouverture des frontières) sur un bateau ancré sur la Moselle qui marque la frontière. A l’époque seuls 5 États ont signé cet accord : Allemagne, Belgique, France, Luxembourg et Pays-Bas. Cet espace s’est ensuite agrandi progressivement.
Jean-Jacques SMEDTS
Politique agricole commune : souplesse et simplifications ou recul des ambitions environnementales ?
Il y a quelques semaines, des agriculteurs bloquaient des routes et manifestaient, en France et dans plusieurs pays d’Europe, avec des revendications dont un certain nombre visaient la politique agricole commune de l’UE (la PAC), ses conditions environnementales ou son application par les États membres de l’UE : pour la France, certaines surtranspositions des conditions de la PAC et des retards ou complexités pour le versement des aides européennes.
La Commission européenne a réagi rapidement en proposant dès le 15 mars un allègement des règles environnementales encadrant la PAC.
Source : Unsplash
Assouplir les conditions “vertes”.
Pour toucher les aides de la PAC, les agriculteurs doivent respecter une série d’exigences environnementales, les BCAE (pour “bonnes conditions agricoles et environnementales”). Parmi elles : l’entretien de bandes tampons le long des cours d’eau, la rotation des cultures ou encore le maintien de prairies permanentes. Ce sont ces fameuses conditions “vertes” que la Commission a récemment proposé d’assouplir.
Mi-février, une exemption partielle aux obligations de mise en jachère d’une partie (4%) des terres cultivables avait déjà été renouvelée ; désormais, l’exécutif européen propose de supprimer cette obligation, avec pour les agriculteurs qui souhaitent maintenir une partie de leurs terres arables en jachère une contrepartie sous forme d’une aide financière supplémentaire au titre des écorégimes.
Autre condition allégée dans la proposition de la Commission : la rotation des cultures sur 35 % des terres arables. Les États membres pourront décider de la supprimer au profit d’une simple “diversification” des cultures.
Enfin, la Commission prévoit d’exempter les petites exploitations, de moins de 10 hectares, des contrôles liées aux conditions environnementales. Une exemption qui pour l’ensemble de l’UE concerne 65 % des bénéficiaires de la PAC, représentant seulement 11 % des subventions européennes au titre de la PAC.
Les 27 ministres de l’agriculture réunis en Conseil de l’UE le 26 mars ont entériné ces changements. Un accord particulièrement rapide qui indique l'urgence de la situation. Il faudra cependant trouver un accord avec le Parlement européen, avec des délais serrés car la fin du mandat des députés européens approche à grands pas.
Les ministres de l’agriculture des États membres de l'UE ont également commencé à réfléchir à des solutions européennes pour améliorer les revenus des agriculteurs. A court terme, la Commission propose déjà un observatoire des prix dans le secteur agroalimentaire.
Autre sujet dans le viseur des agriculteurs : la suppression des barrières douanières avec l'Ukraine depuis juin 2022.
Destinée à soutenir le pays depuis l'invasion russe, cette mesure est accusée de provoquer une concurrence déloyale pour les paysans européens, qui ne peuvent pas rivaliser avec les faibles coûts de production ukrainiens (on a beaucoup parlé en France des œufs, des volailles, du sucre et des céréales en provenance d’Ukraine).
Le 27 mars les États membres ont durci le plafond des importations agricoles en provenance d'Ukraine dont ils étaient déjà convenus une semaine plus tôt. Sans toutefois inclure le blé et l'orge dans la liste des produits concernés, ce que demandaient la France, la Pologne ou encore la Hongrie.
Enfin les agriculteurs s’opposent à certains accords de libre-échange, craignant une concurrence faussée par des règles différentes dans ces pays extérieurs et exigeant des « clauses miroirs » très strictes et contrôlées sur les importations agricoles de ces pays extérieurs à l’UE. Une clause miroir est l’application aux importations des mêmes exigences environnementales ou de bien-être des animaux d’élevage que celles appliquées aux productions des agriculteurs de l’UE.
Actuellement il s’agit dans ce domaine de la signature en projet d’un accord (que la France refuse d’ailleurs) avec le Mercosur (alliance commerciale de pays d’Amérique du Sud), ou de la mise en vigueur complète de l’accord avec le Canada signé en 2016 et partiellement en vigueur depuis septembre 2017.
L’agriculture, qui a été un des premiers piliers de la politique commune européenne, est ainsi remise aux premiers rangs des préoccupations des responsables européens. Est-ce pour autant un recul des ambitions environnementales du Pacte vert européen ?
Les agriculteurs sont bien conscients de l’importance cruciale de la protection de l’environnement : d’une part ils subissent de plein fouet les conséquences du réchauffement de l’atmosphère sur leur activité, d’autre part leur travail concerne une très grande proportion des sols et exerce donc une forte influence sur l’environnement, notamment la biodiversité.
Cependant ils estiment que leur part dans le coût des mesures de protection de l’environnement ne doit pas pour autant être disproportionnée par rapport à celle d’autres composantes de la population, alors qu’ils ne représentent qu’un faible pourcentage de la population active (1,5 % pour la France, par exemple).
Donc oui au Pacte vert, mais le coût doit en être mieux partagé et tant que les agriculteurs trouveront leur part excessive ils demanderont des assouplissements ou une plus grande progressivité dans les mesures de ce Pacte.
De même les agriculteurs européens sont dans leur très grande majorité favorables au soutien européen à l’Ukraine, mais ils veulent que leur part dans ce soutien ne soit pas excessive et mette en péril leurs exploitations.
Ce sont ces équilibres délicats qu’ont à gérer les responsables politiques, tant européens que nationaux, en évitant de dresser des catégories d’activités ou d’intérêts les unes contre les autres.
Jean-Jacques SMEDTS
Source principale d’information : touteleurope.eu .
Le 9 juin, nos élisons nos députés européens ! Allons voter !
Le fonctionnement des institutions européennes : qui fait quoi ?
Maintenant que nous sommes un peu familiarisés avec le Parlement européen, voyons quelle est sa place au sein des institutions européennes.
Le fonctionnement de l’Union européenne repose sur le Conseil européen, (les 27 chefs d'État ou de gouvernement) qui donne les grandes orientations et sur un « triangle institutionnel » composé de trois institutions :
· La Commission européenne (qui défend l’intérêt général de l’Union européenne).
· Le Conseil de l’Union européenne (qui représente et défend les intérêts des Etats membres).
· Le Parlement européen (qui représente la voix des citoyens de l’Union).
C’est dans ce triangle que vont être définies les politiques et lois européennes (directives qui définissent des objectifs et doivent être transposées dans le droit de chacun des Etats membres, règlements qui s’appliquent immédiatement dans toute l’UE). En principe, il appartient à la Commission de proposer de nouveaux actes législatifs européens, puis au Parlement et au Conseil de l’UE de les adopter, modifier ou rejeter. La Commission et les États membres se chargent ensuite de les appliquer et la Commission veille à leur respect.
LE CONSEIL EUROPEEN FIXE LES PRIORITES
Le Conseil européen réunit à Bruxelles les 27 chefs d’État ou de gouvernement des États membres, le président du Conseil européen et le président de la Commission européenne.
Son rôle est notamment de donner à l’Union les impulsions nécessaires et de fixer les grandes orientations politiques. Le Conseil européen intervient également si nécessaire pour débloquer une situation de crise
LA COMMISSION EUROPEENNE PROPOSE ET VEILLE A LA BONNE APPLICATION
La Commission européenne joue un rôle essentiel dans la préparation et l’exécution de la politique européenne et détient seule le pouvoir d’initiative législative. C’est donc elle qui élabore des propositions de « lois » européennes qui sont par la suite soumises au vote du Conseil de l’Union et du Parlement européen (les institutions en bas du triangle sur notre schéma). La Commission est la “gardienne des traités”. Elle est composée de 27 Commissaires, un par Etat. Elle est garante de l’intérêt général européen, les Commissaires ne représentent donc pas leur Etat d’origine. Le siège de la Commission européenne est à Bruxelles.
LE CONSEIL DE L'UE VOTE SUR LES TEXTES
Le Conseil de l’UE représente et défend les intérêts des États membres de l’UE et non l’intérêt général de l’Union. Il réunit les ministres des 27 pays de l’UE compétents sur le sujet en discussion. Ainsi, si le Conseil de l’UE doit discuter de questions agricoles, ce sont les ministres de l’agriculture qui vont se réunir. Il est présidé, à tour de rôle, par chacun des pays de l’UE pour une période de 6 mois. Le rôle du Conseil de l’UE est de voter pour adopter, modifier ou rejeter les “lois” européennes proposées par la Commission, le plus souvent, conjointement avec le Parlement européen.
Les votes sont généralement pris à la majorité qualifiée, soit 55 % des pays (15 sur 27) représentant au moins 65 % de la population totale de l’UE. Ainsi, le vote du ministre français représente 67 millions de personnes, soit environ 13% de la population totale de l’UE. Mais certains sujets tels que la politique étrangère et la fiscalité nécessitent un vote à l’unanimité, donc dans ce cas un seul pays peut bloquer l’adoption d’une “loi”.
Le Conseil de l’UE, souvent appelé simplement Conseil, a son siège à Bruxelles.
LE PARLEMENT EUROPEEN VOTE SUR LES TEXTES
Le Parlement européen représente les 447 millions de citoyens européens. Il est aujourd’hui l’unique institution européenne dont les membres sont directement élus au suffrage universel direct, tous les cinq ans. Il compte 705 députés européens.
Avec le Conseil de l’UE, Il amende, adopte ou rejette les textes proposés par la Commission ainsi que le budget de l’Union européenne mais nous avons déjà étudié son rôle dans les chapitre précédents (Lettres Europe de février et de mars).
Deux autres institutions complètent les institutions de l’Union européenne
LA COUR DE JUSTICE DE L'UNION EUROPEENNE
La Cour de justice de l’Union européenne a pour mission d’assurer “le respect du droit dans l’interprétation et l’application“ des traités et des « lois »
LES NOUVELLES DE LA MAISON DE L'EUROPE
Les jeunes bougent grâce à l'Europe !
Comme chaque mois, les jeunes venus passer quelques mois à Nîmes dans le cadre du Corps Européen de Solidarité (CES) ou ceux qui sont partis à l’étranger en stage professionnels ou en volontariat nous font part de leur expérience.
Ce mois-ci, Jaël nous présentent une vidéo d’Italie, Saga, Lucija et Eliza nous parlent leur vie à Nîmes.
Eliza et Lucija avec leurs colocataires
Témoignage de Jaël
Jaël fait un volontariat en Italie du sud à Lecce depuis octobre 2023 ; Il nous présente sa vie là-bas dans une vidéo mise en ligne sur notre chaîne Youtube : Volontariat en Italie (youtube.com)
Témoignage Saga mi-parcours
Coucou de Nîmes !
Je m'appelle Saga et je suis suédoise. Depuis mon arrivée en octobre 2023, je suis l'une des volontaires du Corps Européen de Solidarité (CES) dans la ville de Nîmes. Ce petit texte marque la moitié de mes 9 mois de volontariat - comme le temps passe vite ! On dirait que je suis arrivée hier, et bien que j'ai déjà eu plein de nouvelles expériences, ma liste des choses que je veux faire et explorer autour de Nîmes est encore très longue.
Alors, comment suis-je arrivée à Nîmes, une ville dont je n'avais même pas entendu parler auparavant ? J'ai d'abord entendu parler du CES par des amis qui avaient vécu de grandes expériences dans tous les coins de l'Europe, et j'ai commencé à parcourir les offres sans avoir de plans ou d'idées en tête. L'idée de faire du volontariat à long terme à l'étranger m'enthousiasmait vraiment ; Je ne voulais pas juste voyager vite fait, je voulais vraiment m'immerger. Apprendre la langue, trouver mes coins préférés, me faire des amis, cuisiner les plats locaux - et le volontariat, ça semblait être la meilleure manière de tout faire. Alors j'ai postulé, j'ai été acceptée pour un projet de volontariat de 9 mois à la Maison de l'Europe à Nîmes, et comme ça, quelques semaines plus tard, je suis arrivée dans la ville que j'allais appeler chez moi pour les 9 prochains mois.
Ma première impression de la ville a été : wow, c'est tellement ensoleillé ! On dirait l'été bien que nous soyons en octobre ! À ce jour, c'est toujours l'une des choses que j'apprécie le plus en étant dans le sud de la France. Poser au soleil au Jardin de la Fontaine même si c’est janvier, ou prendre un café en terrasse après le travail. Le week-end, j'essaie de profiter au maximum de mon temps ici et de visiter les environs de la ville. Nîmes est vraiment la base parfaite pour explorer ! La ville a tout ce qu'il faut sans être une mégapole, et si tu as envie d’un week-end en ville, il y a beaucoup de choix : Montpellier, Lyon, Marseille et Toulouse ne sont pas si loin, ou passer trois heures en train et voilà, tu te retrouves en Espagne. Envie d'aller à la plage ? Un petit trajet en train ! Envie d'aller à la montagne ? Pareil !
En dehors de passer du temps à Nîmes, quel est mon projet de volontariat ? Je travaille à la Maison de l'Europe à Nîmes, une organisation qui s'occupe de tout ce qui concerne l'Europe. Plus précisément, je travaille sur des projets de mobilité à l'étranger pour les jeunes de la région. Nous proposons des stages de 4 à 14 semaines dans d'autres pays de l'UE, et les jeunes de 18 à 25 ans inscrits à leur Mission Locale peuvent postuler. Une fois acceptés, ils ont la possibilité de vivre une expérience à l'étranger, souvent pour la première fois, pour pratiquer leur anglais, acquérir de l'expérience professionnelle mais aussi développer leur confiance en eux ! Comme l'UE prend en charge tout, il y a pas mal de paperasse à gérer, ce à quoi j'aide, mais je fais aussi des ateliers préparatoires pour les jeunes qui partent en stage à l'étranger. Ensemble, nous travaillons à créer un groupe soudé, nous travaillons sur leur confiance à parler anglais, et nous nous préparons à gérer les différences culturelles qu'ils pourraient rencontrer pendant leur séjour à l'étranger.
Bien sûr, je dois aussi mentionner une autre grande et importante partie du volontariat : la communauté des autres volontaires, venant de toute l'Europe et des environs. Je me sens tellement chanceuse de vivre ça avec d'autres qui sont là pour un an dans le sud de la France comme moi. Quand je suis arrivée, on m'a accueillie super chaleureusement et je me suis immédiatement sentie partie de notre petite famille internationale. Ensemble, on part en petites aventures le week-end (surtout le premier week-end du mois - 1 € pour tous les trains TER en Occitanie !), on organise des dîners d'anniversaire, des fêtes de Noël, ou on se pose tout simplement pour un pique-nique dans le parc. On est quatre à partager un appartement, et avec Aleksandra de Pologne, Jorge d'Espagne et Lina d'Allemagne, je fais partie d'une joyeuse petite famille de colocataires.
Je sais déjà que les quatre derniers mois de mon volontariat offriront beaucoup plus de soleil, plus d'opportunités pour m'immerger dans la culture française, de nouvelles découvertes, voir Nîmes en été, et plein de surprises dont j'ai aucune idée. Un conseil de Saga pour le futur à quiconque fait un projet CES : le temps passe super vite, alors profitez-en au maximum !
Témoignage d’Eliza volontaire au lycée de la CCI à Nimes
Bonjour! Je m'appelle Eliza et je viens d'Arménie, l'un des plus anciens pays du monde. Mon voyage de volontariat à long terme a débuté en France en 2023.
Pendant mes années universitaires en Arménie, j'ai toujours cherché à m'engager socialement en tant que jeune. J'ai participé à des projets locaux et internationaux de jeunesse, effectué diverses activités de volontariat en Arménie, suivi des stages après mes études et débuté ma carrière professionnelle en tant que coordinatrice de projet. Cependant, je cherchais quelque chose de nouveau et différent de tout ce que j'avais déjà fait, ce qui m'a amené à rechercher un projet du Corps Européen de Solidarité (CES).
J'ai choisi de faire du volontariat en France avec le CES pour améliorer mon français, découvrir le style de vie français et explorer la culture incroyable de la France. J'ai eu la chance de trouver un projet du CES à Nîmes, en Occitanie, au lycée de la CCI du Gard. Actuellement, je travaille au département des Relations Internationales. Mes missions comprennent l'organisation de séances de coaching pour les étudiants du lycée et de l'EGC Business School. Pendant ces séances, mes collègues et moi aidons les étudiants à rédiger des CV, des lettres de motivation, à postuler à des stages à l'étranger, à créer des profils professionnels sur LinkedIn, etc. Nous travaillons également à établir des partenariats avec différentes entreprises à l'étranger. J'apprécie ma vie professionnelle ici car j'apprends beaucoup et je travaille avec des personnes formidables.
La meilleure partie du volontariat est de passer du temps avec d'autres volontaires à Nîmes. Nous sommes devenus des amis pour la vie.
Je me considère vraiment chanceuse de vivre cette expérience actuelle, car j’ai:
● Rencontré de nombreuses personnes merveilleuses de mon âge, issues de milieux culturels divers, avec des histoires et des personnalités variées.
● Amélioré mes compétences linguistiques.
● Eu l'opportunité de travailler en français dans un environnement professionnel français.
● Informé et éduqué les gens sur mon pays, partageant ma perspective plutôt que celle des médias sociaux et des bulletins d'information.
● Consacré plus de temps à ma croissance personnelle et à mon auto-éducation.
● Surtout, j'ai eu l'opportunité de voyager davantage.
Participation aux Erasmus Days avec Lucija
Cette expérience a été enrichissante à bien des égards, et mon conseil à tous les jeunes est de définitivement essayer un projet CES.
Témoignage de Lucija
Salut !
Je m'appelle Lucija, j’ai 22 ans, je viens de Slovénie et je suis volontaire à Nîmes. Laissez-moi vous expliquer un peu ce que cela veut dire.
L’histoire a commencé un peu avant le départ pour la France. Ayant déjà entendu parler d’un certain programme mené par l’Union européenne, l’idée de comment passer l’année 23/24 a peu à peu commencé à se former.
L’étape première ? Il fallait choisir. Etant étudiante en français, j’ai heureusement évité l’embarras du choix, surtout lorsque j’ai trouvé un projet qui rejoignait tout ce que je cherchais : les langues, le travail avec les jeunes et finalement une belle ville ensoleillée. Après la candidature et l’entretien (qui n’était pas si effrayant comme cela peut sembler, ne vous inquiétez pas), j’ai bientôt dit « Na svidenje Slovenija » et « Bonjour la France ».
Depuis ce jour ma vie a été, pour le dire simplement, un tourbillon d’expériences. J’ai la chance de partager cette expérience avec des gens incroyables. Ce sont ces personnes que j’ai rencontrés qui rendent ma vie divertissante et qui m’offrent un refuge quand la distance de chez moi devient difficile. Ensemble, on a passé des belles soirées et on a eu l’opportunité de découvrir un peu la belle région d’Occitanie, les plages invitantes du Grau du Roi, l’historique Carcassonne, Avignon et le Pont du Gard, ou les nocturnes à Toulouse et Montpellier.
À la bambouseraie d’Anduze.
La conclusion ? On ne s’ennuie pas. Malgré les multiples trains déjà pris, ils nous restent encore de nombreux endroits à visiter. La vie en France m’a permis également de faire connaissance avec la démarche scolaire française. Au sein de mon travail j’assiste surtout aux cours des langues, anglais et italien, mais pas seulement. Je prends part aussi aux cours comme la santé sociale et la philosophie, parfois pour aider, parfois pour ouvrir mon propre esprit. Une partie du travail consiste aussi à l’aide au CDI, lequel j’apprécie également. De plus, le lycée Saint Vincent de Paul, où je travaille avec d’autres volontaires, nous laisse réaliser nos propres projets, comme ma « Journée de la Slovénie », qui s’est passée récemment et où j’ai eu la chance de présenter mon pays aux jeunes.
Ma présentation de la Slovénie
On s’engage dans les autres projets organisés par l’école aussi bien que par la Maison de l’Europe. Ceux-là varient des cafés linguistiques, cafés multikulti aux projets comme MUN (Model United Nations).
J’ai trouvé également des manières de m’engager dans la vie à Nîmes en-dehors de mon volontariat, faisant la course nocturne de Nîmes et surtout en rejoignant un orchestre.
Même si parfois comprendre les instructions en français du directeur d’orchestre n’est pas évident, chemin faisant tu apprends à te débrouiller. Cette dernière qualité est selon moi la capacité la plus importante que la vie à l’étranger m’a appris. Tant de choses que j’ai déjà vécues et tant qui sont encore à venir, à l’attente donc de ce que les mois prochains vont apporter…
De nouveaux visage à la Maison de l'Europe
Il y eu des arrivées ces derniers temps à la Maison de l’Europe : Fani va remplacer Léonie qui est partie vers de nouveaux projets, Charlène est responsable de la comptabilité ainsi que de l’accueil et Melissa notre nouvelle service civique succède à Florian.
Nous leur souhaitons la bienvenue !
Fani :
Bonjour ! Je suis Fani Ploumi, je viens de Grèce et ça fait un mois que je travaille pour la Maison de l’Europe de Nîmes en tant que chargée d’animations et de projets.
J’ai fait des études en Sciences politiques et un Master en études européennes à Louvain (Belgique).
J’ai déjà profité de la mobilité plusieurs fois, étant donné que j’ai fait des Erasmus études à Prague (2017), un Erasmus stage au Consulat de Grèce à Stuttgart, en Allemagne (2019), du volontariat du Corps européen de Solidarité à Laval, en France (2021-2022) et le stage Schuman au Parlement européen de Bruxelles (2023). De plus, j’ai participé à 4 échanges de jeunes par le biais du programme Erasmus aux Pays Bas, à Londres et en France.
J’aime beaucoup travailler avec les jeunes, parce qu’ils ont de l’énergie surtout positive et je trouve que c’est très important de les encourager à élever leur voix en les rendant des citoyens actifs, qui changeront du monde. J’aime beaucoup voyager, rencontrer de nouvelles personnes, ainsi que chanter et écrire des poèmes.
Grâce à mes voyages, j’ai vu qu’être unis dans la diversité est le seul chemin qui nous conduira à découvrir nous-mêmes !
Charlène :
Salut, je m’appelle Charlène, j’ai 28 ans et je viens de France.
J'ai obtenu une Maitrise en Sciences Politiques Sociales à l’Université d’Avignon, ainsi qu’un Bachelor Responsable administratif et financier. Pendant mes études j’ai eu la chance d’être en contact avec des volontaires qui m’ont fait découvrir la Maison de l’Europe au travers des cafés Multi-Kulti et des cafés Linguistiques, que je fréquentais régulièrement.
Durant cinq ans, j'ai travaillé comme assistante administrative et financière au sein de la Croix-Rouge française.
Aujourd’hui, je suis très heureuse d’être secrétaire comptable à la Maison de l’Europe de Nîmes. En effet, à travers l’accueil du public et le suivi de la finance, je souhaite vivre et participer aux actions et projets pour lesquels la Maison de l’Europe œuvre au quotidien.
Ainsi, je suis présente pour accueillir le public, l’informer, le guider, mais également pour suivre la comptabilité et œuvrer à la gestion des groupes de langues.
C’est donc avec un grand plaisir que j’ai intégré l’équipe et nous aurons très certainement l’occasion de nous rencontrer prochainement.
Melissa :
Bonjour, moi c’est Mélissa.
Je suis actuellement étudiante en master 2 HIRISS (histoire, relations internationales, sciences sociales).
Je suis à la Maison de l’Europe de Nîmes en tant que service civique, durant 8 mois.
Je suis ici, car dans le cadre de mes expériences personnelles et professionnelles, j’ai développé un intérêt particulier pour différents domaines dans lequel la Maison de l’Europe agit, comme l’Union européenne, la mobilité mais aussi les relations franco-allemandes.
Tell Youth : créer un herbier et mieux comprendre la biodiversité
La Maison de l’Europe est partenaire dans un nouveau projet de coopération Erasmus + !
« Tell Youth » est un projet de partenariat de coopération européen financé en partie par le programme Erasmus + regroupant des partenaires roumains, grecs et français. Il a débuté en octobre 2023 et s’achèvera en septembre 2025.
Il s’adresse à des travailleurs de jeunesse et des jeunes qui se formeront et animeront des ateliers autour de la sauvegarde de la biodiversité et de la méthodologie de création d’un herbier.
Le projet est porté par l’association HEI (House of Education and Innovation : HEI) basée à Constanta en Roumanie : la directrice Andreea Cosma est partie du constat que les jeunes étaient de moins en moins connectés à la nature dans un monde où l’enjeu climatique devient de plus en plus concret. Elle a donc décidé de mettre en place un projet international en partenariat avec différentes associations, entreprises et établissements scolaires travaillant avec des jeunes afin de les sensibiliser à la sauvegarde de la biodiversité. Les autres partenaires roumains sont l’Université Ovidius de Constanta (Université Ovidius) et le centre culturel Judéen (Centre culturel Judéen ). Les partenaires grecs regroupent l’association KPE (Κέντρο Εκπαίδευσης για το Περιβάλλον και την Αειφορία (ΚΕΠΕΑ) Καλαμάτας (sch.gr) ), un centre d’éducation pour l’environnement et le développement durable et l’association KANE-Social Youth Development (KANE). Enfin, l’autre partenaire français de ce projet est le Syndicat Mixte des Gorges du Gardon (SMGG).
Photo : Présentation du projet à la Maison du Castor à Collias
La première formation pour travailleurs de jeunesse de ce projet a eu lieu du 14 au 16 février 2024 à Collias dans la Gard. Le SMGG a accueilli les participants à la Maison du Castor et axé cette formation sur les impacts des activités humaines sur les milieux naturels et sur les enjeux de conservation de la biodiversité face au changement climatique. Les professionnels formés ont également appris à reconnaitre et décrire scientifiquement les plantes de la garrigue.
Le premier jour, la Maison de l’Europe a animé des temps de connaissance à l’aide d’outils de l’éducation non-formelle puis une présentation sur les Gorges du Gardon a été faite par le SMGG.
Apprendre à identifier les plantes…
Et à les dessiner
L’après-midi a été consacrée à un atelier sur la botanique afin d’apprendre à connaître les particularités des plantes, les différentes familles et les règles à respecter lorsqu’on les cueille. Ensuite, les participants ont pu dessiner des plantes apportées par des botanistes en observant leur aspects et particularités.
Le deuxième jour était une journée sur le terrain. Une balade était organisée dans les Gorges animée par Loïc Bernard, guide nature (Chemins magiques (google.com)) et spécialiste du site. Les participants ont découvert la flore du lieu et ont pu cueillir certaines espèces endémiques.
Exploration botanique sur les rives du Gardon
Enfin, le dernier jour, tout le monde s’est retrouvé aux archives départementales du Gard. Là-bas, les travailleurs de jeunesse ont appris les techniques de création d’un herbier. Ainsi, avec les plantes qu’ils avaient récoltées la veille, les participants ont pu les presser pour ensuite les laisser sécher.
À la suite de cette formation, les travailleurs de jeunesse de retour dans leur pays devront organiser un atelier pour des jeunes, âgés de 16 à 22 ans, afin de leur transmettre les connaissances et les méthodes acquises pendant cette formation.
Ensuite, le lundi 25 mars, une visite du site de Collias a été effectuée par la classe de seconde du Lycée Dhuoda de Nîmes. Plus précisément, il s’agissait d’une sortie dans les gorges du Gardon avec Pierre Nahmiaz, chargé de mission Réserve de biosphère, et Eric Ganevalle, ethnobotaniste, qui ont sensibilisé les élèves à la cueillette en mettant l’accent sur les règles à respecter pendant la récolte d’une plante. Une plante a été cueillie par chaque élève et ensuite, les professeurs presseront les plantes et vérifieront leur séchage pour qu’elles soient utilisées pour le workshop du 5 avril, qui aura lieu au Lycée Dhuoda.
Les trois autres formations se tiendront en Roumanie (juin 2024), en Grèce et à Nîmes et porteront sur les outils d’expression artistique exploitables au service de la protection de la nature.
Pour mettre en pratique leurs nouvelles compétences, les professionnels de la jeunesse formés dans le cadre de ce projet, organiseront ensuite, chacun dans leur pays, des ateliers de terrain avec des jeunes de 16 à 22 ans. Ces jeunes construiront un herbier numérique au fil des quatre saisons et le compléteront avec des connaissances locales sur les plantes.
Ce projet de coopération se clôturera par une opération de collecte des déchets en milieux naturels et la plantation d’une soixantaine d’arbre dans chaque pays.
Pour en savoir plus sur le projet, suivez ces pages :
Découvrez les articles suite à la formation :
FAIT DU SOIR Quand la France, la Roumanie et la Grèce s'unissent pour parler de plantes (objectifgard.com)
Collias : le syndicat mixte a accueilli un projet européen - Le Républicain d'Uzès et du Gard (mesinfos.fr)
L'EUROPE EN RÉGION
La Commission européenne se rend sur le terrain
Voir concrètement comment sont utilisés les fonds européens, découvrir la diversité des projets réalisés sur le terrain, rencontrer les personnes et les structures qui s’investissent pour faire évoluer la société, pouvoir expliquer concrètement à quoi sert l’Europe, voilà la mission que s’est donnée Valérie Druzet-Humez, cheffe de la Représentation de la Commission européenne en France. Depuis quelques mois elle se déplace dans toute la France, elle était dans le Gard le jeudi 4 avril avec un programme riche préparé par la Maison de l’Europe de Nîmes.
Elle s’est tout d’abord rendue sur la base de la Sécurité civile à Garons pour visiter le HUB 46 et les projets Nemausus, futur centre d’expertise en matière de protection civile, et SEMEDFIRE sur les transferts de technologie pour la gestion du risque feux de forêts (nous y reviendrons le mois prochain).
Rencontre au Hub 46
Elle a pris la route de Vauvert pour découvrir le projet « Repère » soutenu par la Mission locale de petite Camargue et l’Ecole de la seconde chance puis l’école de la transition écologique (ETRE) installée dans des locaux mis à disposition par la SNCF.
À cette occasion elle a témoigné « de l’importance que l’Union européenne, à travers ses différents programmes, accorde à la jeunesse ; c’est vrai pour la jeunesse en général, à qui incombe la construction de l’Europe de demain, mais plus encore pour les jeunes qui restent, pour des raisons diverses, écartés des opportunités d’échange et de mobilité alors que celles-ci constituent un atout considérable en termes d’employabilité et d’insertion citoyenne ».
Présentation du plan de protection des inondations
L’après-midi, c’est dans la garrigue que le président de Nîmes Métropole Franck Proust l’a amenée découvrir les ouvrages d’art réalisés pour protéger la ville de Nîmes des redoutables épisodes cévenols : le barrage Mejean dans le quartier de Vacquerolles et le bassin des Antiquailles au début de la route d’Alès.
Bassin des Antiquailles
Ces Programmes d’Action de Prévention des Inondations (PAPI) sont respectivement soutenus à hauteur de 30% et 25% par le FEDER (Fonds européen de développement régional).
Les fonds européens consolident ces projets et bien d'autres encore.
Les PAPI et les inondations
Depuis toujours notre région est sujette aux brusques colères des inondations. On ne regarde pas d’un air serein un ciel chargé de vents et de pluie annonciateur d’un « épisode cévenol ».
Les terribles inondations de 1988 et 2002 ainsi que celles de 2005 et 2014 sont dans les mémoires et le mois dernier les rivières en crue ont été à nouveau meurtrières.
Tirant la leçon des catastrophes précédentes, de grands travaux sont progressivement réalisés en amont et en aval de Nîmes pour sécuriser la ville et les territoires de Petite Camargue.
Les plans de protection contre les inondations (PPCI) transformés en PAPI (Programme d’Actions de Prévention des Inondations) établissent une stratégie durable de prévention des inondations. Le problème est traité en amont avec la construction de barrages écrêteurs de crue, en ville par l’aménagement des cadereaux et l’augmentation des capacités d’écoulement en zone urbaine avec des constructions souterraines et enfin en aval des bassins de compensation pour réduire le flot se dirigeant vers la petite Camargue.
Depuis 1990, 19 ouvrages d’art ont progressivement été construits. Le maitre d’ouvrage est Nîmes Métropole.
Le coût en est évidemment énorme. Il est supporté par les collectivités territoriales, l’Etat et l’Union européenne.
Le président de Nîmes Métropole Franck Proust a choisi de présenter à Valérie Drezet-Humez, représentante de la Commission européenne en France lors de sa visite à Nîmes, les deux dernières réalisations dans le cadre du PAPI III, le barrage Méjean au-dessus de Vacquerolles et le bassin des Antiquailles.
Barrage Méjean
Le barrage Méjean vient juste d’être terminé ; situé 140 mètres d’altitude (soit 100 mètres au-dessus de la ville) il a couté 1,5 millions d’euros financés à 50% par le ministère de la transition écologique, à 30% par l’Union européenne dans le cadre du FEDER er le reste par la Région et le Département. Ce bassin est capable de retenir 12 m3/s afin de diminuer de 5% la qualité d’eau qui dévale en période d’orage vers le centre-ville par le
cadereau d’Alès.
Le bassin des Antiquailles
Le bassin-carrière des Antiquailles est d’une toute autre dimension. Commencé en 2021, le bassin de rétention se trouve dans une carrière créée pour la circonstance et toujours en cours d’exploitation. Sa contenance est aujourd’hui de 500.000 m3 mais elle atteindra à la fin de son creusement 1,8 millions de m3 en 2033. Sa capacité d’écrêtement est de 40 m3/s soit 20% de réduction du risque inondation. Lors de l’épisode cévenol du mois de mars dernier, elle a recueilli 110 00 m3.
L’ouvrage de transfert décoré en street-art
Ce dispositif de prévention se double d’un ouvrage d’art situé sous la RN 106 qui collecte les eaux de ruissellement descendant de la colline de Barutel pour les envoyer dans le bassin de rétention. Le coût de ces travaux est de 6,3millions d’euros. Les cofinanceurs sont l’Etat 36%, l’Europe par le FEDER 30%, la région 10% et le Département 10%.
Valérie Drezet-Humez a souligné le rôle d’accélérateur et de facilitateur que jouait l’Europe à travers les subventions européennes dont l’importance est trop souvent méconnue.
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