📰 Le Mot du Président – Frédéric Bourquin

Vous souffrez d’atlantisme aiguë ?
💊 Prenez un Trump matin, midi et soir !
En toute chose, il faut considérer le côté positif !
Depuis des décennies, l’Europe s’est confortablement alanguie sous le parapluie américain. Aujourd’hui, une violente tornade venue de Washington l’a fait s’envoler ! Nous subissons un électrochoc, car toutes les valeurs semblent inversées : un allié devient un ennemi, la vérité n’existe plus, l’agressé est présenté comme un agresseur ! La souveraineté des États (Canada, Panama, Ukraine) et les aspirations des peuples (Groenland, Gaza) n’ont plus d’importance. On se partage le monde sans vergogne.
Désormais, l’Europe est entourée de forces hostiles qui ne rêvent que d’une chose : « négocier » en position de force avec chacun de nos pays plutôt qu’avec un bloc européen uni et solidaire. Des autocrates sans scrupules, appuyés par des oligarques avides, veulent nous imposer un monde sans règles, sans limites, sans morale, en utilisant tous les moyens :
les réseaux sociaux, qui charrient la désinformation,
la guerre hybride, qui exacerbe nos faiblesses,
le chantage, qu’il s’agisse de protection ou d’énergie (gaz, pétrole, etc.).
Il est temps que ce « coup de tabac », comme disent les marins, nous amène à changer de cap !
Notre système de gouvernance de l’Union européenne, basé sur la recherche patiente et laborieuse du consensus, est inadapté en période de crise. Nous devons instaurer un système de décision à la majorité pour pouvoir agir efficacement.
L’Union européenne est une puissance commerciale majeure qui peut également manier l’arme des droits de douane pour se faire respecter. Si nous avons besoin des États-Unis, ils ont aussi besoin de nous dans de nombreux domaines.
Les pays européens forment collectivement une puissance militaire non négligeable, mais morcelée en 27 pièces de puzzle. L’Europe, en tant qu’Union, doit devenir une puissance militaire unifiée en assemblant ces pièces pour faire face aux menaces venant de l’Est comme de l’Ouest. Ce processus sera long et coûteux, mais sans cela, nous risquons la vassalisation :
soit nous devrons accepter un racket en échange de la protection du « parrain » américain,
soit nous serons contraints de nous soumettre à l’autocrate du Kremlin pour obtenir un peu de gaz et de pétrole.
« L’histoire ne se répète pas, elle bégaye », selon une citation attribuée à Karl Marx.
Rappelons-nous les accords de Munich de septembre 1938, signés par la France et la Grande-Bretagne avec l’Allemagne nazie, sans la présence des Tchécoslovaques. Ce lâche soulagement d’avoir évité la guerre en abandonnant les Sudètes à Hitler ne lui a pas suffi : il a ensuite envahi le reste de la Tchécoslovaquie et la guerre a éclaté un an plus tard.
« Vous avez voulu éviter la guerre au prix du déshonneur. Vous avez le déshonneur et vous aurez la guerre. » – Winston Churchill.
Ceux qui prétendent négocier avec Poutine sans les Ukrainiens devraient méditer cette citation.
🖋 Frédéric Bourquin, Président de la Maison de l’Europe de Nîmes
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