Les militaires britanniques n'utiliseront pas les satellites européens Galileo
Exit de Galileo... Devenu l'un des psychodrames symboles des conséquences de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, le système européen de navigation par satellite ne sera pas utilisé par les militaires d'outre-Manche.
Theresa May l'a annoncé vendredi 30 novembre, en marge du G20 en Argentine. « Du fait de la décision de la Commission européenne d'empêcher le Royaume-Uni d'être entièrement impliqué dans le développement de tous les aspects de Galileo, il est légitime que nous trouvions des alternatives [... ...] Je ne peux pas laisser nos armées dépendre d'un système dont nous ne pouvons pas être sûrs».
Selon le projet d'accord conclu en novembre entre Londres et Bruxelles (qui reste à valider par les parlementaires britanniques!!), la Grande-Bretagne n'aurait pas d'accès garanti aux bases de données de l'UE en matière de sécurité - dont la partie militaire de Galileo. A Bruxelles, on ne voit pas pourquoi Londres pourrait à la fois quitter le club européen et utiliser librement Galileo dans sa version militaire, qui doit être disponible vers 2026.
1,4 milliard d'euros perdus?
De l'autre côté de la Manche, l'industrie spatiale espérait un compromis. Pour calmer ce secteur, Theresa May a affirmé que le Royaume-Uni développerait son propre système, qui serait compatible avec le GPS américain et qui serait capable de guider ses drones de combat. A cet égard, Londres cherche de l'aide en Australie ou en Nouvelle-Zélande.
Peu après l'annonce, le secrétaire d'Etat aux Sciences et à l'Espace, Sam Gyimah, a quitté le gouvernement. «Ce qui s'est passé avec Galileo est un avant-goût des négociations brutales que nous aurons à mener après le Brexit», a-t-il déclaré, précisant que le Royaume-Uni avait investi dans Galileo 1,4 milliard d'€ «que nous ne pourrons pas récupérer».