L'UpM - Union pour la Méditerranée: enfin du concret
L’Union pour la Méditerranée (UpM) est une organisation intergouvernementale rassemblant 43 pays d’Europe et du bassin méditerranéen: les 28 États de l’Union européenne et 15 pays méditerranéens d’Afrique du Nord, du Moyen-Orient et d’Europe du Sud-Est. Son secrétariat général est à Barcelone.
Dans les 15 pays hors UE, il y a des Etats géographiquement européens au moins en partie (Albanie - Bosnie et Herzégovine - Monaco - Monténégro - Turquie) et d'autres non européens: Algérie - Egypte - Israël - Jordanie - Liban - Maroc - Mauritanie - Palestine (pas vraiment un Etat, elle siège en tant que "Entité gouvernementale parlementaire"... qu'en termes délicats ces choses-là sont dites!) - Tunisie. La Syrie a suspendu sa participation en 2011 et la Libye a un statut d'observateur.
L'UpM, fondée en juillet 2008 à Paris, est destinée à renforcer le Partenariat euro-méditerranéen (Euromed) mis en place en 1995 sous le nom de Processus de Barcelone. Elle a pour but de promouvoir la stabilité et l’intégration dans la région méditerranéenne. L’UpM est un forum permettant de débattre des questions stratégiques régionales et s'appuyant sur les principes de la codécision et de la coresponsabilité partagées entre les rives nord et sud de la Méditerranée.
Objectif principal: accroître l’intégration Nord-Sud et Sud-Sud dans la région méditerranéenne afin de soutenir le développement socio-économique et d’assurer la stabilité dans la région. Les actions de l’UpM se concentrent sur deux piliers fondamentaux: favoriser le développement humain et promouvoir le développement durable. Pour cela, elle identifie et accompagne des projets d'intérêt régional , auxquels elle attribue son label par décision consensuelle des 43 pays. Ces projets sont axés sur six secteurs d’activité : « Développement des entreprises », « Enseignement supérieur et recherche », « Affaires civiles et sociales », « Énergie et action pour le climat », « Transport et développement urbain », « Eau et environnement ».
L'UpM est co-présidée par l'UE et un pays "du sud", actuellement la Jordanie. Le ministre des affaires étrangères de Jordanie reconnaît que "la région n'est pas dans sa meilleure forme": guerre civile en Syrie, crise quasi-permanente en Libye, absence d'horizon politique pour le conflit Israël-Palestine... "au Moyen Orient on perd espoir et les radicaux s'emparent du désespoir" mais est convaincu que "sans l'UpM ce serait pire". L'UpM est le seul espace de dialogue et de coopération entre tous les Etats du pourtour de la Méditerranée, qui se parlent entre égaux: Algérie et Maroc, Egypte et Turquie, Israël et Palestine, qu'ils se côtoient et dialoguent est déjà largement positif.
Après des années à se chercher et s'organiser, début 2017 l'UpM s'est enfin dotée d'une feuille de route qui l'a mise sur les rails de l'efficacité.
Deux projets phares sont en train de devenir réalité:
- une usine de dessalement d'eau de mer pour Gaza. Une conférence des donateurs en mars a permis de rassembler 80 % des 562 millions d'€ de la construction, qui va démarrer dans les prochains mois, à côté d'une petite unité déjà en service. Israël s'est engagé à faciliter l'approvisionnement du chantier
- une université Euromed à Fès au Maroc, qui vient d'ouvrir, avec un financement assuré par le Maroc (64 millions d'€), l'Union européenne (13 millions) et un prêt de la Banque européenne d'investissement (70 millions).
Ces deux projets s'ajoutent à "l'Initiative méditerranéenne pour l’emploi (Med4Jobs)", programme de l’UpM pour promouvoir et reproduire un certain nombre de projets visibles de création d’emplois dans le secteur privé, dans les pays du sud et de l’est de la Méditerranée. Près de 80 000 étudiants ont déjà profité de "Génération entrepreneur", un des projets de l'Initiative méditerranéenne pour l’emploi, dans une région où le chômage des jeunes atteint des sommets.