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Au poker menteur, nous avons une bonne main.

Le poker menteur est un jeu de dés fondé sur le bluff !

Trump pratique ce jeu sans vergogne, en annonçant des droits de douane qu’il appliquera (ou pas), en promettant des accords fantastiques et des résolutions de conflits en 24 h !


Nous, Européens, avons de quoi répliquer et ne devons pas sombrer dans l’auto dénigrement.

Nous avons des excédents dans notre balance des paiements qui nous permettent de négocier.

Nous avons une épargne abondante, dont environ un tiers est investi en bons du Trésor américain. Une manipulation du cours du dollar ou une conversion forcée de la dette américaine en un emprunt perpétuel, comme le souhaitent certains outre-Atlantique, transformerait l’euro en une monnaie refuge et le dollar en un assignat. Alors, comment les États-Unis financeront-ils leur déficit chronique et alimenteront-ils leur dette, dont le plafond est sans arrêt relevé ?


Nous pouvons répliquer dans la guerre commerciale que nous livre Trump. Une guerre sur le terrain des biens nous serait dommageable, car nous sommes excédentaires dans ce domaine. En revanche, les États-Unis sont excédentaires dans les échanges de services ; certes, ils sont exemptés de droits de douane, mais nous pouvons appliquer plus rigoureusement notre réglementation et faire du mal aux géants de la Silicon Valley, accoquinés avec Trump. D’autre part, les pays victimes de cette guerre commerciale peuvent être nos alliés pour faire entendre raison aux États-Unis.


Nous avons des cerveaux qui, malheureusement, partent trop souvent se mettre au service des entreprises et universités américaines, faute de conditions favorables en Europe pour exprimer leur créativité. Tentons de rapatrier cette matière grise en Europe pour qu’elle travaille pour nous, d’autant plus que la guerre contre la science menée par l’équipe de Trump fait de notre continent un havre de sérénité et de tolérance.

Dans le domaine de la défense, nous dépensons plus que la Russie, mais avec des résultats inférieurs, car nos efforts sont éparpillés entre 27 armées (plus le Royaume-Uni), avec une coordination insuffisante, des achats dispersés en petites quantités, 28 états-majors… Notre industrie européenne de défense possède presque tous les ingrédients pour nous affranchir, à terme, de la dépendance américaine, mais elle doit être soutenue par le financement de la recherche, la rationalisation des outils de production et des commandes massives donnant une visibilité aux industriels.


Nous aussi, nous pouvons bluffer avec Trump, car nous avons ce qu’il faut dans notre jeu. Mais pour bluffer, il faut un mental d’acier !


Frédéric Bourquin, Président de la Maison de l’Europe de Nîmes

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