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La préparation des élections européennes

En premier un bref rappel des modalités de ces élections:

- qui élit-on? En France 79 députés européens. Les partis politiques français présenteront chacun une liste nationale de candidats, les électeurs auront à choisir une de ces listes.

- quand vote-t-on? En France le dimanche 26 mai, un seul tour: attention, pas de droit aux regrets!

- qui vote? Les citoyens français et les citoyens de l'Union européenne résidant en France inscrits sur la liste des électeurs de leur commune. Pour cette élection les inscriptions sur les listes d'électeurs pourront se faire jusqu'au 30 mars 2019 (jusqu'à maintenant la révision des listes électorales n'était possible que jusq'au 31 décembre précédant le scrutin, la loi est modifiée à partir de début 2019)

- comment sont élus les députés européens? Pour la France les 79 sièges sont répartis entre les listes qui ont obtenu au moins 5 % des suffrages. Cette répartition est faite de façon proportionnelle aux nombres de voix obtenues.

- les candidats seront-ils tous français? Pas nécessairement, les citoyens d'un Etat de l'Union européenne résidant depuis au moins 6 mois en France et jouissant du droit d'éligibilité dans leur pays de nationalité peuvent être candidats (par exemple le pilote de rallyes finlandais Ari Vatanen avait été élu en France en 2004 sur la liste UMP)

- combien de députés européens? Pour la France, 79 sièges sur un total de 705, au lieu de 751 actuellement. 46 des 73 sièges britanniques libérés par le Brexit sont disponibles pour un éventuel élargissement de l’UE. Les 27 autres ont été répartis entre 14 États membres jugés jusque-là sous-représentés par rapport à leur population: France (+5), Espagne (+5), Italie (+3), Pays-Bas (+3), Irlande (+2), Suède (+1), Autriche (+1), Danemark (+1), Finlande (+1), Slovaquie (+1), Croatie (+1), Estonie (+1), Pologne (+1), Roumanie (+1).

Quelle est la relation entre les élections des députés européens et la désignation du président de la Commission européenne?

Le traité de Lisbonne dit: "En tenant compte des élections au Parlement européen, et après avoir procédé aux consultations appropriées, le Conseil européen (= réunion des chefs d'Etat ou de gouvernement des Etats membres de l'UE), statuant à la majorité qualifiée, propose au Parlement européen un candidat à la fonction de président de la Commission". Le Parlement européen nouvellement constitué doit donc accepter ou refuser par un vote le candidat proposé par le Conseil européen.

En 2014 le Conseil européen avait accepté de proposer comme candidat le chef de file choisi avant le scrutin européen par le PPE, Jean-Claude Juncker, le PPE ayant le plus grand nombre de députés européens. Les principaux groupes politiques européens avaient eux aussi choisi d'avance un chef de file, comme Martin Schulz pour les sociaux-démocrates, Guy Verhofstadt pour les libéraux, Alexis Tsipras pour la Gauche européenne ou un tandem Ska Keller - José Bové pour les Verts.

Ce principe des chefs de file candidats désignés d'avance, qui a le mérite de mieux éclairer les électeurs, sera-t-il reconduit en 2019? A noter qu'on parle maintenant pour ces chefs de file de Spitzenkandidaten, terme apparu il y a quelques mois: se prépare-t-on à moins utiliser l'anglais, avec le Brexit?

Mais tous les chefs d'Etat ou de gouvernement n’apprécient pas un processus qui leur lie les mains. Nombre d’entre eux, dont Emmanuel Macron, qui souhaite se positionner aux européennes en dehors des partis classiques (normal: le parti LREM n'existait pas en 2014!), refusent aujourd’hui toute automaticité dans la désignation du Spitzenkandidat, et se réfèrent pour cela à une lecture littérale du traité de l’Union européenne. Cela d'autant plus que face à une progression probable de l'extrême gauche et de l'extrême droite les groupes politiques européens "euro-constructeurs" devront sans doute établir des alliances pour obtenir une majorité.

En attendant, pour le moment le PPE a choisi son Spitzenkandidat: Manfed Weber, allemand, 46 ans, membre du CSU bavarois.

Le S&D (sociaux démocrates) s'oriente vers le choix de Frans Timmermans, néerlandais, actuel vice-président de la Commission européenne.

Il est possible que les libéraux (ALDE) présentent un petit groupe de candidats parmi lesquels le Conseil européen pourrait chosir. Si un Spitzenkandidat est cependant désigné, le nom de la Commissaire européenne à la concurrence Margrethe Vestager, danoise, connue pour son énergie face aux grandes multinationales, a circulé.

Pour les Verts on parle du français Yannick Jadot, sans doute en tandem avec une femme.

Espérons surtout qu'un bon relais par les grands médias de débats entre les Spitzenkandidaten pour le poste de président de la Commission européenne permettront aux électeurs de se faire une bonne idée des programmes et des personnalités respectifs.

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