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Le cidre : y a-t-il une définition européenne ?

Bonne question, et la réponse est non, pas vraiment ! Actuellement, le terme “cidre” est utilisé dans l’Union européenne pour désigner une multitude de boissons à base de pommes (et éventuellement de poires, même si en France le poiré existe), allant de celles à base de jus de pommes à 100 % aux produits pré-mélangés contenant des sucres ajoutés.


Certains pays, comme la France et l’Espagne ont des normes nationales exigeantes avec un haut contenu de jus de pommes, ainsi que des règles d’étiquetage qui décrivent la qualité du produit et permettent de déterminer son origine. La France, avec un contenu de 100% de jus, a plusieurs cidres protégés par des indications géographiques, comme le cidre de Normandie et le cidre de Bretagne.



D’autres États membres ont des normes très différentes. En Suède, par exemple, le cidre doit être produit à partir d’au moins 16 % de jus de pommes, le reste pouvant être constitué d’eau, de sucres ajoutés, additifs, etc. Enfin certains États membres, tels que la Belgique, la Bulgarie, l’Allemagne, l’Irlande et les Pays-Bas, n’ont aucune norme de commercialisation pour le cidre. Ces différents types de produits à contenu variable en jus de pommes co-existent déjà sur le marché français.


Cette absence de définition commune entraîne une concurrence déloyale entre les producteurs : les consommateurs ne discernent pas tous les différences entre les produits étiquetés comme “cidre”. L’Association européenne du cidre et des vins de fruits avait dès 2015 invité la Commission européenne à s’emparer de ce sujet, et une consultation publique en ligne en 2021 a montré que plusieurs parties prenantes considéraient une action au niveau européen pertinente et nécessaire.

C’est dans ce contexte que la Commission consulte actuellement le Parlement et les États membres. C’est seulement si établir une norme européenne s’avère apporter une valeur ajoutée que la Commission fera une proposition législative, qui sera ensuite discutée et amendée selon les procédures en vigueur.


Si la Commission européenne, après avoir consulté des parties prenantes, décidait de faire une proposition législative sur une norme commune, cette norme constituerait une base qui serait complétée par les normes nationales qui seraient plus exigeantes. Le cidre 100% jus de pommes des producteurs français aurait l’avantage que sa qualité serait reconnue partout dans l’UE. Et le cahier des charges des indications géographiques (AOP, IGP) ne changerait pas.

Une législation permettant d'imposer une meilleure information aux consommateurs, ces derniers pourraient choisir le cidre français 100% jus de pommes face à d’autres produits de composition différente.


Nous sommes autour de Nîmes dans une région de vin, mais il y a aussi la place pour d’autres boissons, comme la bière : les brasseries artisanales sont de plus en plus nombreuses. La brasserie « La barbaude », par exemple, a bénéficié d’une aide européenne pour la construction et l’équipement de son atelier entièrement neuf à Bouillargues.


Et le cidre ?? Pas très présent...Les salariés et les bénévoles de la Maison de l’Europe ont visité début juillet la cidrerie artisanale Pépine, très récente puisqu’elle vient tout juste de commencer à commercialiser sa production. Elle est installée dans un vieux mas, sur la commune de Vergèze… commune plus connue pour une autre boisson à bulles, une eau minérale gazeuse exportée dans le monde entier !

La cidrerie a bénéficié d’une aide européenne qui lui a notamment permis d’acheter son « pressoir à paquets », qui assure une pression uniforme pour tout son chargement de pommes concassées :

Les pommes sont en majorité achetées à des producteurs proches et certifiés bio. Nous avons goûté les 5 variétés de cidre proposées, certaines très éloignées du cidre traditionnellement associé aux soirées galettes et crêpes !


Jean-Jacques SMEDTS

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